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THE BLACK NOODLE PROJECT
CHRONIQUE THE BLACK NOODLE PROJECT - review
Contact groupe http://www.theblacknoodleproject.com
Audio / Video
Mise en ligne le : 04 octobre 2008  | Intervieweur : Black.Roger | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Troisième album pour THE BLACK NOODLE PROJECT et encore une oeuvre aboutie, quel chemin parcouru depuis vos débuts, alors racontez-nous brièvement votre parcours musical.


Jeremie : Pas mal de chemin parcouru, en effet. Pour ma part, je joue dans des groupes depuis mes 16 ans et à 90%, c'était des groupes de metal. The Black Noodle Project, je l'ai commencé en solo, un peu par flemme d'avoir à remonter un enième groupe avec les galères que cela comporte, et également pour être libre dans mes démarches artistiques. Finalement, c'est devenu un groupe, car les échanges entre musiciens sont une source de richesse quasi illimitée. Du coup, ça aura aussi été celui de mes groupes qui aura été le plus loin. Nous avons enregistré trois albums depuis 2004, et même si les musiciens ont été à géométrie variable jusque là, The Black Noodle Project possède, au fur et à mesure, une personnalité propre. Et c'est loin d'être fini.


2) "Eleonore" est donc un album concept, pour quoi ce choix et cette aventure ?

Jeremie : Ayant été bercé par The Wall & Tommy, c'était un vrai rêve de gosse de composer un concept album. Et c'était commun à tout le groupe. On reculait l'échéance depuis le premier album car on ne sentait pas prêts mais là, c'était le bon moment. On a chacun défini ce qu'on attendait de ce concept album, ce qu'on voulait y raconter et j'ai fait la synthèse de toutes ces idées à travers l'histoire "Eleonore & le Livre Interdit" que j'ai rédigée. Parallèlement, on a mit ça en musique et on a travaillé avec Sandrine Replat sur le graphisme. Ca a été un travail extrêmement intéressant et enrichissant. Tout est bien venu s'imbriquer. Je suis très fier du résultat.


3) Comment définissez-vous votre musique, en quelques mots ?


Jérémie : Un seul mot suffit : Emotionnelle. On essaye toujours de privilégier l'émotion quand on compose. C'est elle qui nous guide et non pas la technique ou la représentation. Un morceau réussit chez le Black Noodle, c'est un morceau qui vous prend par la main et fait ressortir une emotion de vos tripes. Ce n'est pas une musique qui s'adresse à votre cerveau mais directement à votre âme. Enfin, on essaye.


4) Vous avez l'air bien influencés par le rock des seventies, est-ce une constante dans vos compositions présentes et à venir ?


Jérémie : Oui et non. C'est drôle mais tu n'es pas le premier à nous dire cela. Pourtant, nos influences viennent de toutes les époques. On est très hétéroclites dans nos goûts et on ne fait pas une fixette sur les années 70. On ne cherche pas à tout prix à faire coller notre musique à cette période. Maintenant, je prends cela comme un compliment car les années 70 ont comporté un nombre dingue de groupes géniaux. Et à cette époque, les groupes jouaient vraiment bien. Prends un live du Credence Clearwater Revival ou des Allman Brothers... qui joue comme cela aujourd'hui où tout est formaté et minuté à la seconde prêt ? Et puis, les gars mettaient leurs tripes dans leur son. Ils jouaient leur vie à chaque fois qu'ils montaient sur scène ! Parfois, je trouve que la musique actuelle manque cruellement de ça. Certains groupes ont même l'air de s'emmerder sur scène, et ça, je trouve ça très énervant car ça ternit l'image du rock qui est une musique très riche.


5) Quels sont les groupes actuels dans la scène rock au sens large du terme, qui vous intéressent le plus ?

Jérémie : Pour ma part, j'écoute surtout du métal. Beaucoup de métal. Je suis un gros fan d'Opeth et de Gojira qui sont pour moi le haut du panier à l'heure actuelle. Dans un autre registre, j'aime aussi beaucoup Sigur Ros. Même si je trouve leur dernier album en deça de ce dont ils sont capables, ils ont une musique profondément évocatrice et belle. Après, j'avoue être plus attiré vers les grands classiques du rock et du métal. Beaucoup de groupes aujourd'hui ne font que repomper ce qui se faisait déjà et j'ai une fâcheuse tendance à toujours préférer les originaux aux copies. On va donc dire que ce qui m'interresse le plus à l'heure actuelle, c'est les grands groupes qui ont jalonné les décennies passées. Mais pour autant, je m'éclate toujours autant à voir un bon groupe sur scène, quand bien même il nous reponde un Rolling Stones à sa sauce ou un Black Sabbath réarrangé... Et puis on est jamais au bout de ses surprises en musique, fort heureusement.


6) Après cette sortie d'album, quels sont vos projets, à court et moyen terme ?


Jérémie : On aimerait jouer plus en live mais les concerts proposés dans de bonnes conditions sont rares. Et on préfère jouer quand le public pourra profiter de notre concert pleinement de notre set, sinon, on ne fait pas le concert. Ca ne sert à rien de perdre son temps, et de faire perdre le sien au public si c'est pour avoir un son pourri, jouer 25 minutes et faire payer la bière aux gens 7€. Du coup, on restreint le cadre, pour la bonne cause. On arrive quand même à trouver quelques dates, mais c'est vrai que j'aimerais qu'il y en ait plus et que les producteurs pensent un peu moins au fric en ne programmant QUE les groupes qui marchent et en prenant un peu plus de risques. Aujourd'hui, on a 25 groupes qui trustent toutes les salles et les autres sont condamnés à se taper des salles vétustes, des caves pourraves et jouent dans des conditions merdiques. Produire un concert coûte de l'argent, c'est clair, et personne n'en a à perdre. Mais à force de programmer toujours les mêmes groupes, les aures ferment boutique car ils n'ont aucun engagement, aucun concert à jouer. Et qu'on ne vienne pas me dire que les 25 groupes qui tiennent le haut du pavé sont les meilleurs de France ! Je suis attéré de voir certains excellents groupes galérer comme ils le font tout ça parce que personne ne leur donne leur chance. Avec ce genre de système, on appauvrit considérablement l'éventail culturel en France, c'est dramatique. On en vient à bouffer de la merde, à ne même plus savoir quel goût ça a, et même parfois à trouver ça bon ! Quoiqu'il en soit, on a du recul par rapport à ça, aujourd'hui. C'est comme cela et même si ça nous énerve profondément, et que quelque part, pour dire la vérité, ça nous frustre en regard de l'énorme travail qu'on abat, on fait ce que l'on a faire et on se met à bosser sur un 4ème album dès janvier. Ca va pas mal nous occuper et ça ravira nos fans, et ça, c'est le plus important.


7) Comment se passent vos concerts, arrivez vous à retranscrire en live toutes les subtilités de votre musique ?

Jérémie : Sur scène, on joue les anciens morceaux à la manière de ce qu'on joue sur Eleonore. C'est-à-dire bien plus rock que sur nos deux premiers albums. On a fait un gros travail de réarrangement et aujourd'hui, ça sonne très bien, alliant puissance et émotion. L'expérience est différente sur scène par rapport à l'album mais tout aussi intense.


8) L'artwork de la pochette du CD "Eleonore" est bien parlante quant au contenu, pensez-vous qu'un visuel fort puisse accrocher le fan potentiel ?


Jérémie : Oui, tout à fait. On a la culture vinyl dans le groupe. Les pochettes de vinyls devaient obligatoirement être de véritables oeuvres d'art si on voulait être repérés par l'acheteur lambda. Du coup, chacun rivalisait d'ingéniosité et faisait appel à des artistes de talent pour créer des pochettes dont on se souvient encore des décennies après. Regarde les pochettes de Iron Maiden par Derek Riggs. Tout le monde s'en souvient, même ceux qui n'ont jamais écouté leur musique. Pareil pour celles d'Hypgnosis pour Pink Floyd, bien sûr. Ou les Sex Pistols. La pochette de Nevermind the Bollocks, rose fluo sur jaune fluo a participé au fait qu'on repérait leur disque à 10 km ! De plus, je trouve que la musique a beaucoup à voir avec l'art pictural. Met un disque, ferme les yeux, et tu verras toujours des images. Trouver un artiste talentueux qui arrive à retranscrire ces images est donc un précieux cadeau pour un groupe. Qui plus est parce qu'en plus, la symbiose est très difficile à trouver.


9) Enfin pour conclure ce petit entretien, je vous demande de vous adresser aux lecteurs de Pavillon666, alors n'hésitez pas , lâchez-vous


Jérémie : Merci d'être allé au bout de cette interview. Continuez d'écouter de la musique, cultivez-vous, soutenez vos artistes préférés, bougez à leurs concerts, achetez leurs disques, ne cedez pas aux modes et surtout, éteignez une bonne fois pour tout votre télévision !!!

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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