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KARELIA
CHRONIQUE KARELIA - review
Contact groupe http://www.karelia.fr
Audio / Video
Mise en ligne le : 17 avril 2008  | Intervieweur : S.Y.L. | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1/ Bonjour Karelia ! en guise d’introduction, pouvez vous vous présenter un peu plus ? d’où venez vous ? quel est votre line up actuel ?

L’album « Restless » en parution cette semaine est le troisième du groupe Karelia (français) formé en 2001. Nous avons Loïc Jenn à la batterie, Gilles Thiebaut à la basse, Erwan Morice et Jack Ruetsch aux guitares. Pour ma part (Matt Kleiber), je programme les séquences et suis chanteur.

2/ Je ne vais pas y aller par quatre chemins, parlons de suite de Restless, votre dernier album ! Les premiers titres mis en écoute ont déclenché de suite une belle polémique ! pouvez vous nous en dire un peu plus, et tout d’abord, quel facteur a motivé votre changement de style…plutôt radical, dirons nous ?

Un seul facteur : l’impossibilité de faire autrement ! On ne réfléchit pas avant de composer, et on n’organise pas de brainstorming pour définir un ciblage et un positionnement ! Même s’il s’agit d’un « produit » c’est avant tout notre musique et elle évolue sans qu’on puisse s’y opposer. Ceci dit, attention : le deuxième album « Raise » était déjà fondamentalement différent de notre métal symphonique de « Usual Tragedy »… maintenant que nous proposons un troisième album qui affirme cette évolution, tout le monde semble surpris. Mais on ne fait que suivre tranquillement notre petite évolution artistique…

3/ Vous maîtrisiez pourtant parfaitement votre domaine avec « Usual Tragedy », et « Raise », que répondrez vous aujourd’hui à certains fans qui se sentent alors un peu perdus ?

Oui, c’est assez amusant de constater que lorsqu’on aime quelque chose, on aimerait pouvoir l’immobiliser dans du formol et le garder inchangé la vie entière. Et c’est vrai que les Stones ou AC/DC font fidèlement ce qu’ils ont toujours fait pour pouvoir conserver et satisfaire leurs fans. Mais qui prétend que c’est ce qu’ils veulent ?? Il se trouve qu’à leur niveau, c’est la condition sine qua non pour pouvoir assurer le financement de leur villa à Hollywood… et ce n’est pas notre cas évidemment, l’enjeu est moindre. Donc on se laisse aller à ce qu’on a profondément envie de faire, quelles qu’en soient les conséquences « commerciales ». Le plus marrant la dedans, c’est qu’en faisant cela, c’est nous qui allons passer pour des vendus ! Mais ca non plus, ca ne nous affecte pas plus que ça.

4/ N’en déplaise à certains, et quoi qu’on en dise, Restless marque un tournant et fait apparaître un nouveau visage de Karelia ; n’avez-vous pas peur cependant, en choisissant la voie du métal électro, d’entrer sur un domaine déjà bien exploré ?

S’il fallait situer, Restless, se trouverait quelque part entre un Depeche Mode et un Rammstein… je manque peut être de culture musicale mais au niveau ou on se situe aujourd’hui, j’ai du mal à croire qu’on marche sur un chemin très fréquenté… et d’ailleurs, du point de vue de notre maison de disques « Season of Mist », ce serait plutôt l’inverse : ils trouvent l’album tellement inclassable qu’ils avaient du mal à concevoir qu’un public déjà défini puisse se sentir concerné… donc non, c’est pas ca qui nous fait peur, je dois avouer.

5/Beaucoup de formations ont effectivement connu un passage « electro »…Peut on alors considérer Restless comme un virage définitif, ou plutôt comme une expérimentation sonore ?

Il m’est arrivé de réécouter notre premier album, et très honnêtement, nous ne le renions pas mais il est clair que le métal symphonique, comme toutes les musiques très « typées » (folk, reggae, flamenco etc…) est articulé autour de quelques plans simples et récurrents. Du coup, en tant qu’auditeur, on est libre de ne jamais se sentir lassé… en tant qu’artiste en revanche on se sent vite à l’étroit et on a envie d’agrandir la cage. Notre deuxième album a sensiblement généré les mêmes questions en interview… et ce sera pareil pour le prochain qui est déjà à moitié composé… et qui sera un peu plus « violent » que celui-çi. Nous avons le plus grand respect pour les groupes de métal qui évoluent en permanence et nous ne concevons pas de lâcher un album qui soit le clone du précédent.

6/ Y a-t-il un thème sur cet album ? de quoi parlent vos textes ?

Plus de grands sujets ni de moralité… la violence conjugale essentiellement, le vice, la petite violence du quotidien. Une extériorisation de notre côté malsain mais sans que ca paraisse grandiloquent, et toujours par le biais de mise en situation de personnages pour éviter de parler de nous. En fait, dans cet album, le plus violent c’est sans doute les paroles, ou plutôt l’esprit qui s’en dégage… même lorsque la musique semble « saine »… il y a un ver à l’intérieur

7/ Quelques reprises de titres célèbres se retrouvent sur votre discographie, et celle-ci sont souvent très appréciées dans l’univers métal. Peut on envisager de voir, à l’image d’Atrocity, Karelia produire un album parallèle à 100% covers ?

L’album comporte deux reprises. Je ne suis pas certain que Moby soit un artiste particulièrement apprécié par l’auditoire métal. Il s’agissait surtout de faire voler des clichés en éclats. Il aurait sans doute été de bon ton de reprendre un standard plus « admis » par l’amateur de métal… mais déjà musicalement c’est moins intéressant, et en plus on aime bien être là où on ne nous attend pas. L’autre reprise (Losing my religion de R.E.M) était évidente : c’est un titre qui ne demande qu’à être trituré dans tous les sens pour démontrer la qualité de sa composition.
Jamais nous ne ferons d’album de reprises… en revanche c’est utile d’en faire de temps en temps pour constater que nous n’avons pas le centième du génie d’un Pink Floyd ou d’un Queen. Et que nous faisons simplement partie des centaines de groupes actuels modestes qui font de la reprise par « incompétence » car le meilleur de la musique est déjà composé. En mettant sa petite griffe sur un titre mythique, on a un peu l’impression de toucher le génie du doigt.

8/ Quel sont vos projets ? où pourra t on vous voir sur scène bientôt ?

Nous avons une « release party » à Colmar le 25 avril prochain. Une tournée est en préparation, et par ailleurs nous sommes associés à chacune des dates que Scorpions effectue en France. La prochaine sera au Zénith de Strasbourg le 25 octobre prochain… et à tous ceux qui doutent de notre intégrité musicale, je les encourage vivement à venir (pour voir les mythiques Scorpions, nous sommes d’accord) et à constater que le style actuel de Karelia génère bien plus d’énergie et d’enthousiasme qu’il n’aurait pu le faire avant. Jouer avant Scorpions devant leur public fidèle est loin d’être facile a priori et jusqu’à présent, ca s’est passé à merveille pour une raison simple : on propose le meilleur de nous-mêmes et on est face à des milliers de gens qui ont globalement une ouverture d’esprit et une curiosité qu’on ne trouve plus guère chez le « métalleux intégriste » d’aujourd’hui.

9/ Merci pour vos réponses, et de nous avoir permis de faire un peu plus la lumière sur le « nouveau » Karelia ! Un petit mot avant de nous quitter ?

Merci à toi Bastien et à l’équipe de Pavillon666 pour votre beau boulot. Merci aux fans de la première heure et bienvenue à ceux de la dernière… on espère retrouver tout le monde sur la route avec Scorpions pour des pures soirées de Rock « décloisonné » et loin des polémiques idiotes. Pour les personnes qui s’inquiètent apparemment de l’état de la flamme du métal en entendant notre album… aidez nous à la faire durer : mais pas en soufflant désespérément dessus, en l’emmenant tout simplement ailleurs.


   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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