Interview PHONER avec David Proctor, vocalist de Mendeed


Membres du groupe :
David Proctor - Vocals
Chris Lavery - Bass/Vocals
Steven Nixon - Lead Guitar
Steph Gildea - Guitar
Kevin Matthews - Drums


David est en pleine forme au téléphone malgré qu’il soit seul à donner toutes les interviews au nom du groupe. Il en est à sa 4ème interview aujourd’hui mais on le sent sincère à chacune de ses réponses. Il a le rire facile et son accent Ecossais ne me donne finalement pas trop de fil à retordre. C’est un plaisir de discuter avec lui.


CanaDave pour P666: Bonjour David et bienvenue sur Pavillon 666 ! Peux tu nous dire comment tout à commencé pour Mendeed ?

David Proctor: Nous étions un groupe d’amis à l’école, à fond dans la musique et dans le métal. Nous avons commencé très simplement en reprenant les titres de nos groupes favoris. Il n’y avait rien de sérieux c’était surtout pour le fun. Puis nous avons donné des concerts dans notre coin en reprenant des titres d’un peu tous les styles mais nous étions vraiment mauvais (rires) et je ne pouvais pas chanter de Maiden ! Eventuellement nous avons fini par arriver au point ou nous composions nos propres titres et ils sonnaient (enfin !) « normal ».



P666 : Tous du même Lycée alors ?

DP : Oui sauf Chris (Lavery, Basse/Chant clair, ndlr) qui venait du Lycée d’à coté.



P666 : Quels groupes repreniez-vous ?

DP : Metallica & Pantera. Je n’ai pas la voix pour faire du Maiden alors on a surtout joué des trucs bourrins.


P666 : Pour le nouvel album dont le son est nettement meilleur, avez-vous repris la même équipe que pour celui d’avant ?

DP : Tout à fait ! Même producteur, même studio. Nous avons cependant fait appel à un autre mixeur (Carl) et je pense que la clarté s’en ressent. Il sonne bien meilleur.



P666 : Au même endroit également ?

DP : Exactement le même mais du coup le mix a été réalisé ailleurs. Notre studio est un studio « résidentiel ». Il y a 7 chambres ce qui nous permet de vivre sur place et de travailler intensément.


P666 : Combien de temps avez-vous pris pour nous livrer ce condensé d’énergie ?

DP : (Rires) presque 6 semaines enfermés ! Le plus long a encore une fois été les parties de batteries. Une semaine et demi à elles toutes seules. Elles sont complexes et il nous a bien fallu tout ce temps.



P666 : 6 semaines c’est très court ! A quel stade en étaient les titres à votre entrée en studio ?

DP : Les titres étaient tous prêt en entrant. Nous avons réécrit certaines paroles, revu des refrains et rajouté quelques lignes et même modifié des mélodies pour plus de cohésion mais sinon tout était figé à notre entrée. Nous avions tout maquetté à la maison sur ProTools ce qui nous a fait gagné beaucoup de temps… et d’argent ! (Rires)


P666 : Avec un peu de recul y a-t-il quoi que ce soit que tu voudrais changer ?

DP : Non ! Rien ! Pour l’instant je suis entièrement satisfait. Je le détesterais peut-être dans 3 mois comme d’habitude mais pour l’instant j’ai vraiment le sentiment d’avoir sortit notre meilleur album à ce jour. En fait il y a toujours eu quelque chose que je n’aimais pas dans les albums précédents lors de leur sortie malgré les très bonnes choses que nous avions pu y mettre. Celui-ci je ne lui trouve rien, aucun défaut… pour l’instant ! (Rires)


P666 : Un signe de maturité ?

DP : Nous étions bien plus concentré cette fois-ci, plus déterminés dans notre entreprise.


P666 : Il y a beaucoup de mélodies un peu folks, de ralentissements, de parties pleines de recherche et de musicalité dans cet album. On a moins l’impression que vous cherchez à nous emmener avec vous en enfer à 100 miles à l’heure !

DP : Tout à fait ! Nous avons passé du temps à trouver des parties accrocheuses. Je pense que c’était notre erreur du premier album. Nous n’avions pas assez réfléchi les structures des chansons. La dernière fois nous voulions juste être Heavy. Il y a toujours des titres de tout juste 3 minutes sur notre dernier CD mais 3 minutes d’énergie plus mûre ! (Rires)


P666 : Vous avez de sacrés refrains sur ce nouvel album !

DP : C’est ce que le public retient quand nous jouons sur scène. Ce sont ces moments là où vraiment tout le monde est en phase, les musiciens avec le public. Nous nous sommes dits « pourquoi ne pas en remplir l’album ?» cela le rendra encore plus intense sur scène !
Rester heavy, mais écrire des refrains ou le public peut chanter avec nous. C’est beaucoup plus fun d’interagir comme ça avec le public.


P666 : Quelques commentaires sur l’Artwork de l’album ?

DP : Pas grand-chose en fait. Nous sommes allé voir notre graphiste avec les morceaux et les paroles et il nous a dessiné ce que cela lui inspirait. Nous en étions très content car nous trouvons la pochette vraiment cool mais il n’y a pas de sens caché, juste de l’art.


P666 : Qu’écoutes-tu à la maison ?

DP : Plein de chose ! Même si j’écoute beaucoup de métal mélodique (Children of Bodom et autre In Flames…) j’écoute aussi de vieux classiques de Maiden. Mais j’aime aussi le jazz, en tout cas le jazz moderne. Tu sais, quand tu as passé une journée entière à faire/écouter du métal, il faut aussi pouvoir « respirer » un peu en rentrant à la maison. Il faut aussi savoir se reposer les oreilles.


P666 : Et en tournée ? Quels sont les CD qui tournent dans le lecteur du bus ?

DP : Alors là que du métal ! Rien d’autre ! Heavy 24/7.


P666 : Peut être peux tu me donner un titre que vous aimez écouter avant de monter sur scène ? Un genre de rituel ?

DP : Non, pas vraiment. Nous n’en sommes pas encore là ! (Rires) On n’à pas de routine. En tournée on se lève bourré, on se couche bourré et tout ce qui se passe entre temps est pur bonus !


P666 : Sur quelle bière tourne Mendeed alors ?

DP : Dans la mesure du possible de la bière écossaise. Mais quand tu es en tournée ça n’a pas vraiment d’importance. A la troisième bière de toute façon le goût devient secondaire ! (Rires)
Tant que ça me décalque c’est tout ce qui compte !


P666 : Quel est ton sentiment après avoir ouvert la tournée d’un des plus grands nom du Death Metal mondial ? (ndlr, Mendeed a tourné en Europe avec le tout puissant Napalm Death)

DP : Et bien c’est très dur car tu ne sais jamais comment va réagir le public. Te retrouver à partager l’affiche avec une légende amène parfois de drôles de surprises. Ces gars sont des références pour presque tout le monde ; à différents degrés bien sûr. Mais ils ont fait tant fait et pendant si longtemps qu’ils sont une institution ! Mais le plus délirant c’est qu’une fois les avoir rencontré on ne s’imagine pas que ces gars sont dans Napalm Death. Ce sont les types les plus cools, les plus accessibles et les plus sympas que je connaisse. Beaucoup de groupes jouent bande à part pendant les tournées. Eux venaient boire avec nous, taper la discute et nous filer des tuyaux. Un vrai bonheur.

Ouvrir pour eux était cependant très stressant. On avait peur de se faire jeter. Mais tout s’est très bien passé la plupart du temps… sauf durant le concert de Paris ! C’était le pire ! Nous ne venons pas souvent à Paris mais là le public a été dur. C’est triste car partout ailleurs en France le public était très réceptif, mais Paris…


P666 : Le public parisien est très dur. Il reçoit des groupes du monde entier dans ses salles et ne se prive pas de juger sévèrement.

DP : Exactement ! Le public ce soir là était 100% pour Napalm Death et comme nous ne sommes pas vraiment Death, le courant n’est pas vraiment passé. Nous sommes très mélodiques et nos titres ont des refrains ! Mais tu sais ce n’est pas grave. On vit et on apprend. La prochaine fois que nous serons à Paris ce sera un super show et on aura encore plus envie de revenir !


P666 : Mode rêve « ON ». Quel groupe aimerais-tu accompagner sur la prochaine tournée ?

DP : Children of Bodom ! On les adore ! Ils déchirent. Ils nous font sourire à chaque riff tu sais. Ce sont les rois du métal mélodique. Je crois savoir qu’ils ont aussi une bonne descente ! Ce serait sympa de savoir qui englouti le plus de bière de nos deux groupes !



P666 : Attention ! La réputation des Finlandais n’est pas usurpée !

DP : Oui ! On a eu l’occasion de s’en rendre compte sur place ! C’est dingue ! Leurs bars de ferment pas de la nuit ! Ici en Ecosse ça ferme à 1h30. Là-bas j’ai quitté de moi-même un bar à 5 heures du matin. Ca ne m’était jamais arrivé de ma vie ! D’habitude je me fais virer à la fermeture ! (Rires). En plus, quand j’ai vu en sortant du bar que le MacDonald d’à coté était encore ouvert je me suis dit : « C’est le Paradis ici ! ».



P666 : Je m’attendais bien sûr à Children comme référence mais qu’en est-il d’In Flames ?

DP : On les adore aussi ! Ils ont eu une grosse influence sur nous. Mais pour en revenir à ta question. Bodom reste N°1. En deuxième viennent les In Flames et Arch Enemy ex aequo !



P666 : Et la tournée Anglaise avec God Forbid et surtout les très prometteurs Trivium ?

DP : Un très bon moment. Nous avons bien accroché avec leur public. Les derniers titres de Trivium tendent de plus en plus vers du Metallica. Leur chanteur ne crie plus vraiment il fait de plus en plus de chant clair. Ils sont vraiment cool. Tu sais, ils ont passé la plupart de ces trois dernières années en tournée. Ils ont du mérite à avoir autant travaillé.



P666 : Pour nos lecteurs musiciens, sur quoi jouent les zicos de Mendeed ?

DP : Steph’ (Gildea – Guitar) joue sur Lag. Steven (Nixon - Lead Guitar) et Chris (Lavery – Basse) jouent sur ESP. Ils utilisent des amplis Randall pour les grattes, et Eaton pour la basse. Kevin (Matthews - Batterie) joue sur un kit Pearl et des cymbales Sabian je crois… je ne sais plus et de toute façon je m’en fout ! Parce que moi j’ai droit à rien ! Ils sont tous endorsés et moi que dalle !



P666 : Ca c’est le revers de la médaille du chanteur !

DP : Ca craint, hein ? Moi on me refile tout plein de T-shirt à mettre sur scène… pfff ! En plus je fais le chant « bourrin » et Chris le chant « clair » mais je n’ai le droit à rien ! (Rires). De toute façon je ne suis pas capable de tenir une note alors autant avoir le poste de hurleur. Au moins ça défoule…



P666 : Au-delà de ta dernière expérience scénique à Paris, que penses-tu de la France ?

DP : Putain j’adore ce pays ! Au lycée j’ai pris des cours de Français et j’étais bon en plus ! Bon ça fait 10 ans maintenant et j’ai tout oublié mais c’est un très beau pays ou les gens prennent le temps de vivre chacun à sa vitesse. J’ai adoré Biarritz pour les vacances, tellement relax avec de magnifiques plages !



P666 : Ton message pour les fans Français ?

DP : Prenez le temps d’écouter l’album ! Vous aller découvrir un groupe avec des idées différentes et qui les mets en valeur. Nous seront certainement bientôt en tournée en Europe et bien sûr en France et nous allons nous rattraper pour le show de Paris ! On va tout déchirer et boire notre dose de bières Française ! (Rires)

P666 : On a hâte de vous revoir dans l’hexagone !



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Discographie:
"Killing Something Beautiful" (EP) 2002 (Rising Records)
"As We Rise" (EP) 2003 (Rising Records)
"From Shadows Came Darkness" (Album) 2004 (Rising Records)
"This War Will Last Forever" (Album) 2006 (Rising Records/Nuclear Blast)
"The Dead Live By Love" (Album) 2007 (Prévu pour le 16 Février !) (Rising Records /Nuclear Blast)