SANGDRAGON |
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Mise en ligne le : 16 octobre 2023 | Intervieweur :
IvanJack25
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Interview SANGDRAGON, avec Vincent Urbain (composition, chant, bouzouki) et Will Hien (basse, choeurs). Par Ivan Jacquin pour Pavillon 666. - Salut Vincent, merci de nous accorder cette petite interview pour Pavillon 666. Pourrais-tu te présenter succinctement et par la même occasion nous expliquer la genèse de Sangdragon ? J’ai fondé Daemonium en 1993, un one man band, mélangeant musique de film et metal extrême. La suite sous le nom de Akhenaton est sortie en 1995, la trilogie s’est achevée en 2015 avec Requiem For Apocalypse, sous le nom Sangdragon... Nous sortons cette année le quatrième volet, Hierophant, toujours sous le nom de Sangdragon. - Comme tu as pu le voir sur ma chronique de votre nouvel album, je l’ai vraiment adoré de bout en bout, autant le côté Black/Death que le côté folk médiéval. Comment se sont passés la composition et l’enregistrement de cette œuvre ? Les morceaux sont-ils tous récents ou as-tu remis au goût du jour peut-être des morceaux non utilisés pour les trois précédents disques ? Le seul morceau que j'ai recyclé est "Winged Blade" sur l'album blanc. Il faut dire qu'on la joue souvent lors des fêtes médiévales sous cette forme, et avec nos danseuses de l'Ost du Dragon. Tout le reste a mis dix ans à être composé car je mets cinq ans par album... À vrai dire, ce double album était mon idée car cela permettait de proposer à l'écoute ce que l'on joue en médiévales... Il y a trois ans, j'avais abandonné l'idée faute de temps pour sortir un album "mélangé"... Puis l'épisode Covid a retardé un peu tout, j'en ai profité pour revenir sur cette proposition de double CD, et finir de le composer. Edouard et moi montons une maquette pré-prod et les autres zicos composent leurs parties sur celle-ci, pour finir au studio d'Edouard qui a tout enregistré et mixé. - J’imagine que tu es en pleine période de promotion de Hierophant qui sort officiellement le 21/10. Comment s’annoncent les préventes ? Écoute, plutôt bien, c'est vrai qu'on a voulu mettre les petits plats dans les grands et avec les coûts de promotion, ça chiffre vite. Cependant, nous avons la chance d'avoir un gros noyau dur de fans, qui a répondu présent et grâce à eux, il sera bientôt rentabilisé... et ces bons retours font très plaisir. - Peux-tu présenter également les excellents musiciens qui t’accompagnent sur Hierophant ? Will Hien (basse et chœurs, qui s'occupe aussi du management et du booking du groupe), Edouard Verneret (claviers, arrangements, ingé-son et chœurs), Cynthia Marciniak (chant féminin), Leo Mouchonay à la batterie, qui nous a rejoints début 2020, Joss aux percus et chœurs, Florian Iochem (guitares arrivé dans le groupe également début 2020) et Jean-Philippe Gautier qui assure depuis quelques mois les guitares pour le live pour remplacer Florian qui poursuit ses études à Berlin et qui ne peut pas être partout en même temps. - J’ai beaucoup comparé certains aspects de votre musique aux premiers Morbid Angel et aux albums Vikings de Bathory, sont-ce des influences majeures pour toi ? Quels sont tes groupes fétiches ? Je vois que ces deux groupes ne t’ont pas échappé ! Ils sont si nombreux : Bolt Thrower, Emperor, Iron Maiden... Mais aussi Dead Can Dance, Fields Of The Nephilim, Basil Poledouris, Prokofiev... Mon inspiration principale reste la musique de film. Je n’ai qu’un critère dans la musique, il faut que ça m’envoie des images, que ça me transporte... Mes parents étaient danseurs étoiles, j'ai donc été élevé au classique et ça m’a forcément influencé. - Peux-tu nous expliquer le concept de Hierophant ? Est-ce à voir avec la Mystic Trilogy ou est-ce une histoire à part entière ? La trilogie est basée sur l'histoire d'un guerrier qui tente d'évoluer à travers 3 plans : mental, éthérique et physique. Chaque nom correspond à un plan différent... Pour Hierophant, ce sont des moments bien choisis dans la trilogie et même après celle-ci, sur lesquels j'ai voulu revenir en donnant des précisions, soit d'émotions, soit de réflexions, soit de faits... Un hiérophante est un initié qui divulgue des messages, souvent à caractère mystique, au travers des arts... - J’admire l’énorme travail de composition, d’orchestrations, d’arrangements et de chœurs impressionnants. Composes-tu seul du début à la fin ou en collaboration avec d’autres membres du groupe, comme avec Edouard le claviériste, me semble-t-il ? Je compose 100 % du morceau (sauf "Behind The Mist" qu’Ed a composé) que l'on met à plat sous forme de pré-prod... Nous avons trouvé une routine de compo avec Edouard assez fluide depuis le temps que nous travaillons ensemble. Je joue ou chante, lui enregistre ou écrit directement sur Cubase. Puis il complète les arrangements et chaque musicien travaille alors sur cette pré-prod, afin d'y mettre sa patte. C'est très ouvert pour que chacun s'y reconnaisse, je fais le tri et on enregistre ensuite. Ça peut être très long surtout que je change souvent d'avis suivant les humeurs... Aussi, j'aime bien tester les morceaux en live, ça permet d'avoir un recul sur des longueurs ou des maladresses par exemple. Bref, rien n'est là pour remplir ou laissé au hasard. - Les deux CD Black Dragon et White Dragon proposent des styles assez différents, cette dualité fait-elle partie intégrante de l’essence de Sangdragon ? Cette dualité fait partie intégrante de chacun d'entre nous. C'est l'analogie des contraires, l'ombre n'existe pas sans la lumière et inversement. Le plus drôle, c'est que ce n'est pas si manichéen, les deux albums traitent de sujets parfois inverses... Nous nous produisons en fêtes médiévales où nous proposons plutôt le set du Dragon Blanc, mais il y a quelques exceptions avec l'inclusion de certains titres du précédent album, Requiem For Apocalypse. Le but de ces deux CD était de représenter une vision totale non seulement de mes goûts musicaux mais aussi de mon état d'esprit. Si les gens n'aiment pas l'un ou l'autre, ils n'ont qu'à l'offrir à un ami qui l'appréciera. - Quand j’ai reçu tout le dossier promo avec l’album audio, j’ai carrément été impressionné par la qualité visuelle du press-book, le détail des différentes informations, biographie et genèse du concept, biographie de Hierophant, les photos magnifiques du groupe… La mise en page est très professionnelle et donne réellement envie d’écouter l’album. Il me semble que c’est le bassiste Will Hien qui s’en est occupé ? Cent Alantar, qui a bossé longtemps chez Disney Studios, a fait à la main la cover en noir et gris, c'est notre petit graphiste Jérôme "Krantal" Candelier (qui avait déjà réalisé l'artwork du précédent album) qui s'est occupé du layout intérieur, coloriser la cover de Cent pour le CD, et ajouté quelques dessins à lui et a moi pour l'intérieur. Rémy Martin-Grisoni est le photographe. Mais c'est effectivement Will qui s'est occupé de tout le press-book, des pubs, de la box, bref des mises en pages et corrections. Il s'occupe aussi des recherches concerts et gère avec les orgas toute la partie organisationnelle, les histoires de backline... Il a énormément contribué à cet ensemble à coup d'heures et d'acharnement, on lui en est tous évidemment très reconnaissants ! Will : Merci à toi, ta remarque et celle de Vincent me font bien plaisir parce que c'est vrai, j'ai passé des centaines d'heures sur ce que j'appelle l'habillage promo de l'ensemble, la mise en page, le design des pubs envoyées aux magazines, la confection des box. Il faut savoir que je ne suis absolument pas graphiste et ce qui prendrait une heure à un vrai pro m'en prend vite dix ! Je crois que je me rappellerai toute ma vie des quinze heures par jour passées dans mon bureau surchauffé cet été ! J'ai bien cru que j'allais péter un câble et tout envoyer chier ! Ah ah... Dans tous les cas, en ce qui concerne le press-book, il était hors de question pour moi de faire un vulgaire truc de deux pages sous Word car cet album est et sera à coup une pierre angulaire du projet. Il fallait donc que l'habillage général soit aussi séduisant que le contenu des deux CD, histoire de marquer aussi un peu les esprits par ce biais. Beaucoup de gens nous disent aussi qu'ils sont impressionnés par nos clips scénarisés, bien réalisés. En fait, c'est dans le même ordre d'idée : que restera-t-il de toute cette expérience, de nous, dans vingt ou trente ans ? Le son et l'image ! Donc, autant faire un truc propre sur l'instant et en être fier quand tout ça sera terminé... Maintenant, tout ceci est entre les mains des médias et des fans et les retours sont vraiment positifs. Je m'occupe aussi du management du groupe, des relations avec la Presse, des envois postaux... En ce moment, depuis quelques semaines, c'est un taff vraiment monstrueux qui me prend tout mon temps libre mais c'est ça aussi l'auto-production ! Soit tu te retrousses les manches, tu mets les mains dans le cambouis, si tu veux que ça avance, soit tu ne branles rien et tu restes à jouer à vie dans ta cave sans que rien d'autre ne se passe... Comme je suis bien incapable de composer quoique ce soit, mais que par contre, je suis hyper organisé et consciencieux, mon implication se situe à ce niveau. Alors, certes, je râle parfois sur mes potes quand ils ne réagissent pas aussi vite que je le voudrais quant à l'organisation générale mais au final, ça roule et comme je le disais, les premiers retours sont hyper encourageants ! Ceci dit, j'ai vraiment hâte que l'album soit sorti afin de le présenter en live aux fans car on ne va pas se mentir, tout ce qu'on fait, c'est pour en arriver là ! - Vincent, je vois qu’entre l’album Akhenaton et Sangdragon, il s’est passé 20 ans. As-tu eu d’autres activités musicales, d’autres groupes ? Vincent : Oui, j'ai participé en tant que musicien et compositeur chez Winds Of Sirius (Season Of Mist) et The Seven Gates (Heavy Artillery Records)... Disons que ce fut des expériences heu.. intéressantes. Quand j'ai repris le projet Sangdragon, je voulais revenir tout seul mais mes potes se sont proposés de m'aider et c'est devenu un vrai groupe par l'amitié des choses… On se marre vraiment ! - Des dates sont-elles prévues pour promouvoir ce nouvel album ? La release-party de l'album se fera à la Cave à Musique, le 21 octobre, chez nous, à Mâcon. Will : Il faut savoir que cette date est un gros clin d'œil car la dernière fois que nous y avons joué, c'était exactement le 9 mai 2015 pour la sortie de Requiem For Apocalypse, dans le cadre du Festival de Chair et d'Acier #2. Il y a huit ans que nous n'avions pas joué chez nous alors qu'on passe cinquante fois par an devant cette salle, ce qui constituait à mes yeux une totale hérésie ! Il fallait remédier à ce manque et nous avons pensé que le mieux serait de sortir l'album spécialement pour cette date, et nos amis de la Cavazik ont totalement adhéré à ce projet. Vincent : Nous avons d'autres dates, des festos notamment, Nice le 28 octobre, Falaise (près de Caen) le 11 novembre, et pour 2024, pas mal de dates sont déjà calées jusqu'en Août en région Parisienne, dans le Nord, à Lyon et ailleurs. Le 30 septembre, nous avons joué en Lorraine sur le Fensch Viking Fest #3 et ça a été la guerre ! Le problème est que nous ne pouvons pas vraiment tourner dans le sens du terme à cause de nos jobs respectifs. Du coup, nous ne jouons que les samedis, enpartant de chez nous le matin pour revenir le lendemain ; c'est beaucoup de trajets mais on n'a pas le choix. Le mieux est de surveiller nos pages sur les réseaux sociaux pour avoir une chance de ne pas nous rater. Nous adorons jouer en live, mais le temps n'est pas notre allié sur ce coup-là ; nous ferons donc au mieux. - Avez-vous une grande visibilité à l'étranger ? Dans quels pays principalement ? Pour cet album, il fallait que certaines choses évoluent à ce niveau, et ce sont nos amis Belges de Meuse Music Records qui s'occupent de la distribution internationale. Nous avons eu de très bons retours de magazines Anglais, Italiens, Allemands, Turcs, avec des interviews sympas. Il est difficile pour l'instant d'en estimer la portée exacte car l'album n'est pas encore sorti. Mais dans l'ensemble, on a des fans dans tous les pays, et ça fait très plaisir ! Will : Pour cet album, vu la quantité de travail que j'avais déjà, je ne me voyais pas m'occuper de toute la promo. Nous avons donc engagé une agence internationale (AgainstPR) pour les envois Presse à l'étranger, et nous avons des retours positifs du monde entier, avec notamment beaucoup de passages radio, et des gens ont commandé des box d'un peu partout. Pour la France, comme j'avais beaucoup de contacts, j'ai envoyé moi-même les éléments promo, et je dois dire que le jeu en valait la chandelle. Notre présence sur un webzine comme Pavillon666 en témoigne, par exemple. - Beaucoup de groupes actuels délaissent les labels et préfèrent rester indépendants, en auto-production. Vous êtes entre autres distribués par Wake Up Dead Records et Season Of Mist, est-ce plus facile de se faire connaître avec un label derrière soi ? Wake Up Dead est en fait notre propre label, nous avions déjà sorti Requiem For Apocalypse sous cette bannière. L'autoprod est le mieux pour garder le contrôle de sa propre musique. Je ne critique pas les labels, même si je n'ai pas toujours eu de bonnes expériences, c'est un bon moyen de voir les portes des grands festos s'ouvrir. Maintenant, je trouve que les contrats sont compliqués avec des dettes si tu ne remplis pas le retour sur investissement qu'ils ont réalisé. Disons que c'est un choix : si tu n'es pas sur un ÉNORME label, je ne n'en vois pas toujours l'intérêt, mais c'est un avis très personnel. Will : Nous nous sommes longtemps posé la question de savoir si nous allions démarcher d'autres labels, encore récemment avant l'été, pour tout te dire. Mais après en avoir sondé quelques-uns, leur réponse a été claire : notre album aurait très bien pu les intéresser, mais par rapport à leur release plan, la sortie n'aurait pas pu se faire avant au mieux le deuxième semestre 2024, voire début 2025, alors que nous étions prêts à le sortir nous-mêmes dès cet automne ! Et puis, il faut bien se dire que hormis les très gros labels, plus aucun d'entre eux ne paie d'avances aux groupes comme ce fut le cas auparavant. En gros, tu te tapes tout le boulot, tu paies tes studios, le mastering, tu leur envoies ensuite ta musique clés en main, ils la commercialisent en pressant les CD et en imprimant des t-shirts, mettent des pubs dans les magazines pour te faire connaître, bref, investissent sur toi. Sauf qu'au bout d'un moment, si le retour sur investissement ne se fait pas, tu leur dois de l'argent ! Tout comme tu dois toi-même acheter au label tes propres CD et les t-shirts si tu veux en avoir un stock à vendre lors des concerts !!! Bordel de merde... Pour tout ça, j'ai dit "Fuck Off" ! Bref, nous avons choisi une nouvelle fois de le sortir nous-mêmes. C'est une montagne de travail, comme je le disais, mais au moins, tu ne bosses pas pour rien, et le plus important pour moi, c'est que les fans qui nous prennent des Box, des CD ou des t-shirts savent exactement où va leur argent ! Je le dis tout le temps : sans eux, ce groupe ne serait rien ! Vincent : Un énorme merci à toi, Ivan, pour ton soutien, ainsi qu'à Pavillon666 qui a toujours été derrière nous ! Un vrai 'zine de passionnés, ça fait plaisir, plutôt que la course aux clics... Restez vous-mêmes et surtout amusez-vous ! |
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interview detail 2015