Phoner avec Victor/Rage :

Savini : Votre nouvel album Speak of the Dead sera disponible d’ici la fin du mois via Nuclear Blast. Vous étiez avant sur SPV, est-ce que vous n’étiez plus satisfait par leur travail ? Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de changer ?

Victor : Non en fait on n’avait pas vraiment de problème avec SPV. C’est un bon label mais je crois qu’actuellement Nuclear Blast est plus solide et pourrait nous amener à un autre niveau dans plus de pays. Et la communication avec Nuclear Blast est bonne.


Savini : SPV avait d’ailleurs fait un box DVD+CD live assez cool pour votre 20ème anniversaire, bien meilleur selon moi que le DVD que vous aviez sorti il y a quelques années avec le Lingua Mortis Orchestra. Tu ne faisais pas encore partie du groupe à l’époque.

Victor : Non, non.


Savini : Mais votre DVD est vraiment cool, en es-tu complètement satisfait? Il y a un bon travail sur les caméras, de bons bonus…


Victor: Ouais le DVD s’appelle From the Cradle to the Stage. C’est cool pour les fans je crois qu’il y a plus de cinq heures de matériel, avec un historique, on y trouve tous les grands succès de Rage et la qualité d’enregistrement est vraiment bonne.


Savini : Rage était probablement le premier groupe metal à travailler avec un orchestre. Puis il y a eu Metallica, Scorpions, Kiss qui l’ont fait avec un plus gros budget. Qu’est-ce que tu penses de leurs CD et DVD ? Tu les as écouté ?

Victor : Oui j’ai entendu tout ça et la différence entre la Lingua Mortis Suite (ndlr: sur Speak of the Dead) et ce qu’a fait Metallica ou Scorpions est qu’eux, en fait, ont seulement placé sur la musique des arrangements symphoniques qui n’ont pas vraiment été composés à cet effet. Or, ce que j’ai fait pour la Lingua Mortis Suite c’est que j’ai composé à la fois pour l’orchestre et pour le groupe.

Savini : Et à l’époque Rage avait fait quelques shows avec de jeunes musiciens. Est-ce que c’est quelques chose que vous aimeriez refaire mais avec une plus grosse tournée, plus de musiciens, un plus gros show et est-ce que, surtout, vous auriez l’argent pour le faire ?

Victor : Oui, on essaye d’organiser ça parceque j’ai fait l’an dernier quelques shows pour mon album solo avec un orchestre. Peut-être qu’on arrivera à le faire d’ici la fin de l’année. Peut-être une sorte de Christmas Tour, on verra mais c’est pas facile parcequ’on ne peut pas vraiment partir faire une vraie tournée avec un orchestre, ce serait trop cher.


Savini : Même avec Nuclear Blast derrière ?


Victor : Ouais, c’est trop cher (rires)

Savini : Ok, je comprends. Après trois cd plutôt heavy vous êtes de retour avec un cd –à moitié- symphonique. La première partie est tout de même bien différente du Lingua Mortis original de 1996. Comment est-ce que tu le décrirais ou comparerais par rapport au premier si tu avais à le faire ?

Victor : Je ne crois pas que l’on puisse les comparer. C’est complètement différent…


Savini : Tu as entièrement écrit la musique de la Suite…


Victor : Oui, j’ai écrit toute la musique de la suite. Mon but était depuis environ un an de faire une sorte d’opéra rock et la suite est en quelque sorte une partie de ce projet. Mon idée n’était pas vraiment de faire une seconde partie du Lingua Mortis fait par Rage auparavant. Je pense que les morceaux collent parfaitement à un groupe comme Rage sans lui faire perdre en puissance et je pense que ma façon de composer de la musique classique est différente de ce qu’a pu faire Rage avant.


Savini : Ok. La musique de Rage semble être plus technique que jamais mais en même temps vous avez des chansons également assez agressives. Est-ce que tu dirais, qu’avec ce line-up, Rage a trouvé l’alchimie parfaite entre puissance, mélodie et technique ?

Victor : Oui, je pense que l’on essaye (soupir) de faire de notre mieux et de nous améliorer de CD en CD, de faire un meilleur travail. Je pense que notre façon de composer entre Peavy et moi marche très bien. On s’entend bien, on se comprend mutuellement et c’est très marrant lorsque l’on fait écouter le cd et que les gens ne savent pas qui a écrit quel morceau. Certains pensent que certains de mes morceaux ont été composés par Peavy et inversement. Rage est un groupe de metal puissant, c’est pour ça que c’est bien qu’il y ait sur le CD une partie symphonique et une partie plus directe pour montrer les deux facettes du groupe, avec des trucs plus progressifs au début et sur la fin des choses plus directes. Oui c’est vrai qu’on est plus technique mais on essaye aussi de composer des arrangements que l’on puisse jouer live. On aime les morceaux agressifs, tu as par exemple une chanson comme No Fear qui est peut-être la chanson la plus brutale de l’album.


Savini : Vous avez d’ailleurs fait une vidéo pour ce morceau…

Victor : Oui, on a fait un clip pour une boite qui produit des films allemands.


Savini : Ouais, c’est ce que j’ai lu.

Victor : Et cette boite a choisi ce morceau pour le film. Alors on a dit ok, on va prendre l’histoire de ce film et en faire un clip…


Savini : Vous aviez déjà eu un morceau, Straight to Hell, sur la b.o d’un film…

Victor : Ouais…

Savini : Donc c’est quelque chose que vous appréciez tout particulièrement? Vous êtes des grands amateurs de cinéma ?

Victor : Oui c’est une bonne façon de promouvoir le groupe d’ailleurs pour Straight to Hell ça avait été un franc succès parceque le film en question a été un énorme succès en Allemagne.


Savini : C’est toi qui avais écrit ce morceau, non?

Victor : Ouais, je l’avais composé. Je fais aussi durant mon temps libre des chansons pour des films, j’aime composer toutes sortes de choses et notamment des choses pour des films.


Savini : Les choses se passent plutôt bien pour toi dans Rage, il semble que tu prennes de plus en plus d’importance au niveau de l’écriture des morceaux, non?

Victor : On ne planifie pas combien de chansons seront écrites par untel ou untel. On essaye juste de décider au mieux pour le groupe et je me sens très à l’aise avec Peavy parceque je comprends sa façon de composer, sa façon d’écrire les paroles.


Savini : Et qu’est ce que tu pourrais nous dire justement à propos des paroles, en particulier pour un morceau comme Kill your Gods ?


Victor: Oh Peavy a son style. Kill your Gods, c’est notre façon de voir l’utilisation ou plutôt la mauvaise utilisation des croyances des gens durant ces dernières années. Une utilisation trop agressive et ça devient petit à petit dangereux.


Savini : Vous allez tourner avec Freedom Call et cette fois vous allez faire trois dates en France, dont une dans le sud (Montpellier). Est-ce que la France est un pays difficile pour un groupe comme Rage ?

Victor : (soupir)


Savini : Parceque le France n’est pas un pays très branché heavy…

Victor : Ouais la France n’est pas très heavy metal mais je pense qu’il y a quand même suffisamment de fans de heavy, hum…, il y a aussi pas mal de gens qui aiment le progressif en France et comme on a pas mal d’éléments progressifs dans Rage…