Interviews ALBUMS

pavillon 666 webzine metal rock Voir les Interviews


SCARVE
CHRONIQUE SCARVE - review
Contact groupe http://www.scarve.net
Audio / Video
Mise en ligne le : 09 mars 2007  | Intervieweur : | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Nous retrouvons Scarve à Paris, plus précisément au Black Dog à l’occasion de la sortie de leur nouvel album «The undercurrent», particulièrement attendu après l’excellentissime «Irradiant». C’est un Patrick Martin (Guitares) heureux d’avoir terminé l’album et bien content que toutes les galères du groupe soient passés, qui répond à nos questions. Il nous rassure sur le line up de Scarve, nous présente ce quatrième album et l’actualité live du groupe en confirmant notamment sa participation au Hellfest en juin.

PAVILLON 666 : « Scarve » sors d'une période difficile, comment vous sentez vous maintenant que « The Undercurrent» est terminé ?

Apaisé on va dire, parce que c'était une période difficile, une tornade. Nous avons eut de nombreuses galères, des problèmes de gestion, de méthodes de travail remises en cause. Ca a été vraiment très dur.

PAVILLON 666 : Tous ces problèmes ne vous ont ils pas trop démoralisés ? Voir donné envie de baisser les bras ?

Non (rires). Nous sommes musicien et sur animés par l'envie de faire de la musique. Les changements de line up, nous en avons toujours subit. Tous les groupes en subissent. Nous sommes là pour faire de la musique avant tout. La collaboration que l'on avait avec l'un, nous pouvons aussi l'avoir avec l'autre.

PAVILLON 666 : Vous avez recruté Lawrence Mackrory (ex Darkane) pour le chant clair. Comment s'est passée la rencontre ?

Nous avons rencontré Lawrence en Suède lorsque nous avons été faire « Translucence ». Lui, venait de terminer le 1er « Darkane ».
Ce qui s’est passé, c'est que Guillaume nous a annoncé son départ au moment de rentrer en studio alors que tout avait été organisé de longue date. Nous avions alors à choisir entre repousser l'enregistrement pour chercher quelqu'un sans savoir quand nous pourrions y retourner ou alors continuer avec un seul chanteur en modifiant ce qui faisait l'identité du groupe, une voix Death et une voix claire. Avant qu'on puisse se retourner, Dan Bergstrand nous a proposé de bosser avec Lawrence. Ils habitent dans la même ville et sont amis. Dan a bossé sur tous nos albums et connaît très bien notre musique. Il a tout de suite su que ça allait le faire. Nous avons envoyés des bandes de l'album et Lawrence a mis du chant dessus en guise d'audition. Ca a parfaitement collé, donc on a foncé. Ca nous a permis de conserver le booking du studio.

PAVILLON 666 : Niveau Musical, qu'est-ce que sa présence ou son expérience vous a apporté ?

En fait, au niveau du style, il est assez proche de ce que Guillaume avait fait par le passé et ça ne choque donc pas à l'oreille. Par contre, ce qui avait contribué au départ de Guillaume, est qu'il était un peu bridé par le groupe au niveau de la composition, dans la mesure, où il s'orientait plus vers d'autres horizons musicaux. En studio, ce qui arrivait souvent c'est qu'il avait envie de faire des trucs qui lui correspondait plus et qui n'allaient pas avec ce que nous attendions pour « Scarve ». Quand il a eu l'opportunité d'aller jouer avec « Mnemic », il a foncé par ce que c'était quelque chose qui lui correspondait plus et lui offrait plus de liberté au niveau de la composition. En revanche, Lawrence étant plus proche au niveau musical de ce que nous attendions, nous n’étions pas autour de lui quand il a fait ses parties de chants. Il était seul avec Pierrick et s'est basé sur son style particulier. Il connaît de toute façon très bien nos albums et savait donc vers quoi se diriger. Nous n’avons pas interférés dans son placement ou ses mélodies. Au final on est vraiment content parce que ça colle parfaitement. Ca reste du « Scarve » et c'est sans doute différent de ce qu'on aurait fait avec Guillaume, on peut donc dire que c’est une évolution.

PAVILLON 666 : Avez-vous fixé un line-up pour la tournée ?

En raison de l'engagement de Dirk avec « Soilwork », il ne pourra pas assurer la promo de l'album. Nous venons de commencer à répéter avec un batteur pour le live. Pour l'instant nous ne pouvons pas en dire plus, nous attendons de bosser un peu avec lui. Nous le connaissons de longue date, il collabore avec Dirk, donc en principe pas de problèmes. Pour le chant, c'est Arnaud de « Carnival in Coal » qui va faire les premières dates, Lawrence n’étant pas dispo.

PAVILLON 666 : De quels moyens de promotions et de tournée disposez vous par rapport à Irradiant ?

Disons que le groupe a pris un gros coup de boost à la sortie d’« Irradiant » et du coup le nouvel album va bénéficier de moyens plus importants. Il a eu une sorte de buzz qui fait que l'album va être traité différemment. Pour la tournée, c'est en train de se monter pour fin septembre mi-octobre, donc un minimum de trois semaines France et Europe. Nous espérons d'ailleurs que Lawrence sera disponible dans cette période là. Sinon nous avons des dates isolées, le Hellfest vient d'être confirmé, le No Mercy le 8 et le 9 avril en Belgique, le Killerfest le 6. Nous jouons aussi le 15 avril à la loco, à Lyon début juin et je crois que nous avons 2 dates dans la région de Nancy fin mai.

PAVILLON 666 : Vos nombreux projets et groupes n'interfèrent-ils pas avec « Scarve » ? Le planning doit être difficile à gérer.

Ca pose forcément des problèmes, donc tant qu'on arrive à gérer les emplois du temps ça va, mais le jour où ça n’est plus possible ça ralenti ou fait rater des opportunités pour le projet ou « Scarve ». Nous aimons tellement faire de la musique, qu’il arrive que nous soyons gourmant au delà de « Scarve » pour assouvir nos pulsions créatrices.

PAVILLON 666 : Tout le monde attendait de pied ferme le successeur d'« Irradiant », était-ce une pression pour vous ou au contraire en avez vous fait abstraction ?

C'est vrai que nous étions conscient de cette pression, nous avons pas mal tourné et avons donc rencontré le public. A chaque fois c'était : « putain l'album est monstrueux ». Nous avons vraiment eu un public qui s'est développé pour « Irradiant » et qui était très enthousiaste.
Avec le recul, nous avons eu cette notion de pression, mais une fois que tu commence à composer, tu oublies ça, tu ne te dis pas : « si je fais ça, est-ce que ça va plaire au mec avec qui j'ai discuté », ça n'est pas du tout ça. Après 4 albums, nous avons réussi à créer notre style, quand on joue ou compose on force plus le processus comme on a pu le faire au début en voulant développer quelque chose de personnel.
Nous n’avons rien réinventé pour autant, nous avons pris des influences d'un peu partout, mâché ça et tout recraché, ce qui a donné ce que ça a donné. Maintenant nous avons nos codes et la personnalité et le jeu de chacun fait que quoi que nous fassions, sonnera forcément « Scarve ». Ce qui fait la différence, c'est l'Etat d’esprit dans lequel tu es à ce moment là. C'est peut être pour ça que l'album est un peu sombre et plus brutal que le précédent.

PAVILLON 666 : Comment s’est passé l’enregistrement de ce nouvel album, avez-vous procédé comme sur le précédent ?

Avec l'engagement de chacun dans différents projets, nous n’avons pas du tout pu travailler de la même façon. Avant nous avions l'habitude de répéter en permanence et de composer jour après jour sur un nouvel album. Là nous avons eu très peu de possibilité de jouer ensemble et il a donc fallut bosser énormément chacun de notre côté avec des logiciels home-studio, en s'envoyant les fichiers par internet. Nous avons fait des maquettes et attendu de pouvoir se réunir pour jouer ces morceaux en répète et les faire évoluer. A l'issue de ça, nous avons enregistré la batterie de Dirk en répète et fait une démo. Nous n’avions aucun recul sur la maturation des compos, donc il a fallu restructurer certains morceaux. Dirk est revenu et nous avons refait pareil. C'est comme ça que nous avons pris du recul sur nos morceaux pour construire l'album. C'était vraiment nouveau pour nous et ça nous a pas mal ralenti au final.

PAVILLON 666 : Comment décrirais tu cet album ?

Plus glauque, plus sombre et plus brutal. Moins « Catchy » qu'Irradiant.

PAVILLON 666 : Est-ce que le résultat final vous convient, y aurait il des choses a changer avec le recul?

Nous étions content surtout dans la mesure où nous avons galéré pour faire cet album, donc il y a un certain soulagement. Mais au niveau perfectibilité, on a perfectionné des trucs à notre goût par rapport à « Irradiant », surtout dans la manière dont il avait été enregistré, qui était trop « machine » et qui ne nous correspondait pas. Il était trop parfait au niveau de l'interprétation. Au niveau des grattes nous n’avons pas été content même sans avoir de recul. Déjà, à l'époque sur place, les méthodes de travail ne nous plaisaient pas. Pour « The Undercurrent », on a voulu reprendre le contrôle du processus d'enregistrement.

Nous nous sommes occupés nous même des guitares et de la basse et avons eut du coup plus de temps pour bosser le son afin d’avoir quelque chose qui soit le plus proche possible de ce que nous voulions restituer en live. Les guitares sonnent plus brutes, plus live. Si tu fais un album qui est trop léché, après c'est dur de le défendre sur scène...

PAVILLON 666 : De quoi traitent les textes de cet album ?

Au niveau des textes, c'est Dirk qui a toujours écrit. Il a fait la majorité des textes. Pierrick et Lawrence ont collaboré un peu. Ca reste toujours très métaphorique, toujours un regard sur le comportement humain dans son environnement, un regard sur soi. Ce ne sont pas des textes très rock'n'roll où on parle des filles et de la boisson. Ca correspond au sens du mot Scarve qui veut dire cicatrice psychologique, nous sommes restés un peu dans cet esprit là.

PAVILLON 666 : Comment s’est porté le choix de la pochette ?

Au niveau de la pochette, Laurent de « Listenable » a découvert un nouvel artiste par le biais d'affiches de concerts et il l'a contacté. Le gars connaissait déjà le groupe, nous lui avons demandé de proposer des dessins par rapport à ce qu'il connaissait et à l'écoute de nouveaux morceaux. Nous avons travaillé sur plusieurs pistes différentes en lui donnant des indications et nous avons fait notre choix. Au final, elle ne sera pas en noir et blanc, il y aura des parties argentées dessus.


PAVILLON 666 : Depuis 13 ans que vous existez et au bout de 4 albums, vous êtes devenu une tête de file dans notre pays. Quel est votre regard sur la scène métal française actuelle?

Il a des groupes français qui ont vraiment des bonnes choses à dire et qui commencent à bien s'exporter. Mais je crois qu'il ne faut pas regarder la scène en se disant quand est-ce qu'il va y avoir le nouveau grand groupe français, il y a la musique avant tout. En ce moment, c'est vrai qu'il y a une bonne période pour la France donc tant mieux. Des groupes comme « Gojira » ouvrent une brèche ça peut être très bon pour le reste des groupes français. Tête de file, je ne sais pas, maintenant il y a tellement de style de métal différent que ça ne veut pas dire grand chose. Regarde le parcours de Gojira, ils sont quand même plus loin que nous en terme d'export, du nombre de personnes qu'ils touchent et de ce qui se passe pour eux.

PAVILLON 666 : Y a-t-il une différence, vous qui connaissez bien les groupes étrangers, dans l’approche des gens en terme d’image ou de mentalité, par rapports aux groupes français ?

Disons qu'en France le métal n’est pas vraiment dans les moeurs. Il n’y a vraiment pas la place dans les médias pour le métal. Du coup, les studios en France bossent sur des styles rémunérateurs alors qu’en Scandinavie, en Allemagne ou en Belgique, des pays où le métal passe en radio, où les groupes peuvent être classés dans les top des ventes, forcément il y a des gens qui ne font que ça et qui se spécialisent là dedans. Le métal est aussi un travail sur le son, donc le mec qui va bosser uniquement sur de la variété ne va pas être qualifié pour produire du métal. Bergstrand fait du métal toute l'année, il a une expérience monstrueuse et un recul que nous n’aurions peut être pas sur nos compos. Il apporte parfois des idées de riffs, de mélodies, d'arrangements etc... et il a quasiment un rôle de membre du groupe, chose que tu ne trouveras jamais en france.
Quand on a voulu aller plus loin au niveau de la production, nous sommes allé voir à l'étranger pour pouvoir se placer sur le marché différemment. Forcément quand tu as une bonne prod, l'album a une durée de vie plus longue, les chroniques sont meilleures et la musique est bien mise en avant.
Mais maintenant ça commence quand même à changer. Avec l'avènement des nouvelles technologies, tout le monde a un home studio chez lui. Maintenant le mec qui bidouille son album à la maison a un meilleur son qu'un album qui aurait pu être enregistré en studio y a 10 ans.

PAVILLON 666 : Avez vous encore malgré votre expérience des groupes qui vous influencent aujourd’hui ?

Moi je viens de me prendre une claque monstrueuse avec le dernier « Martyr », un groupe canadien, c'est un peu dans la lignée des groupes que nous écoutions au début de Scarve genre « Death », « Atheist », « Coroner ». Quand tu vois des groupes comme ça, tu te sens tout petit et ça te donne l'envie de remettre le couvert. Ca te montre qu'il y a encore 10000 possibilités d'évoluer

PAVILLON 666 : Quels sont pour vous le ou les albums incontournables sortis récemment ?

A part celui de « Martyr », j'ai vraiment accroché sur le dernier « Opeth » que je trouve meilleur que tout ce qu'ils ont fait. Même après « Blackwater Park », je le trouve fabuleux. Ils ont su apporter un truc nouveau et à développer leur style. Je trouvais qu'ils commençaient un peu à tourner en rond même si ça restait excellent.

PAVILLON 666 : Merci à toi pour l’interview. Un message à passer aux lecteurs de pavillon666 ?

J'espère qu'ils vont apprécier l'album, que ça va répondre à leurs attentes. J'espère aussi que le public va plus largement se focaliser sur la musique que sur les histoires que nous avons eut. Pendant une période ça a été dur pour nous parce que tous les rapports que nous avions avec le public ne concernaient que ces problèmes là, donc tu te demandes à un moment donné où est la place de la musique dans tout ça. C'est super énervant parce que tu es là pour faire de la musique et pas pour faire du « people » même si c’est des questions que les gens se posent et qu’il faut bien sur y apporter une réponse. Les journées de promo vont permettre d'apporter les réponses à ces questions, les gens vont écouter l'album et sans doute être rassurés par rapport à tout ce qui s'est passé en espérant que ça leur plaise.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




Aller en haut