1. Salut! Bon, on ne va pas vous faire l’affront de vous présenter une énième fois, par contre il me semble que vous avez eu un léger changement niveau line-up récemment. Qui est Olwe et pourquoi avoir recruté un second guitariste?

Runenlyd : Bonjour à tous! Alors concernant l’intégration d’Olwe, nous étions conscients que notre formation n’étais pas à même de rendre parfaitement notre musique en concert. C’est pour cela que nous songions à intégrer un nouveau guitariste. Mais cela devait se faire sous certaines conditions : qu’il soit bien sur largement capable de jouer les titres parfaitement (ce qui est déjà un défi en soit !), qu’il ait une solide expérience en tant que musicien sur scène et en studio, et bien sûr que le courant passe parfaitement entre nous. Et Olwe s’est avéré être la personne idéale : il est professeur de guitare, a parcouru la France et joué avec les plus grands (Behemoth, Satyricon…) avec sa précédente formation, et se trouve être une personne géniale au quotidien, primordial pour partir sur la route. Nous pensons très sincèrement que la formation actuelle d’Artefact est extraordinaire, autant musicalement qu’humainement.

2. Comment s’est passée son intégration au sein du groupe?

Runenlyd : Tout à fait naturellement. On lui a proposé des titres à jouer pour les concerts à venir. Il les a appris et le baptême du feu a été quasi immédiat, avec un concert aux Rois du Rock à Toulon devant près de 500 personne. Il s’en est tiré sans problèmes tout en assurant sur scène visuellement.

3. Bien, parlons maintenant de « Ruins », votre nouvelle réussite si j’ose dire. Il semblerait que l’essentiel des prises aient été faites en « studio live ». Pouvez vous en expliquer le principe à nos lecteurs? Pourquoi avoir choisi cette méthode d’enregistrement?

Runenlyd : En décembre 2006, nous avons commencé les maquettes pour « Ruins » et pour des questions de planning, Aldébaran et Ranko ont du enregistrer les titres ensemble dans la même pièce. Nous avons ressenti immédiatement que quelque chose de différent se passait, un sentiment à la fois plus puissant et plus organique, proche de ce que nous pouvons créer sur scène. Nous avons décidé que nous devions retranscrire ça sur disque et ne pas faire un disque trop propre, trop alambiqué. Il fallait que ça tabasse, point barre! Or, les titres étant vraiment difficiles, tout le monde a bossé comme des fous des mois durant avant d’intégrer le studio. Le principe a donc été d’enregistrer ensemble la basse la guitare et la batterie avec les musiciens dans la même pièce. Certains morceaux ont été difficiles à mettre en boîte, d’autres sont passés quasiment du premier coup, et il était strictement interdit d’éditer et de truquer les parties. Ce qu’il y a sur le disque, c’est ce qui a été joué. Pas de bricolage informatique. Ensuite nous avons procédé aux doublages guitares, aux synthés et au chant sur la base enregistrée live.
Et comme tu t’en doutes, nous sommes extrêmement fiers du résultat. A la fois parce que pour nous la musique reste une histoire de musiciens et pas de bricoleurs sur ordis, et surtout, ce travail acharné pour jouer les titres parfaitement nous a galvanisé pour la scène et nous avons hâte de venir sur les route pour vous restituer ça, car pour nous les groupes qui ne savent pas jouer leurs disques devraient splitter sur le champ!

4. On ressent quelques influences hors métal sur cet album, donnant une teinte B.O. de film ou de RPG sur quelques passages. Comment avez-vous composé cet album et qu’est ce qui vous à influencé durant sa conception?

Aldébaran : C'est vrai que l'univers d'Artefact peut avoir des rapprochements avec les B.O. de films et tout ce qui est RPG en général, notamment pour le goût des atmosphères sombres et fantastiques. C'est un peu le background du groupe, ces influences se retrouvent dans des classiques comme "Conan le Barbare" dont la musique fût composée par Basil Poledouris ou "Le Seigneur des Anneaux" par Howard Shore, mais finalement cela vient peut-être encore plus de la musique dite classique d'E. Grieg, J.S. Bach, H. Berlioz ou encore de la musique médiévale de G. de Machaut par exemple.
Sinon, cet album est aussi un hommage aux groupes de Black des années 90 qui composaient de la musique riche en atmosphères (médiévales notamment). Des groupes comme Emperor, Sacramentum, Ancient, Abigor, Ulver, Dimmu Borgir, Satyricon ont pu être une source d'inspiration dans l'élaboration de ces compositions. Une influence qui a ensuite été remis au goût du jour, jouée de manière plus maîtrisée et au son plus actuel, des groupes comme Opeth ou Keep Of Kalessin sont passés par là et ont mis la barre assez haute de ce côté-là.
Au-delà, de toutes ces influences, c'est un travail personnel et intuitif et j'espère que ça ne ressemble pas non plus à trop de références connues.
Les morceaux sont, à la base composés à la guitare, avec parfois des arrangements de clavier pré établis, puis les riffs sont arrangés avec la basse et la batterie où chacun réalise sa partie. Et vient ensuite, les arrangements de claviers supplémentaires, les parties de chant, les solos, les paroles etc... Un processus qui prend un peu plus d'une année en général. Voilà à peu près la recette Artefact!

5. L’artwork est lui aussi très réussit, certainement le plus beau que vous ayez eu d’ailleurs! Peut-on savoir qui en est l’auteur et sur quelles bases il a travaillé?

Runenlyd : La couverture du disque est une gravure de Gustave Doré, peintre et illustrateur français du XIXeme siècle. Le reste de l’artwork a été réalisé par notre graphiste habituel, Metalex (retrographix@wanadoo.fr), qui a une prédisposition certaine pour tout ce qui concerne l’imagerie médiévale. Il a travaillé conjointement avec nous et plus particulièrement Ranko, avec qui il a élaboré le design et la mise en page. Il fait de nombreuses recherches, scanné des livres d’époque, bref il se passionne pour ce travail, nous partageons la même vision du travail et les même références, donc il est parfait pour ça. Enfin, la photo du disque, ainsi que toutes les photos promos ont été prises par Manu B. (www.manubphoto.20mn.com) qui nous a shooté dans le fort Vauban d’Entrevaux, et dont le résultat est très satisfaisant !

6. Une tournée française est d’ors et déjà prévue pour février, mais comptez vous à l’avenir tourner également à l’étranger?

Runenlyd : Ce n’est hélas pas encore prévu, mais qu’est ce que nous aimerions! Tout simplement parce que la distribution de nos albums se met progressivement en place à l’étranger, et que c’est pour le moment trop difficile pour nous d’aller jouer si nos disques ne sont pas disponibles. Mais dès que ce sera jouable, on y sera !

7. Merci pour cette interview. Un message à nos lecteurs pour finir?

Runenlyd : Déjà, merci à toi pour ton soutien, et pour tout l’intérêt porté! Et, bien entendu, un grand et humble salut et tout les lecteurs et plus largement à vous tous qui permettez à cette scène d’être aussi vivante. Grâce à vous, les groupes nationaux ont de plus en plus de crédibilité sur la scène internationale! si vous voulez qu’on ne regarde plus la France comme le désert du métal, continuez comme ça!