Interviews ALBUMS |
Voir les Interviews |
DADABOVIC |
|||
CHRONIQUE | |||
Contact groupe | |||
Audio / Video | |||
Mise en ligne le : 01 mars 2009 | Intervieweur :
MazaK
| Traducteur : |
|||
1. Dadabovic mixe plusieurs influences qui tournent, elles, autour du noyau dur du Métal. Comment se passe une création de titre chez vous car en écoutant 1 titre au hasard sur le cd, l'auditeur qui n'a pas forcément l'esprit assez open pourrait être vite « largué » ? Pr. Dadabovic : Ces nombreuses influences sont uniquement le fruit de nombreuses années d’écoute du métal sous toutes ses formes. L’idée est de rester ouvert un maximum au niveau de la musique du moment que c’est puissant. La composition d’un titre est très « aléatoire ». En effet, la musique peut venir avant ou après les paroles, ça dépend. Mais de toutes façons, il y a une interaction de plus en plus en forte entre musique et paroles. Je m’explique : la teneur du propos peut influer sur la couleur d’une musique et vice versa. Un passage « pouet-pouet » va bien coller à la folie douce, un passage saccadé rappelle l’épilepsie, un passage lourd et sombre évoque des envies de meurtre… La composition est constamment guidée par le visuel imaginé par rapport au thème. C’est une démarche qui est proche de la composition de musique de film, toutes proportions gardées bien entendu. 2. « Carbamazépine » est votre 1er album. Quels sont vos impressions et souvenirs sur cet enregistrement ? Y a-t-il une chose que vous auriez changée par la suite ? Personnellement je trouve le package très bien réussi et la prod très bonne pour un 1er jet ! Janolapov : Les souvenirs que nous gardons de cet enregistrement sont excellents. Nous avons enregistré ce premier album au LB Lab, à Roncq (59) avec Grégoire Saint-Maxin. Grégoire a réalisé un super travail qui a respecté nos envies. Nous voulons un son très puissant, mais qui garde un côté "live". Le résultat nous convient parfaitement. Aucun regret donc... L'album a été enregistré alors que nous n'avions jamais vraiment joué ensemble. On a travaillé par correspondance en aval. David a tout composé, musique et textes et nous nous sommes préparés chacun de notre côté. Le studio était réservé, il ne fallait pas commettre d'impair ! Cette technique de travail nous a permis de bosser les morceaux très vite, sans perdre de temps. Nous avons vraiment découvert le potentiel de chaque titre en studio et je pense que ça permet d'avoir un album très"cash" dans l'esprit. Nous avons beaucoup bossé sur l'univers visuel, il était donc important d'avoir un package qui l'était aussi. L'artwork a été réalisé par Wendy du Red Studio à Douai. Elle a fait un super boulot. 3 « Carbamazépine » est un remède afin de pallier aux crises d'épilepsie et tout votre concept est basé sur l'hôpital ainsi que vos tenues. C'est assez « poussé » pour vous où pensez-vous y incorporer encore d'autres éléments que vous n'auriez pas encore utilisé (du genre des infirmières toutes nues hihihi) ? Pr. Dadabovic : Ce genre de concept très visuel peut nous amener sur de nombreuses pistes en concert. Il nous est déjà arrivé de faire appel à des amis qui passent en blouse (ou en slip !) sur scène, ou même de troquer nos tenues médicales contre des costumes « porno 70’s » pour coller au thème d’une chanson (Paul Pau). Certes, on n’en est pas encore à un défilé d’infirmières mais l’idée c’est de faire en sorte qu’il se passe quelque chose sur scène, quelque chose qui rende chaque chanson originale visuellement. C’est pour cette raison que nous avons beaucoup développé cet aspect par l’intermédiaire de la vidéo. Mais pour en revenir à la question, il serait très intéressant en effet d’incorporer d’autres éléments plus régulièrement. Certains groupes comme X Makeena ou Punish Yourself approfondissent vraiment le côté visuel sur scène : déguisements, canons à fumée, peintres sur scène… Ce sont des exemples à suivre pour nous mais il faut du temps, des moyens et bien entendu un accueil technique à la hauteur pour ce genre de show. Donc pour l’instant toutes ces idées sont en gestation. 4. J'ai été assez surpris par le thème qui tourne autour du groupe, à savoir l'hôpital psy, l'épilepsie, les « remèdes » plus ou moins efficaces. De plus vous êtes soutenu par la ligue française de l'épilepsie....c'est pas banal ! Pr. Dadabovic : Je suis épileptique depuis seulement quelques années mais mon diagnostic à été long à établir puisque, la journée, je ne faisais que des crises partielles. Pour pouvoir expliquer un peu le concept de l’album, il faut que je rentre dans le détail : l’épilepsie est une maladie que je connaissais de nom, comme tout le monde. On connaît bien souvent les manifestations de cette maladie en cas de crise complète : convulsions, morsures de langue… Malheureusement, au début, j’ai été touché par des crises partielles caractérisées par d’autres symptômes : crises d’angoisse, cris, absences, gestes involontaires… Comme mon électro-encéphalogramme était correct, on m’a orienté vers des psychologues car on soupçonnait des problèmes psychologiques. L’épilepsie s’est très vite imposée comme le thème central de l’album à cause de cette confusion que l’on peut faire entre elle et la folie. De plus, tout cela colle très bien avec le style de musique… Nous avons ensuite présenté le projet à Simone Fortier, ancienne responsable du service de neurologie de Valenciennes et responsable régionale de la ligue française contre l’épilepsie. Nous lui avons expliqué que nous voulions démystifier la maladie auprès d’un public que les médecins ne touchent pas forcément. Elle a tout de suite adhéré et nous avons décidé de mettre en place des actions de sensibilisation lors de certains concerts afin d’éviter les diagnostics tardifs et la peur que peut engendrer cette maladie. 5. Vous utilisez des projections vidéo pendant vos concerts. Pourriez vous développer cela dans l'avenir à plus grande échelle, tel un Rammstein ? Comment utilisez –vous ces vidéos afin que ça colle aux titres et à quoi peut on s'attendre visuellement? Romanescù : Les concerts sont animés de projections vidéo car nous considérons qu'un concert c'est du son mais aussi une mise en scène, un spectacle à part entière. Pour le moment, nous projetons certaines "saynètes" qui ont été écrites en même temps que l'album pour rendre cohérent tout le concept. Des petits scénarios ont été mis en place, nous avons sollicité pas mal de volontaires, d'institutions diverses pour les lieux et les autorisations de tournages. Les montages se font en interne, car c'est ma profession. Nous reproduisons l'aspect décalé et drôle des textes par des petits films qui aident à la compréhension globale de l'histoire. Un concert de Dadabovic, c’est un spectacle mis en scène avec des personnes costumées qui jouent leur rôle du début à la fin. Des projections vidéos décalées et drôles qui feront passer un moment agréable à l'ensemble de l'auditoire... Pour ce qui est de l’avenir, il s'agit d'un premier album et donc d'une première écriture de spectacle, ainsi, il est évident que tout le concept, l'histoire et les projections vidéos vont évoluer. Nous n'avons pas de choix arrêté sur l'évolution des vidéos en tant que telles, mais le spectacle visuel et son argument vidéo évolueront, c'est certain. 6. L'album étant sortit en octobre 2008, quelles en sont les retombées à l'heure actuelle ? A-t-il permis de vous imposer plus sur les scènes de France ? Toniatovski : En réalité, l'album n'est pas encore réellement "sorti" au sens propre du terme : il est possible de se le procurer sur Internet via le site de notre label, ou lors de nos concerts. Une sortie nationale est en préparation : on croise les doigts pour que l'album soit diffusé au plus grand nombre. Même si "Carbamazépine" n'est pas encore sorti officiellement dans les bacs des disquaires français, l'album s'est cependant assez bien vendu pour l'instant. Comme tu l'as souligné, le côté visuel très soigné et l'excellente prod de Grégoire nous ont permis d’ouvrir certaines portes. De plus, les prestations live du groupe (avec vidéo projection, costumes, mises en scène) complètent bien le petit buzz qui est en train de se créer autour de nous. Si nous n'en sommes encore qu'aux préliminaires, nous espérons réellement qu'une vraie sortie nationale contentera toutes nos attentes. Nous en voulons plus encore ! 7 Votre site Internet est, je trouve, vraiment original ! Qui a eu l'idée d'aller aussi loin dans le concept pour votre site ? Il est par ailleurs très détaillé ! Pr. Dadabovic : L’idée de faire un site Internet qui colle au concept de l’album s’est imposée naturellement. Le site nous a permis d’approfondir l’univers hospitalier de l’album en remplaçant par exemple le vocabulaire lié à la musique par un vocabulaire médical (radiographies pour photos, thérapies de groupe pour concerts…). Nous avions envie d’être cohérent de A à Z pour vraiment immerger les gens dans l’histoire aussi bien en concert, que sur CD ou encore sur Internet. Pour en revenir au site, l’idée émane du groupe mais nous avons confié la lourde tâche de création et de gestion à un ami qui s’appelle Reno. Il a fait un travail formidable en répondant à nos attentes d’un point de vue artistique (visuels) et pratique (utilisation, détails…). De plus, il est toujours très réactif et le tient à jour régulièrement. Nous avons beaucoup de chance car Dadabovic ne se limite pas aux seuls membres du groupe. Nous pouvons compter sur une vraie équipe d’amis qui soutient le projet. Ils nous aident en concert (matériel, son, lumière, merchandising), pour les vidéos, pour le site… C’est aussi grâce à eux que je fais cette interview alors je les en remercie. |
|||
| |||