* Votre dernier album « Soma » commence à bien marcher. Depuis combien de temps jouez vous ensemble ?

Il me semble que c’est la 6eme année. On s’est formé en 1999. Oui, Ca fait 6ans.

* Quelles sont vos principales influences ?

C’est une question difficile puisqu’on est cinq et aucun n’écoute les mêmes trucs. Les groupes sur lesquels on se rassemble restent Tool, Messhugah, Metallica, Sepultura.
Après c’est vraiment très eclectique. Moi je suis plutôt hardcore, Candice est plutôt rock’n roll. Les gratteux sont jazz, electro, ce genres de trucs. On écoute vraiment de tout à nous cinq et nous essayons de mélanger tout ça et de le mettre à notre sauce au final.

* Le fait d’avoir Candice dans vos rangs vous apporte t-il un plus ?

Ce n’est pas une question mais une affirmation ! c’est la question qui est revenue souvent. Nous savons ouvertement que sans Candice, ça n’irait pas si vite et aussi bien.

* Tu le penses vraiment ?

Oui, je le pense vraiment. Ce serait se leurrer et se dire voilà on est trop fort, c’est normal qu’on aille si loin. Non, on a un atout, on en joue, certes mais c’est le fruit du hasard.
On s’est jamais dit on prend une meuf pour que ça marche. Nous ne sommes pas un groupe à casting.
Le noyau dur, Steph, Greg et Candice avaient un groupe et voulaient changer de section rythmique.
Moi, mon groupe partait un peu en couille. Je les ai vu jouer sur scène et je me suis dit « Putain, la meuf au chant, il y a quelque chose à faire »
Après on a cherché un bassiste et après ça s’est trouvé comme ça. C’est clair que sans Candice, on toucherait moitié moins de personnes, voir encore moins. C’est un atout considérable pour la presse, pour les gens. Dans un premier temps, la curiosité attire les gens, après on les garde ou on les garde pas ; ça dépend des goûts , on ne fait pas de musique universelle.


* Je crois que vous faites les Eurockéennes comme prochain concert, pas trop stressé ?

Non on a fait le fury fest et ça s’est très bien passé. On s’est bien amusé. Non.
Je pense qu’on aura le stress comme d’habitude pendant la journée, quand on verra le monde.
C’est devenu un stress positif et que tu n’arrive pas à toucher, qui se manifeste par des maux de ventres par exemple.
Tu n’as pas l’impression d’etre stresser, au contraire puisque tu es là pour te faire plaisir mais inconsciemment tu as le corps qui te dit que tu vas jouer devant grave de monde, et il ne faut pas te louper.
En plus aux Eurock, on joue une heure mais franchement on est ravi.
Sur une tournée normale, on joue une heure et quart, voir une heure et demie car on aime bien passer par plusieurs émotions.
Là il faudra jouer aux taquets, pas droit à l’erreur. On y va et après on calcule !


* Vos textes sont très poétiques et en même temps très brutaux. Qu’est qui vous pousse à écrire ce type de textes. Est-ce un travail de groupe ou seulement une personne ?

C’est essentiellement Candice et ça me fait très plaisir que ce soit pris comme poétique.
Souvent, on a tendance à dire que c’est noir, malsain, etc…
Alors que nous, on prend ça pour de la poésie, on joue avec les mots. On aime beaucoup les métaphores et l’utilisation des mots avec leurs deux sens.
Ou bien raconter des histoires en donnant l’impression qu’on en dit une alors que tout le monde va comprendre de travers. Tu prends MELENA par exemple, tout le monde prend ça pour un truc de pue, suppuration ; etc… alors que c’est l’histoire d’une meuf qui est juste sado maso. C’est complétement métaphorique.
Il y a certains morceaux aussi sur des faits divers ou des choses qui nous sont arrivées. Mais en fait on prend ce qui nous touche et où on se projette.
Candice écrit 95% des textes, Steph et moi écrivons de temps en temps. Souvent avec Candice, on se retrouve pour les mettre en musique.
Le français est très difficile à manier pour la sonorité et on se penche souvent sur le bon son au bon endroit pour ne pas avoir une syllabe qui ne colle pas avec telle note.
Ca à l’air stupide mais c’est un truc sur lequel on porte beaucoup d’importance. En anglais, ça passe souvent mieux.

Ca fait parti de nous. C’est comme pour la musique, en fait
Tout le monde nous dit qu’on fait une musique noire mais nous, mais nous ne sommes pas noirs au quotidien. C’est juste un partie de nous mêmes. C’est notre façon de nous exprimer, nous cinq ensemble.
Après, on peut très bien faire des trucs à coté avec d’autres potes, qui ne seront pas du tout dans la même lignée.
Mais nous cinq, c’est ce qui nous correspond, on ne l’explique pas.

* C’est un exutoire en fait ?

Oui en quelque sorte, ce sont les peurs, les cauchemars. C’est une petite thérapie mais ça ne recoud pas tout non plus.

* Parlons de votre dernière album, qui a fait l’artwork ?

C’est OXOM FX. C’est la famille Daniel de Tripod et Cata qui travaille avec Coriace. Pour les photos c’est Mag et Steph.
C’est toute une histoire de famille, ils ont créé leur petite boite et ils nous semblaient normal de faire ça en interne. Au moins, on a un contrôle sur l’image, on sait ce qu’il en sort et on en est contents. On a souvent travaillé avec Mag pour des sessions photos. On s’est découvert esthétiquement parlant avec elle et on ne voit pas comment travailler avec quelqu’un d’autre. A part, si un jour quelqu’un nous fait une bonne proposition.
On a d’ailleurs tourné récemment un clip avec quelqu’un d’autre qui nous avait proposé quelque chose et on est super contents du résultat.

* Qu’est ce tu penses de groupes comme Walls of Jericho, Arch Ennemy ?

Arch Ennemy, je ne suis pas trop friand mais je crois que je les ai pas encore vu. Je crois que je confonds souvent avec Arch Angel. Désolé…
On croise tellement de groupes dans ce style là qu’au bout d’un moment…
Pour Walls of Jericho, on s’est gavé hier . On les a vus sur scène et la chanteuse maîtrise. On a pas envie de la traiter la madame de quoique ce soit, on la respecte (rire). Ca envoie sévère.


* De retour pour le fury Fest 2006 ?

Je peux pas te dire, ça dépend de notre emploi du temps et s’ils nous veulent encore(rire)

* Où en est votre prochain album, est- il déjà en construction ?

Rien en construction. On cherche des idées chacun de notre coté et on les met en commun de temps en temps par ordinateur interposé. On n’est pas le genre à planifier quoique ce soit . On préfère prendre notre temps pour bien peaufiner tout ça. On va certainement se retrouver vraiment ensemble dans un local pour répéter.

* D’ailleurs comment se passe vos répétitions, êtes vous loin les uns des autres ?

On habite tous la région de Marseille. On se retrouve toute la semaine. On répète en moyenne quatre jours par semaine quand on est en train de composer ou pour des concerts. Avec le nombre de dates que l’on accumule, cela devient très difficile d’avoir une vie en dehors donc le peu de moment où on a du temps pour nous, on essaye de le passer en famille, s’occuper des siens. Pour l’instant, on essaye surtout de travailler chacun de son côté. On garde les idées pour aller beaucoup plus vite en repets. Ca se passe de toutes façons toujours en jam sessions et après on dégrossit. Le temps d’écriture est souvent très long pour un morceau puisqu’on aime beaucoup peaufiner chaque détail, même insignifiant qui ne s’entendra jamais à l’oreille.
Mais on aime que chaque note, chaque son, chaque syllabe, est sa place. Même si ça semble simple au final, pour celui qui s’y penche un peu, il y beaucoup de trucs qui changent à chaque mesure ou à chaque plan.


* Question plus personnelle, qu’est ce que tu penses de l’affiche du Fury Fest 20005 ?

Pas mal, j’attends surtout Slayer, Motorhead. J’ai loupé pleins de trucs et ça fait chier mais emploi du temps oblige. C’est assez éclectique et il y en a pour tout le monde. Tant mieux, si ça devient métal au sens large, au moins les gens vont pouvoir découvrir des trucs. Enfin j’espère. Que les idées soient moins arrêtées sur le métal et sur le rock.


* Je te laisse le mot de la fin et Merci pour cette interview.

Merci et à toi et justement un peu plus d’ouverture.




Merci à Audrey pour son travail de retranscription …..