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Mise en ligne le : 02 octobre 2007 | Intervieweur :
PK
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1. Salut les gars! Vous voici enfin de retour avec le très bon album qu’est « Legacy of hatred ». Pouvez vous nous en parler davantage, depuis combien de temps bossez vous dessus et comment s’est déroulé l’enregistrement? Salut !! Tout d’abord merci pour ta chronique, je viens de la relire à l’instant et beaucoup de choses à mon sens, sont vraies et plaisantes à lire de surcroît ; Nous sommes contents que notre nouvel album t’ait plu. Alors, pour répondre à ta question, nous avons entamé le travail de composition de « Legacy » presque tout de suite après avoir terminé l’enregistrement de « At the Dawn of your deterioration », en nous mettant immédiatement en quête de nouveaux morceaux. A cette époque, un nouveau membre venait d’intégrer le groupe (Geoffroy, guitare) et on avait besoin de jouer des choses nouvelles, c’est à ce moment, que l’on a composé un de nos titres les plus accrocheurs « Eye of the D.R.E.A.D ». S’en est suivie parallèlement à notre agenda de concert, la composition de pas moins de 20 morceaux, entre fin 2004 et mi 2006. Nous sommes partis ensuite en tournée avec Vital Remains en automne 2005. Le retour à la réalité fait généralement assez mal alors, pour éviter de tourner en rond nous nous sommes remis à travailler d’arrache-pieds de nouveaux titres et avons fait le tri dans nos anciennes idées. Enfin, nous sommes rentrés en studio en été 2006, pour commencer les prises de l’album. L’enregistrement s’est déroulé au Studio Midnight avec Hubert Letombe, cela a été une expérience très enrichissante et plaisante malgré quelques petites anecdotes hasardeuses que nous garderons pour nous, lesquelles aujourd’hui en tous cas nous font plutôt sourire. Nous avons pris notre temps pour le mixage, ainsi que pour le son, qui a mis du temps à se révéler tel qu’on l’avait imaginé, bien que, tu t’en doutes, il est quasi impossible de réussir à obtenir à 100 % le rendu de ton imagination. On a ainsi pris le parti de se dire que la conception d’un album n’est pas forcément une course contre la montre et certainement pas une simple performance d’autosatisfaction, seul compte au final … le résultat final car comme on dit « quand c’est gravé, c’est pour l’éternité. » 2. Vous avez un son assez particulier, qui change pas mal de ce qu’on a l’habitude d’entendre en ce moment. Est-ce le fruit du hasard ou bien une démarche purement volontaire de votre part? Il n’y a que très rarement de hasard dans ce genre de projet. Définitivement, le son sur cet album a été voulu ainsi. Mais c’est le fruit d’un compromis. Comme tu l’as remarqué et entendu, la basse est assez présente et joue des lignes que l’on discerne relativement bien. Evidemment, ce compromis s’est fait sur le son des guitares, qui de ce fait, ne pouvait pas prendre une dimension trop écrasante si l’on voulait entendre distinctement, la plupart des parties de basse (très intéressantes à mon goût) de nos morceaux. Pour te dire vrai, c’est quelque chose qui s’est fait progressivement avec l’arrivée du nouveau bassiste dans le groupe. Ce dernier, bien plus technique et inspiré que son prédécesseur a su transformer en quelque sorte des morceaux qui n’auraient sans doute jamais sonné de la sorte sans son apport. Le hasard n’a pas eu sa place dans cette production et je peux t’affirmer que tout ou presque, a été voulu. Les productions actuelles ne laissent pas beaucoup de chance à la basse de créer quelque chose d’autre que le suivi des fondamentales des guitares, attention je ne critique pas car c’est le travail effectué sur le premier album sur cet instrument et il sonne très honorablement. Mais, sur « Legacy » nous avions tous envie d’entendre la basse de Micko, ce qui nous a amené sur ce son que tu qualifies à juste titre de particulier. 3. « Legacy of hatred » est présenté comme un concept album, pouvez vous nous en dire plus à ce sujet? Oui c’est en effet un album concept. Cette idée est arrivée en écrivant les textes de l’album et en réfléchissant à son articulation. Tu as remarqué cette articulation, autour de morceaux instrumentaux, calme, acoustiques faisant office d’interludes. Autant ce mini conclusions qu’il y a de chapitres. L’histoire pour faire bref est la suivante : c’est le parcours initiatique d’un individu, qui délibérément a choisi le mal, la haine, la jalousie, l’envie etc. Autant te dire qu’avec de tels sentiments il va souffrir. Il va se construire peu à peu sa propre prison, dans un monde imaginaire dans lequel il ne trouvera aucune porte de sortie car prisonnier de sa propre paranoïa le rendant ainsi progressivement dément. Ce n’est pas pour autant cependant qu’il n’éprouvera pas comme tout être humain, des sentiments parfois positifs, espérant une rédemption à laquelle pourtant il n’accédera pas. Ces passages sur le disque sont représentés par les interludes, des havres de paix (si l’on peut dire) entre les morceaux, plutôt rageurs, de cet album. Loin d’une volonté moralisatrice, le leitmotiv de tout cela est que tout dans une vie repose sur les choix que l’on accomplit. Il n’y a pas de destin qui nous guide, il n’y a pas de fatalité… quand bien même certaines choses sont indépendantes de volonté, l’on peut toujours choisir plusieurs solutions. Même si l’on vous a légué comme seul héritage « la Haine », vous pouvez comme pour tout héritage, le refuser. Je ne sais pas si je suis vraiment clair mais c’est en tous cas l’idée que l’on voulait faire passer sur cet album qui d’ailleurs est imprégné de ce contexte jusque dans le travail de l’artwork que l’on peut découvrir sur la version digipack, artwork notamment réalisé par les auteurs des pochettes des deux derniers albums d’Yyrkoon. 4. Vous avez également tourné un clip « Eye of the D.R.E.AD » plutôt bien réalisé. Avec qui avez-vous bossé pour faire ce clip? L’expérience vous a-t-elle plu? Merci, encore une fois, content que ce clip t’ait plu c’est cool. Nous avons travaillé avec une association de notre ville (Amiens) qui s’appelle : Bulldog association. Ils ont travaillé tout le cheminement du projet qui a été mené en même temps que la production de l’album. A ce titre je voudrai aussi remercier notre ami Xavier qui s’est beaucoup investi dans cette aventure notamment en mettant en scène cette jolie vidéo. Cela a été une expérience super positive et on a pris beaucoup de plaisir à faire ce projet. Le résultat nous a beaucoup plu et j’espère que nous en réaliserons d’autres dans un futur proche. 5. Revenons en à l’album, 14 titres, c’est « beaucoup » comparé à la majorité des productions actuelles qui se contentent des 10 titres standard. Que pensez vous de cette standardisation justement? Ne pensez vous pas que les musiciens tout autant que les maisons de disques sont trop « pressés » et se satisfont du coup d’un stricte minimum? 14 titres étaient indispensables pour créer un climat particulier, un climat autant que faire se peut, proche que ce que peut être la vie en général. La vie n’est jamais limitée à un seul et même sentiment, nous traversons tous des moments heureux et d’harmonie mais aussi des moments de stress, d’angoisse parfois de douleur et de malheur, c’est ainsi. Puisque l’on tenait à évoquer le parcours initiatique d’un individu au cours de sa propre vie, nous ne pouvions pas nous contenter que de morceaux brutaux agressifs, il fallait aussi, à l’image de la vie, insérer d’autres émotions qui créent ce climat particulier présent tout au long de l’album. C’est ce qui, je pense, crée de ce fait sa richesse et son imprévisibilité. Au sujet des 10 titres standards pour un album aujourd’hui et dans tous les styles qu’il soit, c’est à mon sens une démarche en corrélation avec la perception de la musique de nos jours, c’est un devenu, à mon grand regret crois le bien, un produit de consommation. On consomme tout vite et l’on passe aussi vite à autre chose. Donc de ce point de vue cela parait logique de ne pas sortir des doubles albums. Là où je te rejoins cependant, c’est que la démarche artistique de ce fait en prend forcément un coup car trop risquée de nos jours. Pourtant, aujourd’hui il y a quand même de très bons albums, ambitieux, personnels qui sortent. Prend par exemple pour rester chez nous en France, « From mars to Sirius » de Gojira, que l’on aime ou pas le groupe, là n’est pas le propos, cet album a une vraie démarche artistique et c’est ce qui crée en partie l’aura de ce groupe pour moi, l’ambition Je ne suis pas franchement quelqu’un de old school ou figé dans les années 80, là ou comme il est souvent bon ton de le dire, tout était mieux, ce n’est pas mon avis en ce qui me concerne car à tous niveaux je vis dans le présent, pas dans un passé que je n’ai en plus même pas connu… ceci étant, j’aime bien les albums de cette période car ils étaient ambitieux et pas formatés. Pour nous « Legacy » a été un peu voulu dans son articulation comme inspiré par ces albums, tu vois ceux auxquels je fais référence, ceux avec des intros acoustiques révélant un titre brutal en premier, le titre de l’album ensuite, le tout agrémenté de morceaux instrumentaux… Pour répondre vraiment à ta question, on se fout de savoir si on est à la mode, « in » etc… on ne vit pas de ça, c’est une Passion. Pour laquelle on est prêt à se remonter les manches et à prendre les choses en main pour que cela bouge. Sortir un album comme celui là, n’est cependant pas dans une optique de lutter contre la standardisation ou contre un système quel qu’il soit, c’est simplement notre manière à nous de faire passer notre musique au travers différents sentiments qui sont autant de reflet de ce que l’on aime dans la musique en général. 6. C’est votre 2ème album avec Thundering records, la collaboration se passe-t-elle aussi bien qu’au début? Oui vraiment, cela se passe bien, le label fait ce qu’il peut pour nous appuyer. Ce qu’il faut comprendre c’est que dans ce milieu, ce n’est facile pour personne, ni pour les groupes eux-mêmes mais non plus pour les labels. Croire que le label est la solution miracle pour percer, c’est de la naïveté pure et simple, si nous n’avançons pas par nous même le label ne peut pas nous tirer par la « peau du cul pour autant. » Par contre, et c’est ce que j’apprécie avec Thundering Records, si des projets sont viables même si ambitieux, on en parle toujours ensemble et on essaie globalement de faire en sorte que tout le monde réponde à ses propres attentes. 7. Quels sont vos projets, il semble qu’une tournée avec le groupe Massacre soit prévue? Oui tu as parfaitement raison, une tournée européenne approche à grands pas ! Elle débutera à Berlin le 26 octobre et se finira à Leeds le 18 novembre. 24 dates et 22 concerts !! On a déjà hâte d’y être et de donner le meilleur de nous-mêmes !! 8. Merci beaucoup pour cette interview, si vous avez quelque chose à ajouter, n’hésitez pas! Merci à toi de nous avoir laissé nous exprimer, merci à toi qui aura lu ces lignes! Je veux juste rajouter qu’il est important de soutenir les acteurs de sa scène locale, bougez vous aux concerts, les plus petits comme les plus gros, intéressez vous aux groupes les plus undergrounds comme les mastodons ! Et trippez toujours c’est ca le Metal mais faites le toujours avec respect !! |
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