1. salut à vous ! Eradicate a une petite 10aine d’années derrière lui. Par quels styles de musiques étiez-vous influencés à vos débuts et comment en arrive t-on 10 ans après, à faire coïter vos influences d’aujourd’hui ?


Scarinx : Hello ! Dès la 2ème démo (N.O.N.), il y avait déjà les bases de notre style : 2 chants plutôt énergiques, des samples et des passages ambiants, des chants féminins pour certaines « respirations » dans les morceaux, tout ça mélangé dans un power metal influencé par énormément de groupes comme Machine Head, Biohazard, Kreator, Misery Loves Co, Sepultura, mais aussi des groupe comme Lofofora, Shout, Spicy box etc …
Maintenant, il y a une somme conséquente d’influences mélangeant le metal avec l’énergie du Hardcore et du rock pour s’entrechoquer avec les diverses ambiances « electro-world » cinématographiques !

Oliv : Faut dire aussi que le line-up de l'époque n'avait strictement rien à voir avec celui d'aujourd'hui. Au tout début de l'histoire, on était quasiment un cover-band de Metallica. Quand la formation s'est totalement remaniée (on s'est retrouvés à 3), chacun a apporté sa touche en fonction de ses affinités. Ca n'avait plus rien à voir avec le style "thrashouillant" des débuts mais on s'est tout de suite bien entendu sur ce qui allait être les fondements de ce qu'on peut jouer aujourd'hui


2. Sur vos précédentes réalisations « N.O.N. » et « Armageden » vous aviez déjà ajouté des pistes multimédias. « Contrastes » est il encore plus fourni à ce niveau-là, sans parler du digipack ? Je suppose que vous devez avoir une aide énorme de l’extérieur pour avoir pu rajouter toutes ces vidéos, textes et sons sur la partie multimédia ?

Scarinx : On a la chance d’avoir beaucoup de potes et d’amis qui ont été motivés par notre projet et c’est ce qui a permis de faire cette tentative de cd –rom avec 1 clip (appelé « séquence illustrative ») par morceau et ce pour les 13 de l’album ! Ca a été un travail de fou avec les « 3 bouts de ficelle » qu’on avait à disposition ! On a tout financé de notre poche et il y a eu divers coups de main (acteurs, costumes, maquillage, vidéo et photos) pour tenter de réaliser nos délires visuels ! Ca reste une sacrée expérience et ça a permis de faire encore plus de rencontres ! On garde ainsi l’idée du livret interactif déjà lancé dans ARMAGEDEN et la démo "N.O.N." mais en poussant toujours un peu plus son développement.
Je me permets aussi de souligner que dans votre chronique, vous parlez de "CONTRASTES" comme un 1er album mais c’est bien le 2ème ! C’était en passant ;) !!

Oliv : A l'époque de "N.O.N.", y'avait quasiment rien qui existait en matière de piste multimedia sur un cd de musique… Faut dire qu'on en était aux balbutiements de l'informatique mais on avait la chance d'être toujours en contact avec un de nos anciens guitaristes qui était passionné d'ordinateurs. On avait les idées et lui avait les moyens alors on s'est mis au boulot. On trouvait ça vachement bien, ça permettait d'apporter un sacré complément à la musique du CD, aussi modeste soit-il à l'époque. Depuis on pourrait penser que c'est la surenchère mais Scarinx qui pilote notamment tout ça, bouillonne d'idées et reste à chaque fois sur sa faim faute de temps et de moyens. Je sais pas où on va aller comme ça mais dans quelques années on risque de squatter un grand studio ricain pendant des mois :)


3.D’ailleurs, y a-t-il un concept derrière ce titre « Contrastes » ?

Scarinx : Non, c’est tout simplement le terme que l’on a le plus utilisé lorsqu’on travaillait sur la zic et l’imagerie ! Même si ce titre est simple, il correspond bien aux idées lancées, comme par exemple rendre les machines (samples) plus organiques alors que certains riffs et plans chants ont un rendu plus mécanique suivant les passages voulus ! Ce n’est donc pas un concept album qui raconte une histoire, c’est plutôt une façon de procéder avec une intro (Altière Action) qui amorce et résume le style de ce qui va être approfondi, un développement (les 11 titres suivant, avec une entité propre à chacun) et une conclusion (« A Bout De Force » et « Incorporared ») ! J’aime l’idée que chaque titre ait sa personnalité mais que tout se tienne une fois rassemblé pour l’album ! Depuis ARMAGEDEN, on avait déjà en tête les idées des 2 futurs galettes : CONTRASTES donc et le prochain qui a comme nom de travail PILE ET FACE !

4. Quand j’ai reçu votre cd, j’ai été franchement surpris par la qualité qui était mise en avant concernant le packaging : digipack 3 volets, design soigné, parties multimédia…. Etait-ce presque une obligation de la part du groupe que de sortir du flot de sortie d’album afin de se démarquer de cette façon ou cela va de toute façon avec la vision de votre univers ?

Scarinx : Merci de le souligner, ça fait vraiment plaisir ! Oui ça fait partie de notre vision du truc ! On le fait depuis nos premières maquettes, faire en sorte de pondre un produit ultra riche car nous aussi, on est des fans de cd et dvd, on a envie d’en avoir pour notre argent ! C'est simple, on ne veut pas se foutre de la gueule des gens !
On ne veut arnaquer personne ! Je suis un gros friand de bonus, mais je trouve qu’il y a très peu de groupes qui vont loin dans la passion de faire un album ! Pour n’en citer que quelques uns : Tool, Ezekiel, Rammstein, … ! C’est vrai aussi qu’ils le peuvent car ils ont des moyens plus conséquents ! Maintenant, avec l’évolution du marché du disque et du nombre incroyable de groupes qui existent, c’est vrai que beaucoup essayent de se démarquer avec les packagings ou de s’affilier à un style précis ! Pour nous, ça n’a rien changé, on le fait surtout, et depuis toujours, par passion, et non pour se démarquer absolument car ce n’est pas l’idée première ! Le passé parle pour nous !

Oliv : carrément ! Ca peut paraître couillon mais on est aussi des fans de notre groupe et on veut être satisfait du produit final ! A la conception de l'album, on est encore plus exigeant que pourrait l'être un die-hard fan d'Eradicate.

5. Musicalement, l’on retrouve des styles variés, du Metal évidemment mais aussi de l’Indus, un peu de HxC, ect….. Là aussi, est ce intentionnellement, pour faire plaisir à tout le monde dans le groupe, ou bien mûrement réfléchi ?

Scarinx : C’est juste toutes nos influences que l’on regroupe pour faire le groupe dont on rêve ! Elles sont tellement en nous que l’on ne réfléchit plus si ça doit ressembler à un style, c’est l’idée du morceau et des intentions qui nous guide vers les ingrédients voulus ! Et bien souvent, il y a des surprises car on découvre ce qu’il dégage vraiment avec le recul! Une idée de morceau que tu voyais indus se retrouve, une fois terminé et avec le recul, plutôt tribal ! C’est marrant de voir l’évolution de chaque titre ! Maintenant, il faut que ça plaise à tous les membres du groupe, c’est sûr !

Oliv : C'est ni mûrement réfléchi, ni pour satisfaire chacun. L'inspiration vient naturellement, selon l'état d'esprit du moment. Une fois que la base est faite, chacun apporte ses idées et si ça fonctionne, on garde. Je pense que ça reste un procédé très commun de composition… Ce qu'on perd pas de vue c'est la musique, donc on doit être à son service et non à celui de nos égos. Si les deux peuvent cohabiter, tant mieux !


6. A quels groupes connus pourrait-on relier musicalement Eradicate d’après vous, et pourquoi ?

Scarinx : Très humblement, je ne vois pas trop, c’est la raison d’ERADICATE, car on ne connaît pas le groupe ultime qui réunit toutes nos vibrations ! C'est vraiment un mélange immense d’influences ! On est parfois emmerdés car on ne sait pas trop sur quelle affiche nous mettre, mais on se sent parfois plus à l’aise sur une affiche éclectique que sur une affiche de metal puriste ! Les groupes avec qui on a joué dernièrement : ELEMENT, SYBREED, SAMAEL, PSYKUP, GOTHMINISTER ou encore PRONG, entre autre, peuvent donner une idée pour répondre à ta question !

Oliv : Idem, je ne vois rien qui se rapproche vraiment d'Eradicate. Souvent on nous compare avec des groupes dont on a jamais entendu parler! Ca fait certainement très prétentieux de dire qu'on est inclassables mais c'est ce qui ressort souvent dans les chroniques. Et pour être honnête, à part la satisfaction de proposer quelque chose d'original, c'est plutôt pas mal d'inconvénients de ne pas faire partie d'un mouvement ou d'une scène : t'es incompris et tu te retrouves vite isolé. Cependant "Contrastes" semble recevoir un excellent accueil dans la presse et les webzines. C'est vachement rassurant de se dire qu'avec un minimum de culture et d'ouverture d'esprit, Eradicate a aussi sa place dans la scène metal.

7. Avec un tel packaging pour le nouvel album, je pense que vous avez l’intention de taper dans l’œil d’un label ou vous préférez rester maître à 100% d’Eradicate ?

Scarinx : On a voulu taper dans l’œil de ceux qui allaient acheter l’album d’abord, mais c’est vrai que pour les labels, on a envoyé les albums digipack, primo parce qu’on avait pas de cd promo, deusio, parce que cet album est un tout, packaging compris ! Dans l’état actuel, il est évident qu’on a maintenant besoin d’un label car on ne peut plus tout gérer à 100 % ! L’avenir nous dira si on peut en intéresser un !

Oliv : On fait pas tout ça pour plaire à un label, d'ailleurs ils s'en foutent je pense. La preuve en est qu'on galère à en trouver et que ça devient effectivement problématique car on ne peut pas être sur tous les fronts. Or pour avancer, il faut l'être. A un niveau modeste comme la majorité des groupes de metal français, il est très aisé, même avec un label, de rester maître à 100% de son groupe donc ça ne nous effraie absolument pas, au contraire même.

8. Vu l’arrivée de l’été, des concerts en prévisions ?

Scarinx : Non, ça va être plutôt à la rentrée pour nous, l’été va nous permettre de commencer à travailler sur le prochain album !

9. Nous arrivons à la dernière question, qui est une question « déconnade » :
Pour la prochaine réalisation, vous n’avez plus le choix que de faire encore plus fort niveau design et packaging. Je vous laisse le choix entre :

 Un hologramme en 3D des gars du groupe qui apparaît dans la pièce dès l’ouverture du boîtier

Scarinx : Pas con du tout mais si c’est pour voir nos gueules, non ;)) !

Une photo du groupe en carton qui se déplie lors de l’ouverture du boîtier (un peu comme les cartes d’anniv’)

Scarinx : Non car Korn a fait un délire de ce genre dans « See You On The Other Side » !

Un épais écran de fumée vert d’où flotte le logo du groupe

Scarinx : Ah bah là, oui, excellente idée, merci Pavillon 666 ! En plus, avec la fumée qui sera hallucinogène, on sera sûr que l’auditeur adorera l’album comme ça, impec’, ah ah ah !

Oliv : Ah lala!!! Mais arrêtez avec vos idées farfelues car il va vraiment vouloir le faire ! :P