Né au plus profond de la scène expérimentale underground lyonnaise, TAT s'illustre particulièrement ces derniers temps, notamment grâce à son album « Quinta essentia », dont les ambiances particulières (voir chronique) ne laissent pas indifférent. Ses dernières prestations en live ont également mis en évidence une personnalité des plus intéressante et des plus sympathique, avec laquelle il convenait de faire plus ample connaissance. Entretien virtuel avec un musicien et artiste au vrai sens du terme :


1. Salut! Peux tu présenter qui est et ce qu'est TAT?

TAT est au départ le pseudonyme que j'ai utilisé pour écrire mes compos solos. Le concept sonore et "mystique" de ce projet m'a permis de réaliser un certain nombre d'expérimentations autour de la guitare classique et de ma voix naturelle. Depuis la sortie du disque, TAT a prit la forme d'un collectif, qui commence à se produire sur les scènes de la région.


2. Pourquoi avoir choisi ce nom? d'où provient-il ?

Comme je l'ai dit ailleurs, et si cela ne te dérange pas, je préfère garder pour moi la signification exacte de TAT.


3. Comment pourrais tu définir la musique de TAT ?

Une musique expérimentale acoustique, ésotérique, et gothique par accident ! Car je n'ai pas vraiment -au départ- de culture dark, pas plus que d'influences neo-folk... J'utilise des harmonies médiévales, des samples industriels, et différents instruments à consonnance gothique (cloches, orgues, timbales...). D'après ce que l'on me rapporte, il semble que TAT emprunte à la fois au courant "neo classique" et à la musique "dark folk".



4. Peux tu développer un peu plus le concept présent sur ton dernier album/ de quoi parlent les textes?

Cet album fait état de l'avancée de mes travaux et lectures dans le domaine de l'Alchimie. La recherche de la matière primordiale, la pierre philosophale, me fascine complètement. J'ai tenté de faire passer mes ressentis, mes idées relatives à cette thématique, au travers des dix titres de Quinta Essentia. J'ai également instillé dans les textes quelques idées d'ordre social : mon dégoût pour la maltraitance animale, les dérives de la science, et quelques autres formes de la folie humaine.


5. Y-a-t-il d'autres formations qui t'influencent? quelle musique aimes tu écouter?

J'écoute beaucoup de musique baroque et renaissance (Purcell, Bach, Couperin), du progressif 70' (King Crimson, Robert Wyatt, ELP) et depuis peu j'essaie de faire croître ma maigre culture dark en écoutant différents artistes dark-ambient, neo-folk, dark-wave, electro... Ah ! Et aussi pas mal de musique contemporaine, j'adore Philip Glass !



6. Beaucoup d'invités sont présents sur ton dernier album, comment s'est effectué ton choix?

Pour éviter de tourner en rond autour de ma voix et de mes doigts, j'ai souhaité ajouter différentes influences à ma sauce... J'ai fais appel à des amis lyonnais, que je savais très bons musiciens dans des domaines tels que le noise, l'indus, le death, le celtique, et même la new wave...


7. Et d'ailleurs, pourquoi ne pas carrément former un groupe de 6 personnes plutôt que de ne fonctionner que par ce système de collaboration/invitation?

Ce système n'a pas été vraiment réfléchi. Les choses se sont faites ainsi, et par nécessité musicale mon projet solo est devenu un collectif. Ceci dit, ayant eu de bons retours sur ce principe justement, je pense produire le second album (septembre 2007) dans le même esprit. On pourra retrouver le team de Quinta Essentia, mais aussi de nouveaux instruments, de nouvelles voix.



8. Tes morceaux sont en intégralité téléchargeables sur ton site internet, penses tu que l'avenir musical ne sera plus que "virtuel" au détriment du bon vieux cd?

Je ne crois pas le mp3 ait beaucoup d'avenir : ce format rend trop mal la musique acoustique. Mais aux vues des positions et des valeurs actuelles de la Sacem, je pense que le système Creative Commons (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/) a de beaux jours devant lui, s'il n'est pas saboté par les grosses industries et autres puissances déshumanisées...