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VENEFICIUM
CHRONIQUE VENEFICIUM - review
Contact groupe http://www.myspace.com/veneficiumqc
Audio / Video
Mise en ligne le : 23 mai 2008  | Intervieweur : Decembre | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1 – Hails ! Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, peux-tu te présenter et présenter ton groupe à nos lecteurs ?

Veneficium s’est recentré, depuis 2001, autour de ses trois membres fondateurs, soit : FF (drum et voix), Lord Efferus (guitare), ainsi que moi-même S. Carignan (orchestrations, guitare et voix principale).
Notre musique a toujours eu la volonté d’être celle entendue à nos propres obsèques, une célébration funéraire noire, pathétique et hermétique. Notre souhait est d’accorder les traditions black métal et classique dans un vœu d’exprimer ce qu’il y a de plus grand et, à la fois, de plus désespéré devant l’ultime hiatus qu’est la mort et son inexpiable emprise.


2 – Veneficium a ressuscité de ses cendres avec « De Occulta Philosophia ». L’on peut dire que c’est grâce à la réunification de ses membres d’origine ?

En fait, nous ne nous sommes jamais réellement dissociés l’un de l’autre. Veneficium était, est et sera toujours une part de nous même. Si cendre nous avons été - et nous le redeviendront immanquablement - il nous semblait terriblement important d’au minimum essayer de devenir feu.


3 – Aujourd’hui Veneficium semble vouloir rester un projet studio, pourquoi ?

Pour plusieurs raisons : nous sommes tous trois impliqués dans différents autres projets, nous habitons aujourd’hui à quelques 300 km de distance et, finalement, les orchestrations entendues sur « De Occulta Philosophia » seraient difficilement transposable sur scène.
J’apprécie également le caractère mystérieux de ne pas apparaitre, il me semble que l’auditeur a ainsi davantage liberté de s’impreigner de ses propres images mentales à l’écoute de notre musique.
Cela dit, nous sommes tous trois membres de Longing for dawn, et performons sur scène désormais au sein de ce groupe.


4 – Peux-tu nous en dire plus quant à la phase écriture/composition de votre album ?

Je suis le principal auteur/compositeur. Je soumet à Lord Efferus et FF les premières idées de guitares et de claviers et ensuite nous travaillons ensemble au niveau des arrangements. Pour «De Occulta Philosophia», après l’enregistrement des sections «black métal», j’ai élaboré l’orchestration avec l’aide de plusieurs soft-synth.
Il était également important de ne pas négliger les parties vocales, et les différents registres déployés on tété considérés avec la volonté de rejoindre le dynamisme instrumental.
Il est évident que tout le processus de création de cette œuvre nous a demandé beaucoup de labeur.


5 – Quand on lit les paroles, on se rend compte que vous avez été inspiré par nombre de grands noms de la littérature de ces derniers siècles, Lautréamont – Dante – Huysmans – Lavey – Baudelaire – Goethe – comme c’est écrit dans votre booklet. Mis à part cet indéniable – et honorable – hommage aux courants surréalistes et romantiques, y’a-t-il un concept qui a dicté votre album ?

Veneficium est un groupe qui possède une direction artistique assez stricte. Les émotions que nous souhaitons susciter réfèrent à une mise en abîme propre au moment de grande mélancolie et désœuvrement.
J’ai eu le dessein d’associer « De Occulta Philosophia » à la longue historicité des requiems. Il s’agissait pour nous d’avoir notre propre interprétation sur ce thème qui nous transcende et qui appelle à la terrible et sublimissime appréhension de notre finalité. L’art n’est jamais aussi grand que lorsqu’il tend à vouloir inspiré l’innaccessible et l’intemporel.


6 – De toute évidence vous mettez de côté les principaux thèmes abordés par les groupes qui sont probablement à classer dans la liste de vos influences, j’ai nommé le satanisme, l’antichristianisme et tous leurs dérivés. Vous sentez vous éloignés de ces thématiques ?

Je crois au contraire que la littérature liturgique occidentale est au cœur du propos de Veneficium. Le caractère sacerdotal de notre musique tant également à le confirmer. Simplement que j’appréhende la question/problématique de la religion davantage en son acception anthropologique, en ce sens qu’elle a toujours été le calque des peurs et tabous d’une société. Ce sont des thèmes métaphoriques qui décrivent l’absolu et j’ai souhaité les réutiliser dans un sens plus nihiliste.
Le but de notre démarche est que, ultimement, s’il y a dieu, c’est soi-même. Invoquer satan est pour moi aussi risible qu’invoquer Allah, ou autre…
Chercher en vous.


7 – Dans ma chronique, j’avais mis le doigt sur le fin mélange que vous arriviez à faire entre orchestrations et guitares. Vous étiez vous fixé comme objectif de réussir à désengorger la naturelle saturation du black métal symphonico-orchestral ?

Le mérite de la qualité du mixage revient en grande partie au professionnalisme de FF. Le black métal symphonique est un style très dense où il y a souvent davantage compétition que complémentarité entre les différentes sections instrumentales toutes, en elles même, très saturées. Cette attention à la cohérence au niveau de la composition des orchestrations dites classiques et black métal a été faite au prix d’appuyer chaque lignes mélodiques fortes par des lignes de soutient qui, même si négligées au mixage final, donnent de la profondeur à l’ensemble. Ce fut effectivement un long travail de hiérarchisation de la valeur chromatique de chacune de ces idées mélodiques pour créer une atmosphère à la fois claire et riche.


8 – Dans quelles conditions et avec quels moyens avez-vous enregistré « De Occulta Philosophia » ?

Nous avons tout fait à nous tous trois sur nos ordinateurs personnels, sans aide extérieure, et j’en trouve une grande satisfaction. «De Occulta Philosophia» fut un devoir qui nous demanda beaucoup d’application, rigueur et précision. Les difficultés que nous avons rencontrées (et nous en avons eues plusieurs) sont d’autant plus édifiantes de par le simple fait que nous avons réussi à les surmonter à nous seul.


9 – Etes-vous contents du résultat final ? En avez-vous d’ores et déjà eu des retours ?

Il est évident que nous sommes fier du résultat final, sinon nous ne l’aurions pas fait connaître au monde. Les retours que nous avons jusqu’à présent sont très positifs et cela nous est très cher.


10 – « De Occulta Philosophia » est sorti sur Sepulchral Productions. Comment l’arrangement s’est-il produit avec eux ? A vrai dire j’ai été assez étonnée de voir leur logo estampillé sur votre album étant donné qu’ils sont plutôt des habitués de black ambianto atmosphérico suididal au très en vogue Gris et j’en passe…Est-ce naturellement que vous vous êtes tournés l’un vers l’autre au vu de votre proximité ?

Nous connaissons Myrkhal depuis déjà dix ans. Notre association est simplement allée de soi. Je crois que ce label a jetté les bases pour quelque chose de pertinent dans la scène actuelle et qu’il a trouvé un créneau qui représente bien un certain courant de retour au source, quelqu’en soit son expression.


11 - Est-il prévu que vous sortiez votre prochain album avec eux ?

La question n’a pas encore été soulevée. Nous aviserons en temps et lieu, s’il y a lieu.


12 – Comment avez-vous prévu de promouvoir la sortie de votre album ?

Bien modestement à vrai dire : quelques entrevues, un peu de publicité via Sepulchral Productions et MySpace, bien sûr (on ne peut y échapper). J’ose faire le pari que notre musique sera notre meilleur porte-parole.


13 – Quel regard portes-tu sur la scène black métal actuelle ? Et en particulier, que penses-tu de la scène bm dite « symphonique » ou « orchestrale » ?

Je considère qu’il y a bien peu de groupe qui méritent l’appellation black métal symphonique. Il ne s’agit pas simplement d’ajouter des claviers en surface pour être « orchestral »; la recherche chromatique de l’instrumentation ainsi que son imbrication témoignent de la richesse musicale d’un groupe qui aspire a créer une symphonie à caractère black métal.
Je trouve également dommage que plusieurs calquent leur style sur des bands qui ont eu un succès commercial dans ce genre. Ce n’est pas tant que je critique les groupes qui profite d’une grande attention médiatique, simplement que pour ma part, art il y a quand l’on reconnaît une vision personnelle derrière une œuvre, quelque soit son médium et sa finalité.


14 – Est-ce que certaines sorties métal de ces derniers mois t’ont marqué ?

En fait, je me dissocie de plus en plus de la scène black métal, tant locale qu’internationnale. Cela dit, j’apprécie les groupes actuels qui ajoutent différentes influences tout en conservant une éthique black métal authentique, tel que Blacklodge, Blackspell Omega, Dark Space, Dödheimsgard, Virus…
Je suis d’avis qu’aujourd’hui le style métal le plus à l’avant-garde est le doom/shoegaze/ambiant/noise… biens des portes restent encore à ouvrir dans cette veine musicale.


15 – Si tu as un dernier mot à faire passer à nos lecteurs et à vos fans, je te laisse le mot de la fin !

Soyez maître de vos ténèbres.

Merci d’avoir répondu à nos questions.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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