interview mail avec Michel et Ombeline :


1/ Les Fragments de la nuit ? voilà un nom chargé de mystère ! Pouvez vous soulever un coin du voile ? d’où venez vous ? quels sont les membres de votre formation ?

M&O : nous venons de différentes galaxies musicales, ce serait sûrement un peu long à tout détailler mais ce qu’il faut retenir c’est que nous sommes aussi impliqués dans d’autres styles musicaux : rock, hardcore, psychédélique et musique classique. Nous avons formé les Fragments de la Nuit (Ombeline et Michel) en 2005, à la demande des réalisateurs avec qui nous travaillions à l’époque, afin de jouer nos musiques de film en direct. Pour que la musique soit respectée nous avons monté le quintet : 3 violons, un violoncelle et un piano. Le nom des Fragments de la Nuit vient du fait que nous composons la nuit et que les morceaux se forment nuit après nuit. Les membres sont Ombeline au violon I, Cendrine Mazzucco au violon II, Aurore Moutomé au violon III, Ian-Elfin Rosiu au violoncelle et Michel Villar au piano.


2/ Beaucoup se casseront les dents en essayant de catégoriser votre musique ! pouvez vous nous la décrire avec vos propres mots ?

M&O : c’est une musique qui adopte le style qu’on veut bien lui donner, certains parleront de néo-classique, d’autres musique minimaliste, post-rock, dark ambient, rock de chambre, bref, personnellement on ne saurait vraiment s’auto qualifier. On n’a qu’à dire post-Nocturne, ça ne doit pas exister ? Lorsque nous écrivons les morceaux, c’est un esprit qui nous guide à travers des univers oniriques et nocturnes. Lorsque l’émotion s’installe et que nous avons l’impression que la musique ne nous appartient plus mais qu’elle possède une vie autonome dans l’imaginaire nous posons les dernières notes et un enfant est né.

3/ Avec beaucoup d’influences proches du classique et du contemporain, quelle position adoptez vous par rapport à la scène des musiques dites alternatives/underground ?

M&O : nous sommes encore une musique souterraine et en même temps nous pensons qu’elle peut parler à tout le monde. Par contre au niveau de notre choix musical nous aimons cette indépendance, personne n’intervient artistiquement, autres que les musiciens. C’est très bien ainsi. Dans le groupe certains ont cette culture de la musique underground et indépendante, c’est sûrement cette complémentarité avec des accents plus classiques qui a engendré les Fragments de la Nuit.

4/ Le rideau se lève sur « Musique du Crépuscule », parlez nous un peu de la conception de cet album ? y a t il un thème sur celui-ci ?

M&O : c’est l’apparition de la Nuit qui enveloppe les âmes des coeurs solitaires. Elle enrobe lentement les êtres et disparaît dans le firmament d’Alpha du Centaure.


5/ Avec des titres courts, et des atmosphères changeantes d’une composition à l’autre, pourrions nous apparenter ce disque à une bande originale de film, comme vous en composiez à l’origine ? ou avez-vous cette fois voulu créer un album de musique pour la musique sans arrières pensées cinématographiques ?

M&O : en fait nous avons organisé les morceaux du disque pour qu’il y ait une continuité de l’atmosphère et dans ce 16 titres nous avons aussi emprunté des thèmes qui sont apparus pour des films et autres images. Nous avons voulu l’harmoniser au mieux afin que l’écoute s’imprègne des différentes intentions que nous voulions exprimer : épique, tragique, mélancolique, atmosphérique.

6/ Le piano semble avoir un rôle prépondérant au cœur de vos titres et ainsi, beaucoup voudraient rapprocher votre musique d’une foule d’influences ; quelles sont elles réellement ? quelles sont vos sources d’inspirations (musicales ou autre) ?

M&O : elles sont nombreuses, on passe de la musique symphonique au hardcore, en passant par le rock et ses dérivés pop, les musiques ethniques aussi, beaucoup d’expériences des années 70 ainsi que la musique Noire. Il n’y a pas de limites tant que la musique a un vrai discours et qu’elle est vivante.
Pour citer quelques noms : Magma, Steve Reich, Arvo Pärt, Breach, Anton Dvorak, Bill Frisell, Les voix bulgares, la musique de l’île de Java, Georges Clinton…
En littérature on pourrait citer Stefan Zweig, Herman Hesse, Philip K. Dick, Boulgakov

7/ Dites nous en un peu plus sur l’utilisation des vocaux, qui pourraient paraître superficiels tant les instruments parlent d’eux même ; servent ils à appuyer uniquement le thème de la féerie ?

M&O : On a pris le parti de donner aux voix la même place qu’un instrument, sans texte, juste avec des chants. Ce qui nous permet de ne pas faire apparaître un message supplémentaire mais de laisser la musique parler d’elle-même. Sur le disque nous avions Maryvette Lair et Marion Gomar qui ont des possibilités presque infinies pour s’exprimer dans leur registre. On a pris le contre-pied de leur apprentissage académique pour qu’elles libèrent un chant plus pur, sans l’aide d’aucun artifice de vibrato ou autre.

8/ Est il facile d’adapter votre musique à la scène ? où pourra t on vous voir prochainement ? et quels sont vos projets ? des courts métrages en perspective ?

M&O : Nous avons adapté nos musiques pour quintet afin de tout pouvoir jouer en concert. La scène représente une grande partie de notre activité, nous y tenons beaucoup d’ailleurs car c’est en concert que l’on peut apprécier au mieux le son des Fragments de la Nuit : direct, écorché, vif, parfois sale ! Nous serons en concert le 13 septembre au Château de Talcy (41370) et à la Chapelle de Clisson (44192) le 27 septembre pour le festival de la Nuit des Fées. On pourra aussi venir nous écouter le 18 octobre à Paris au Divan du Monde.
Nous avons des films qui sortent à la rentrée, sur France 3 on pourra découvrir « Blanche » de Eric G. Du Bellay, « les Cahiers de l’insolite » de Hadrien Soulez-Larivière et en 2009 un long-métrage de Jean-François Davy « Nom de Famille… clef en mains ! », sortie nationale, dans lequel nous apparaîtrons en chair et en os.

9/ Merci à vous d’avoir répondu à nos questions, et ainsi de nous avoir fait partager un peu plus votre univers unique ! tenez nous au courant pour la suite de vos travaux.

M&O : C’est nous qui te remercions !