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EGGSHELL |
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Mise en ligne le : 11 juillet 2007 | Intervieweur :
ORPHANAGE
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1 – Salut à tous les membres de Eggshell! Tout d'abord bravo pour ce premier EP qui laisse présager du meilleur pour la suite! Vous verrez dans la chronique qu'un auditeur peut déceler chez vous un vrai potentiel! Pouvez-vous nous parler de vos débuts en tant que groupe et de la formation du line-up? Mick (Guitare/Chant saturé) : Salut et merci pour ces compliments ! Notre histoire, comme celle de beaucoup de groupes, est assez compliquée. EGGSHELL est en fait né des séparations de plusieurs groupes. De mon coté j’ai toujours joué avec Séb (batterie), on a monté notre premier groupe il y a à peu près 4 ans, Seamless. A l’époque notre musique tirait vers la scène française Rock-Metal (Watcha, Mass Hysteria…), on a cherché un chanteur pendant longtemps (c’est d’ailleurs à cette occasion qu’on a rencontré Dav, actuel bassiste/voix claire de EGGSHELL) on voulait à la fois trouver un mec qui assure, qui colle au style et une âme sœur, on était déjà super exigeants, si bien qu’on a jamais pris personne au chant. Entre temps les goûts musicaux et les vies de chacun des membres ont évolués et on se retrouvait en permanence en conflit d’influences et d’envies. Pour ces deux raisons le groupe a fini par se séparer, sans qu’il soit pour autant question d’arrêter la musique. Seb (Batterie) : Avec Mick,on a donc formé un second groupe qui a porté le nom de Matchbox. Cette fois nos influences étaient des groupes comme Mudvayne, Meshuggah ou American head charge. On avait un bassiste et miracle, on a trouvé un chanteur « parfait » pour le style. On a bossé sur les compos et on a fait quelques scènes avant que le chanteur ne quitte le groupe pour des raisons perso…Gros coup au moral d’autant que les relations avec notre bassiste se dégradaient méchamment. Puis on a retrouvé un chanteur, on a tenté tant bien que mal de cohabiter avec ses influences et son caractère, sans succès : après un enregistrement et un peu de scène on a du s’en séparer et le même sort n’a pas tardé pour le bassiste. On se retrouvait donc de nouveau à deux mais on a pas lâchés l’affaire et on a proposé à Dav, qui était devenu un très bon ami et avec qui Mick avait un petit projet acoustique de former avec nous un nouveau groupe en prenant le poste de bassiste. Dav (Basse/Chant clair) : J’ai dit oui tout de suite, puis j’ai quitté peu après le groupe de Rock dont j’étais guitariste/chanteur (Antifaz) et je me suis mis à la basse. C’est là, au début de l’année 2007, qu’a commencé EGGSHELL. On le savait d’avance mais ça a tout de suite collé sur tous les plans. Bien que mes influences soient à priori très éloignées des leurs (pour caricaturer c’est un peu Radiohead ou Coldplay VS Gojira ou Meshuggah !). Nous sommes tous les trois très ouverts et sur la même longueur d’ondes, on a donc trouvés un bon équilibre et réussis sans problème à construire ensemble ce groupe dans lequel chacun à son mot à dire et où on s’épanoui vraiment tous musicalement et humainement. EGGSHELL est donc un trio (Mick : guitare/voix saturée ; Dav : basse/voix claire ; Séb : Batterie) aux influences très diverses. 2 – Votre style est qualifié de Metal Alternatif, dans le sens où il mêle de nombreuses influences pour créer un style propre. Pourtant, je sens un véritable attrait Death et Hardcore. J'ai bon? Mick : Qualifier EGGSHELL de groupe Metal Alternatif est pour nous une manière de réunir sous un même terme non seulement une musique, un style de son, mais aussi un esprit et une démarche. Le terme colle déjà bien avec le choix qu’on fait de s’autoproduire de l’enregistrement à la « diffusion ». On aimerait pouvoir montrer que tous les moyens ou structures qui sont alternatifs aux maisons de disques, grosses boîtes de prod ou de distrib, médias leaders d’opinion, peuvent aussi être des « valeurs sures » et augmenter la crédibilité des nombreux groupes qui les utilisent. Pour ce qui est de nos influences elles sont effectivement extrêmement diverses. Bien que le métal en général soit le courant dans lequel on se retrouve le plus, nous apprécions et sommes influencés par des artistes de tous styles et pour nous faire cohabiter Gojira, I am, A perfect circle, Immolation, Bach, Birdy Nam Nam, Scarve, Clint Mansell, Meshuggah, Léonard Cohen, Manimal, Stan Getz, Mudvayne, Gotan Project, Slipknot, Wagner, SUP, Radiohead, Dimmu Borgir, Tool et Gainsbourg est loin d’être un problème ! Nous sommes exigeants en terme de goûts mais tout nous intéresse et n’importe quel style est susceptible de nous prendre aux tripes. Après il n’y a effectivement aucun doute possible, nous faisons du Metal, qui plus est dans un style assez lourd mais nous cherchons à proposer une alternative à l’auditeur. Nous espérons un jour faire partie des groupes qui contribueront à faire évoluer cette musique et son image. Il y a énormément de groupe et beaucoup maintiennent déjà en vie le folklore et les « clichés » liés à la culture Heavy Metal, c’est une chose nécessaire mais ça n’appelle pas le renouvellement. Si un groupe ne s’essouffle pas en composant et jouant ce qui a déjà été fait des milliers de fois auparavant et que les membres vivent leur truc à 100% c’est génial et on respecte ! De notre coté ce n’est pas ce qui nous intéresse étant donné qu’on cherche vraiment à s’exprimer par la musique, même si nos influences nous ramènent forcément sur des sentiers déjà empruntés. Je crois que chaque type de groupe, quelque soit sa notoriété à sont rôle à jouer pour que s’établisse un équilibre entre d’un coté l’entretien de toute la culture et de l’autre son renouvellement… Dav : Avec EGGSHELL on se dit qu’on fait simplement de la musique et on ne fait donc pas de concessions. Comme il est impossible aujourd’hui de ne pas se coller d’étiquette, c’est là que le terme « alternatif » nous aide surtout, il nous laisse une liberté ou plutôt il annonce que notre musique se veut différente. Pour nous il est hors de question de se mettre des barrières par peur des critiques. La basse n’est pas là que pour gonfler le son et suivre, le son clair et le chant clair ne sont pas bannis de nos compos, tout passage qui nous fait vibrer a sa place et on ne le met pas de côté par ce qu’il n’est pas dans l’air du temps, trop ou pas assez « accessible »… Nous faisons la musique que nous voulons faire, que nous ressentons et qui reflète la réalité de notre existence d’individus aux multiples facettes (c’est beau ce que je dit nan ? mdr). Tout ca peut faire un peu discours prise de tête ou cliché mais c’est sincèrement l’esprit du groupe. Seb : Pour en revenir plus particulièrement à la fin de ta question (qu’on a pas oubliée) nous ne nous sentons vraiment pas du tout proche du Hardcore, même plutôt très loin. Par contre, c’est vrai que tout le courant Death Metal nous a accroché petit à petit avec le temps mais c’est vraiment la vague d’ « Open Death Metal », si je peux dire ça comme ça, qu’on peut reconnaître dans certains traits de notre son. Je pense surtout à Gojira qui est vraiment un modèle sur tous les plans pour nous, mais aussi à des groupes comme SUP, Trepalium ou Aborted, pour ne citer qu’eux. 3 – Qu'est ce que vous souhaitez faire passer dans votre musique? Avez-vous un objectif autre que celui de simplement jouer du Metal, faire passer un message particulier dont la musique serait le support? Seb : Nous ne souhaitons pas utiliser notre musique pour passer un message particulier, du moins pour le moment. Si un jour notre notoriété peut aider des causes que nous soutenons alors pourquoi pas… Comme on l’a dit un peu avant dans l’interview nos morceaux nous ressemblent musicalement donc tout le monde ne ressentira pas quelque chose. D’une certaine façon on met des notes et des rythmiques sur du ressenti et c’est avant tout ça qu’on voudrait pouvoir transmettre. On a bien conscience que c’est très difficile et qu’on a encore beaucoup de boulot de se coté là mais on voudrait que les gens qui nous écoutent sur CD ou sur scène puissent vivre notre son et y mettre un peu d’eux même. On prend un plaisir incroyable à jouer ce qu’on joue et pas tellement par ce que tel riff est technique mais plutôt par ce que ça nous renvoi à des sentiments, des sensations, des situations vécues ou imaginaires. Mick : D’autre part, concernant les textes, ils sont construits un peu dans la même optique. Bien entendu ce sont des mots (même si il y a quelques onomatopées purement expressives) il y a donc forcément un « message » plus direct. Pour donner quelques exemples, notamment par rapport aux morceaux de notre EP le texte d’un titre comme « Ghosts of regrets » voyage entre imaginaire et philosophie de vie. J’y raconte la souffrance mentale d’un homme en train de mourir et qui s’aperçoit qu’il regrette beaucoup de choses qu’il à faites ou pas, tout ça est ponctué d’images un peu surréalistes. « The way » transmet des idées plus directement mais toujours dans le registre un peu philosophique où l’Homme se questionne, on parle de la difficulté qu’on a tous à utiliser notre seule liberté, celle de faire des choix qui condamneront forcément d’autres routes qui nous étaient aussi ouvertes. Je crois qu’on peut dire que notre registre tourne autour de la condition humaine et de tout ce qu’elle fait naître : nos peurs, nos paradoxes, nos sentiments, notre finitude et tellement d’autre choses. Cela dit (et tu l’a peut-être remarqué) nous faisons des choix qui peuvent être un peu déroutant pour le public : les mots sont limités car nous les choisissons pour leur impact, la structure « logique » des phrases et la concordance des temps peuvent être brisées etc. On essaye de contourner la forme et tout ça nous permet de laisser la liberté à l’auditeur d’investir nos morceaux comme il le souhaite, avec son interprétation et son ressenti. On veut vraiment croire en cet échange entre le groupe, sa musique et le public. 4 – Les avantages de l'autoproduction sont le temps et l'argent. Avez-vous trouvé cela confortable, même si les moyens sonores sont forcément réduits? A l'avenir, souhaiteriez vous travailler avec un producteur dans un studio professionnel? Dav : Ce qui nous intéresse principalement dans l’autoproduction est le fait de pouvoir se rapprocher un maximum de nos attentes par rapport au rendu final de l’enregistrement et de rester « maîtres » de nos morceaux et de ce qu’ils dégagent, chose plus difficile à faire en passant par la voie classique. L’autoprod nous paraît être le meilleur moyen de pouvoir prendre notre temps (prises, traitement, mixage) pour aboutir au résultat attendu qui n’égalera cependant jamais le travail d’un pro. Après c’est sûr que le coté financier joue beaucoup pour les petits groupes comme nous. Même si un investissement minimum sur le matériel est indispensable et qu’il ne faut pas compter les heures passées à travailler, c’est un choix qu’on fait et qu’on ne regrette pas en voyant les quelques retours sympas qu’on a déjà. C’est pour toutes ces raisons que, dans un future proche, on ne se voit pas travailler avec un producteur dans un studio professionnel. Cela dit, pour avoir un album au rendu professionnel nous seront certainement amenés un jour ou l’autre à faire appel à des gens qualifiés. Tout ça se précisera plus tard, on n’en est pas encore là ! 5 – La scène Metal française, même si elle est très active, a du mal à se faire accepter par les grands média. Comment vous situez-vous par rapport à cela? Êtes vous du genre à vous complaire dans l'underground ou bien à vouloir diffuser votre musique à grande échelle? Mick : Il semble que le métal (surtout dans notre style) soit par définition underground, tout du moins en France, même si le public est bien présent, et c’est ce qui fait l’authenticité du mouvement. Ce n’est à priori pas nous qui allons changer ça et on n’est pas forcément pour un changement radical sur ce plan là. Bien sûr, si l’occasion nous est offerte de toucher un plus large public, ce serait un plaisir d’essayer de partager quelque chose avec lui. Cependant, on souhaite rester honnête avec nous-même et il est hors de question pour nous de faire quelque concession que ce soit en vue de le séduire. 6 – Internet est un outil fantastique pour un jeune groupe qui souhaite faire découvrir sa musique. Pourtant, le téléchargement est un gros point noir dans l'industrie du disque. Comment anticiperiez-vous l'avenir de cette industrie si le téléchargement persiste? Quelles sont vos opinions par rapport à cela? Dav : C’est une question difficile, surtout que c’est un phénomène assez récent. Personne n’empêchera jamais les gens de télécharger de la musique et l’industrie musicale a déjà commencée à évoluer en prenant en compte ce fait (plateformes de téléchargements payant, nouveaux supports, …). Quelque soit la notoriété du groupe, le téléchargement est un excellent moyen de diffusion et en particulier pour les groupes amateurs. C’est en même temps un frein au développement vu que la vente de disque représente une petite entrée d’argent potentielle pour les groupes. Et puis il y a évidemment la réalité des professionnels en bout de chaîne que sont les disquaires indépendants, ils mettent tous la clef sous la porte un par un et c’est triste à voir… Un fichier mp3 ne remplacera jamais « l’objet » album qui participe à l’identité du groupe (création graphique, texte, packaging, etc.) comme une vidéo ne remplacera jamais un live. 7 – Votre musique jongle entre des parties purement Metal et des breaks acoustiques ou chantés? Comment expliquez-vous cette ambivalence, et quel est son but? Seb : Ca s’explique assez simplement : d’abord par nos goûts musicaux très larges dont on a déjà parlé au début de l’interview et ensuite par le fait que la saturation ne soit pas adaptée à l’expression de certains sentiments. Ca donne une sorte de complémentarité qui représente bien l’esprit des membres du groupe et élargit la palette des sonorités à exploiter. 8 – Merci pour cette interview! J'espère que tout avancera super bien pour vous car vous le méritez! Poursuivez votre travail, Pavillon 666 veille sur vous! D'ailleurs, je vous laisse la libre parole pour terminer ! Merci à l’équipe de Pavillon 666, pour ce que vous faites pour les groupes. On en a tous bien besoin ! Un grand merci aussi aux quelques personnes qui nous suivent, nous soutiennent et nous aident déjà Si vous êtes intéressés par le groupe n’hésitez pas à visiter notre page Myspace, qu’on met à jour régulièrement et à nous contacter (contact.eggshell@yahoo.fr). A très bientôt ! |
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