BAD SITUATION |
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Mise en ligne le : 28 mars 2024 | Intervieweur :
inglewood
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I / Pourquoi à Troyes ? Lucas : Parce que partout. Aziz : Parce qu’on joue là où on nous autorise, là où on nous invite, là le groupe en question Misty Moonshine, c’est ceux qui organisent la soirée qui nous ont invité. On s’était dit pourquoi Troyes, parce que justement Lucas il a de la belle-famille ici donc il y a un peu ce truc de : ‘‘vous ne venez jamais jouer à Troyes’’ donc là, on est venu. Lucas : Comme on se dit qu’on veut jouer dans toutes les villes de France, ça en fait partie, ce n’est pas non plus une petite ville. P666 : Non mais ce n’est pas la ville la plus Rock’n’roll de France. Aziz : Ce n’est pas la première fois qu’on joue à Troyes, on avait un projet il y a longtemps, on a fait un concert dans un bar, le Chapeau Rouge, c’était énorme. Justement Juliano qui joue dans Misty avait organisé cette soirée là aussi. II / Présentez-vous Aziz : On est Bad Situation, on se qualifie comme un duo Rock explosif, on est deux copains qui font de la musique depuis longtemps, qui ont tenté plusieurs projets et là il se passe plein de choses de très cools. Là, on est dans un entre deux entre Foo Fighter et un Shinedown, c’est vraiment très Rock US, c’est ce qui nous fait vraiment vibrer. On aime jouer, se connecter avec les gens. C’est vraiment une aventure humaine, le fait d’être avec son meilleur pote et de vivre des aventures et de faire de la musique qui nous plait devant des gens à qui ça peut potentiellement plaire. P666 : Pourquoi maintenant ? C’est le confinement qui a fait que ? On s’emmerde, il faut fait qqch ? Lucas : Le confinement a mis fin au projet d’avant, celui qui avait joué à Troyes et à la suite de ça, il y a eu pas mal de remise en question, un peu comme tout le monde, genre c’est quoi ce bordel… Aziz : Est-ce que ça vaut le coup aujourd’hui de faire un groupe, est-ce que si on le fait… comment… Lucas : Est-ce qu’on fait pareil, est-ce qu’on fait différent… Aziz, il a lancé son projet Dealer 2 Metal à ce moment-là, on s’est posé la question de savoir si on voulait faire de la musique, on était un peu dans le truc de : ‘‘moi, si je fais de la musique, c’est qu’avec toi’’, on s’est dit on va faire de la musique qu’avec nous, à deux et on s’est dit pourquoi pas faire un duo. Aziz : Ouais, il a une alchimie qui s’est créée, on ensemble depuis… on est marié *rire*, ça fait un peu ça… Lucas : Ça fait plus de 10 ans qu’on fait de la musique ensemble. Aziz : …ça fait 10 ans, on a développé une certaine sensibilité, une communication et aussi une manière de travailler qui, dès qu’il y a quelqu’un d’autre dans la pièce, ça devient totalement différent et du coup on a l’impression de se brider là où il y a une certaine confiance qui s’est créée au fil des années qui fait que Lucas va partir sur son idée, je ne sais pas où il va aller mais à la fin je vais comprendre parce qu’on aura pris le temps de développer et en fait, c’est ça qui est bien parce que dès qu’on sent que c’est un peu moyen, on passe vite à autre chose ce qui permet au projet d’aller assez vite et justement la réflexion pendant le covid c’est, est-ce que on fait, est-ce qu’on fait pas et du coup on s’est dit, on y va mais on y va vraiment à fond… P666 : L’impression qu’on a de l’extérieur, ça fait un peu départ en fanfare, est-ce que ça ne vous fout pas un petit coup de pression ? Je suppose que oui, avec le Hellfest qui arrive, les intestins vont se resserrer tout doucettement. Aziz : On le sait, on en est conscient, je ne vais pas dire qu’on joue avec mais en fait on a établi toute une stratégie et on reste vraiment collé à cette stratégie là et qui a fait qu’aujourd’hui, on se retrouve en Mainstage 2 entre Metallica et Foo Fighters. On adore Dave Grohl, Taylor Hawkins et Lars et James, on se retrouve entre les deux, donc pour nous c’est lunaire mais, pour le départ en fanfare, je dirais oui mais parce que je pense que beaucoup de sacrifices a été mis dès le départ. Lucas : On a su convaincre les bonnes personnes dès le début, ce qui fait qu’aujourd’hui on travaille efficacement aussi, on sait où on va, c’est le départ en fanfare certes mais par exemple, on voit plus loin que le Hellfest, on regarde loin pour pas se planter. Aziz : On en est conscient, on prend ça comme des challenges qui nous animent à fond et on voit aussi les échéances à court terme, moyen terme, long terme et c’est vrai qu’on a senti un vrai changement, en tout cas les gens ont vraiment compris mais peut-être parce qu’ils nous ont vu aussi partir de…rien , par exemple notre EP est sorti l’année dernière, enfin fin 2022, et quand il est sorti on était déjà en train de faire des dates dans le sud de la France alors que personne ne nous connaissait, on voulait vraiment prendre ce risque-là. P666 : Après en tant que spectateur, c’est l’honnêteté qui compte. Les mecs honnêtes, on en parle même dans les gros trucs comme le Hellfest, tu vois des groupes qui se plantent carrément et des groupes qui t’attrapes parce que tu sens une honnêteté. On peut avoir des très gros groupes avec qui il se passe que dalle. Quand ça ne réagit pas, c’est une horreur, c’est… Merde je vais vous foutre la pression. Aziz : (rire) Nan, on joue tôt le matin, ça va. Lucas : Je pense que c’est aussi de se dire que tout est possible, nous, comme on dit aussi dans notre aventure de potes, c’est incroyable, parce qu’on le voit d’abord comme ça aussi. Aziz : Et aussi à travers les yeux de notre entourage… Lucas : Oui, les sacrifices faits. Aziz : …nos parents, nos copines qui subissent ça (rire) III/ La composition, comment ça se passe dans Bad Situation ? Lucas : On est très téléphone mémo déjà de base, échange de mémo whatsapp, à gogo… Aziz : Ouais avec des ‘na na na’, des ‘‘Ouais, j’imagine un truc comme ça’’ et personne ne comprend. Lucas : …moi c’est à la maison et après c’est soit chez lui, soit chez moi, d’abord un riff de guitare, une idée et ensuite en répète’ on essaye de faire le bazar ensemble. Aziz : Je vais prendre l’exemple de l’EP, qui s’est fait un petit peu comme ça, vraiment à la maison, après on a testé en répète’, et on est revenu dessus après. Là pour l’album on s’est fait plaisir, il y a eu plusieurs sessions, on a fait notre album pendant 4 mois donc entre le moment où on a fait les premiers riffs et l’envoi des pistes pour le mix, il s’est passé 4 mois, on a commencé en avril et on a fini en aout. On a pris le temps parce qu’entre temps on était en tournée aussi donc du coup pendant les balances, on testait des riffs pour voir le ressenti qu’il y avait, donc là on peut dire qu’on essaie de mélanger le meilleur des deux mondes : le côté un peu numérique mais aussi le côté très organique parce que ce qu’on fait c’est très organique quoi. Lucas : En fait, on se rend compte que si tu fais que du numérique, tu as le problème que tout est possible, tu peux tout effacer hyper vite et tu peux tout recommencer (tout aussi vite) donc finalement tu ne te poses jamais sur une idée alors que si tu la joues un petit peu, tu la fais tourner en répète’, bah tu te poses sur cette idée-là et tu creuses un peu plus. P666 : Oui et puis le son duo c’est un peu du son « garage ». Aziz : Ouais, c’est ça et puis du coup, par exemple, on a laissé pas mal d’imperfections sur l’album pour que les gens se rendent compte que ce sont vraiment des humains qu’ils entendent, voilà. Et puis un projet à deux, on se dit il y a quand même une certaine, enfin on se met à nu quoi, on a un projet à deux donc on ne peut pas trop se cacher derrière de trop grands artifices quoi. IV / Quels sont vos principales influences : Metallica, Foo Fighters ? Aziz : Oui dans les influences, Metallica, Foo Fighters, c’est ce qui nous fait rêver, c’est la direction qu’on aimerait avoir parce que nous, on aime bien rêver mais ça va sur tellement de chose, les trajets en voiture ne riment à rien parce qu’il y a trop de diversité mais c’est cool. Lucas : Il y a cette envie, un peu Rock sincère, de la rigolade, de pas faire forcément les, on ne voulait pas faire un, on n’est pas des méchants, on ne voulait pas faire un groupe de méchant. P666 : De Metal ? Aziz : On ne voulait pas jouer un rôle, on n’aime bien pas se prendre au sérieux et c’est vrai que des groupes comme Foo Fighter, ça aide et ce qui est bien c’est que plus ça avance dans notre carrière musicale, plus on rencontre des gens qui nous disent qu’ils ressentent un peu ce truc-là de deux gars cul et chemise et qui font de la musique qu’ils aiment quoi. P666 : L’objectif de tout ça ? Lucas : Je ne pense même pas qu’on ait un objectif final. Aziz : Moi j’en ai mais ce sont des trucs un peu tout pourri, c’est genre je me vois bien faire le half time show du Superbowl quoi mais du coup si on tape en dessous, c’est quand même pas mal, c’est ce que je me dis mais nan, nous clairement, Bad Situation, c’est devenu notre travail à plein temps, moi j’ai arrêté de travailler dans le social vraiment pour faire ça, Lucas était déjà intermittent donc voilà, c’est essayer de vive de sa passion, c’est ça le premier step… IV / Aziz/Dealer 2 Metal c’est le mec, tu te dis : ‘‘Tiens, on irait bien boire une canette et discuter musique’’, c’est l’image que j’ai. Comment tu gères ta carrière YouTube et ta carrière musicale, tu sépares ou pas ? D’autres youtubeurs n’ont pas séparé les deux activités et se sont plantés. En tant que créateur de contenu, vous avez une image publique, comment tu gères ça pour pas être mal ou bien perçu ou tu t’en fou ? Aziz : Il y a un peu de je m’en fou (rire) Nan, en vrai vu que je ne regarde pas, alors je ne regarde pas, c’est mentir, je passe beaucoup de temps sur YouTube et les gars que tu as cité, c’est deux gars qui m’ont donné envie de faire des vidéos mais j’avais l’impression qu’il y avait un espace pour tous les groupes que moi j’aimais et que personne ne les mentionnait et du coup je me suis dit : ‘‘Bah je vais le faire, je suis confiné, je vais le faire’’. J’ai juste parlé, au début, le but c’était de parler à mes potes qui était bloqué chez eux et voilà, ça part vraiment de là, après, les choses sont devenues très sérieuses parce que tout ce que je fais, je le fais très sérieusement même s’il y a beaucoup le côté fun et décalé, c’est quand même fait avec rigueur. Lucas : Je vais rajouter un truc, je pense que comme Dealer 2 Metal c’est un nom mais ce n’est pas un personnage, c’est Aziz. Ça serait hyper compliqué pour lui de devoir switcher de l’un à l’autre mais comme dans les deux il est hyper sincère avec tout ça, ça simplifie, le switch il se fait hyper naturellement parce qu’il a entre guillemets deux métiers et le passage se fait hyper bien parce que quand il sort de son studio où il fait des vidéos, il est toujours lui-même. P666 : Ça ne me choque pas que tu utilises ta notoriété, c’est logique, tout le monde le ferait. Aziz : C’est parce vraiment qu’au départ, il y a eu une demande, j’ai répondu à une certaine demande, après c’est toujours trouver le bon angle pour que nous on soit à l’aise parce qu’on était dans un autre projet avant et les réseaux sociaux, c’était une tannée quoi. P666 : Les réseaux sociaux, YouTube, les gens aiment bien cette espèce de petite agression facile, on t’envoie un scud alors qu’on ne t’enverra pas un scud dans la vie réelle. Aziz : Jamais, tu sais, je pensais même le premier Hellfest qu’on a fait, qu’on a été invité, avec certains messages que je reçois, je me suis dit ‘‘Bon bah là, c’est le moment où je vais me faire taper dessus’’, pfff, pas du tout, soit c’est un manque de courage, soit les gens ils m’ignorent totalement (rire) je sais pas du tout mais… Lucas : C’est vrai que sur les réseaux cependant, les gens ne t’ignorent pas quoi, il y a des gens qui se permettent des choses… P666 : Je crois, je pense que ça fait partie du jeu quoi, je veux dire toi t’es sur Youtubeur, tu le sais, tes commentaires, il y a des mecs qui doivent mettre un troll et si tu commences à le prendre à cœur, c’est foutu. Aziz : Tu sais, il y a un truc qui m’avait fait plaisir, c’était un truc qu’on m’avait rapporté, quand on avait annoncé qu’on était au Hellfest, du coup ça a été reprit par certains médias qui n’étaient pas très contents parce que du coup cette casquette-là de YouTube, machin, bah j’ai quand même regardé les commentaires par pur masochisme et bah j’étais assez content que les gens nous défendent. P666 : De toute façon, le meilleur moyen ça va être de mettre ses couilles sur la table le 30, à un moment donné, tu retournes le truc et les gens vont être là : ‘‘Ah ouais, ouais, bien’’. Aziz : Mais je pense aussi dans cette dynamique là c’est que, ça fait longtemps qu’on fait des concerts, avant c’était moi qui bookais pleins de concerts etc., des asso j’en connais énormément, on a vu plein de métiers du monde de la musique que ce soit de roadie à tour manager donc on est conscient donc c’est vrai qu’on reste sur des prix, il n’y a rien d’exorbitant, on ne fait pas de, je n’utilise pas vraiment cette plateforme que YouTube m’offre pour prendre des gens pour des vaches à lait. P666 : Oui et puis là, je pense que ce serait une erreur là. Lucas : Peut-être que tu vois tes abonnés un peu comme un public, c’est genre le côté scène qui rentre aussi quand tu fais des vidéos et tu vois ça aussi comme des gens que tu peux rencontrer, le premier Hellfest qu’on a fait, il pouvait pas s’empêcher de discuter avec toutes les personnes qu’il croisait, ce qui est génial, c’était trop bien, on a mis presque une demi-journée à visiter le site, moi j’avais jamais vu mais c’est top, c’est mortel parce qu’on donne de l’intérêt à voir les gens, à papoter avec eux. Aziz : Ouais mais on ne mesure pas aussi. P666 : C’est la rencontre, il y en a plein aussi de podcast que je suis, les gens disent : ‘‘Bon bah, on sait qu’on va se voir’’ donc du coup ils filent un rendez-vous, ils savent qu’ils vont voir les mecs qui les écoutent et ils sont contents parce que ça met un peu de lien. Bon à côté, c’est sûr que tu as peut-être un côté un peu emmerdant de… Aziz : Ce n’est même pas emmerdant, c’est juste que moi je ne mesure pas donc je n’ai pas cet égo-là de dire, je serais ici à cet endroit-là pour venir me rencontrer… Lucas : C’étaient vraiment des gens qu’on croisait au hasard. Aziz : …je suis là avec ma bière devant Hatebreed et voilà. Lucas : Du coup, c’est vrai qu’on a passé un festival, c’était génial. Aziz : Mais après voilà, c’est cool, ça fait partie du jeu le Metal, on a quand même de la chance d’avoir un gros festival comme le Hellfest, d’avoir des représentants, qu’on aime ou pas, voilà il y a des créateurs de contenu qui sont plus comme ci, plus comme ça, plus Instagram, plus Tik Tok, il y en a pour tout le monde, ce qui est cool, il y a des webzines, des magazines… C’est quand même une des seules cultures qui essaie d’être le plus représentée par les gens qui vivent cette culture là et on devait être reconnaissants par rapport à ça, je ne dis pas ça par rapport au fait que je sois dedans etc. mais c’est juste que on a vraiment de la chance quoi, ce sont des acteurs au quotidien qui se démènent pour que le Metal soit reconnu. Merci à Aziz et Lucas pour se sympathique moment. |
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interview detail 2015