Salut, en quelques lignes, depuis combien de temps et comment HOLY GRAAL a -t-il été fondé? pouvez vous présenter votre line up actuel ?

Le groupe Holy Graal lui-même a été créé en 1987, mais il fonctionne avec le line-up actuel depuis 1989 :
- Fred Guionnet (guitare), Gil Pinatel (claviers), Cyrill Tosquellas (batterie), Fatimah Taamalah (chant et choeurs), Fred Isnard (chant et basse).
C'est sur cette base qu'Holy Graal a réellement construit son style et sa "marque de fabrique" :
- du métal plutôt progressif, sans obligation de rester dans un style bien défini (ce qui n'est pas toujours une bonne idée).
- un style de chant assez caractéristique, basé sur un travail permanent des 2 voix.
- des parties instrumentales dont la complexité réside plus dans la structure ou la mise au point (le fameux "rendu final") plutôt que dans la recherche d'une démonstration ou d'une justification technique.


Votre style progressif réveille pas mal d'influences ...quelles sont-elles?

Pour être honnête, on ne sait pas tellement quel style nous définit le mieux.
Nous n'avons jamais eu de déterminisme au niveau du style, mais plutôt une certaine idée de ce que nous voulions faire et ne pas faire. Quelque chose qui nous plaise à tous les cinq (pas toujours facile) et qu'on n'ait pas l'impression d'avoir déjà entendu (pas facile non plus).
Depuis qu'on existe, cette démarche nous a amené à expurger voire sacrifier pas mal de compositions. Mais l'essentiel est que, quand on présente une compo, on n'en a pas honte, et pas non plus la désagréable impression d'avoir pompé sur quelqu'un.
Nous avons quand même des influences et des goûts musicaux variés.
Il y a longtemps on a mentionné parmi nos influences Metallica, Queensrÿche, Marillion, et il y a des groupes ou artistes que nous écoutons beaucoup, et qui n'apparaissent pas dans notre musique.
Je ne pense pas qu'aujourd'hui nous soyons toujours "soumis" à des influences musicales pour nos compos. Il est par contre certain que nous ne nous reconnaissons plus dans les Metallica, Queensrÿche ou Marillion d'aujourd'hui, compte tenu de leur musique actuelle.
Certains d'entre nous se reconnaîtrait plus dans Dream Theater, mais je ne pense pas que cela constitue une "influence".
D'une part, parce que leur manière de faire du metal progressif et d'alterner les ambiances s'approche de ce qu'on fait depuis longtemps.
D'autre part, c'est flagrant au niveau technique et instrumental : chacun doit rester à sa place et notre style est beaucoup plus épuré.


Votre dernière démo en date vous a t-elle satisfaite, un album est-il à l'ordre du jour?

C'est rare chez Holy Graal qu'on soit vraiment satisfait de nous mêmes, et la démo est très perfectible.
Ce son qui nous est assez personnel, n'est pas facile à rendre en studio.
On a notamment dû le retravailler pour essayer de rendre l'énergie de notre musique quand ou la joue en concert ou en répétition.
Pour ce qui est d'un album, il faudrait être signé, ce qui au passage voudrait dire commercialement qu'on devrait faire quelque chose qui soit du vrai
rock progressif ou courir derrière une imitation de Dream Theater.
Donc pas d'album dans un avenir proche.


Comment voyez vous l'avenir du 'metal-progressif ', est-il en déclin, ou est-ce une fausse idée ?

Sur un plan global du rock, des gens comme Sting ou Fish, qui ont beaucoup déçu et par leur musique et par leurs déclarations, ont dit en substance que le rock c'était fini ou que ce n'était pas ou plus digne d'intérêt...
Or, depuis les années 70-80, il semble qu'il n'y a jamais eu autant de rock accessible au grand-public et notamment du rock assez métal.
Le métal progressif est lui un style assez élitiste, qui ne remplira sans doute jamais un stade 3 jours de suite, mais qui peut compter sur des amateurs tenaces et moins sujets à la mode. Ce qui manque peut-être aujourd'hui c'est quelque chose de neuf. Et pas que dans le prog metal d'ailleurs.


Enfin, si vous avez un mot à dire, coup de gueule ou coup de coeur, la parole est à vous :

Comment des groupes comme Metallica, Queensrÿche, peuvent arriver à nous décevoir autant musicalement, après avoir, chacun dans leur domaine, tout inventé ou presque, si bien qu'aujourd'hui on se contente d'un Linkin'Park ou d'un bon vieil album.
Et autour de tous ces groupes qui font du recyclage, c'est un peu le désert.