SATAN JOKERS |
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Mise en ligne le : 31 janvier 2018 | Intervieweur :
Maulny77
| Traducteur : |
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Il n'a pas sa langue dans sa poche, c'est toujours un plaisir de pouvoir échanger avec lui. Laissons la parole à Renaud Hantson qui répond à nos questions sans réserves 1 / Bonjour Renaud, peux-tu revenir sur les origines de ce nouvel album? Qu'est-ce qui t'a invité à confronter Satan Jokers à un orchestre symphonique? Renaud Hantson : Cet album, c’est avant tout la rencontre après un concert à Aix-en-Provence avec Florent Gauthier, musicien et professeur au Conservatoire, ayant la double culture du Rock et du Classique. Ce dernier s’est présenté avec le même second degré et cynisme que moi en affirmant être l’idée brillante que j’attendais pour ne pas mettre un terme à Satan Jokers. J’ai accepté puisque c’est la première fois qu’un groupe de Metal francophone osait la rencontre impensable, improbable et tendancieuse entre deux univers aussi opposés que le Rock et le Classique. J’aime l’idée que Satan Jokers fasse certaines choses avant d’autres “collègues” du circuit ! 2 / Peu de titres de la première version de Satan Jokers sont intégrés dans cette collection, doit-on comprendre qu'ils ne sont plus à la hauteur? Renaud Hantson : Nous avons décidé de prendre surtout ce que l’on peut considérer aujourd’hui comme les “incontournables” de la première version de Satan Jokers. Il y en a tout de même 5 sur les 16 titres de l’album, sachant que le nouveau line-up de Satan Jokers a sorti plus d’albums que l’ancien. J’essaie toujours d’avancer et j’ai tâché de choisir ceux pour qui une version symphonique apporterait vraiment quelque chose, en accord avec Florent Gauthier et les membres du groupe, évidemment. 3 / Ta rémission doit-elle passer par l'enregistrement de titres sensibles, est-ce une thérapie? Renaud Hantson : L’écriture est une véritable thérapie pour moi. J’ai fait trois livres sur mes addictions, trois albums avec le psychiatre addictologue Laurent Karila pour Satan Jokers et créé mon Opéra Rock “Rock Star”. Parallèlement, je participe régulièrement à des conférences dans des collèges auprès d’ados, de profs ou parfois de parents. Je souhaite que ces années d’addiction n’aient pas servi à rien et, si elles peuvent sauver quelqu’un, alors, je n’aurais pas perdu toutes ces années sans raison. 4 / 35 ans nous séparent de la sortie de "Fils du métal", quel regard portes-tu sur ce dernier ? Renaud Hantson : C’est le premier album que j’ai sorti, un mélange de tellement de souvenirs. Cela me rappelle que Johnny Hallyday, aujourd’hui décédé, avait été le premier à accepter que nous fassions une émission sur RTL dont il était l’invité principal. Nous étions de jeunes musiciens qui cherchions à faire de la musique avec toute la naïveté et l’arrogance de notre âge. Nous ne savions pas ce qu’il adviendrait par la suite de nos rêves et de nos envies, avec Laurent Bernat (RIP), le bassiste avec qui j’ai monté Satan Jokers, nous étions fermement décidés à faire évoluer certains codes établis dans le Hard Rock et c’est ce mélange de divers styles qui a fait dire à quelques journalists que nous avons inventé la Fusion Metal… Je trouve aujourd’hui que certains titres sont vraiment bons et qu’ils passent parfaitement en live encore maintenant. J’ai par ailleurs l’intention de fêter l’anniversaire des 35 ans de la sortie de l’album au prochain Satan’s Fest en 2019. 5 / On te connait pour ton franc parlé, "USA" était un titre engagé pour l'époque. Si tu en avais la possibilité, que changerais-tu dans le texte pour l'adapter à l'actualité contemporaine? Renaud Hantson : C’est un titre sorti en 2009. Il n’est donc pas très loin d’aujourd’hui. Avec l’arrivée de Trump au pouvoir, il n’aura, selon moi, jamais été autant d’actualité ! 6 / Tes démons combattus, es-tu toujours "trop fou pour elles" et malgré tout resté "pas fréquentable"? Renaud Hantson : Je pense être bien plus fréquentable que l’image qu’ont certains de moi. Ce n’est pas parce que je donne l’impression d’en montrer beaucoup sur les réseaux sociaux notamment que je montre tout. En privé, nul ne sait qui je suis… à part celle avec qui je partage ma vie ainsi que quelques personnes réellement très proches… 7 / Quelles sont tes "substances récompenses" à présent ? Renaud Hantson : La musique et le sexe, évidemment, restent des moteurs ! (rires) 8 / Tu as connu de nombreux vices, rencontré des risques menant à la dégradation pourtant "les sorciers" n'ont pas eu raison de toi. Es-tu confronté encore maintenant à une lutte régulière ? Renaud Hantson : Comme tout dépendant, j’aurai toujours un singe sur mon épaule et chaque jour est un veritable combat car un ancien addict reste un addict toute sa vie. Je ne compte plus les faux-pas ou rechutes car il semble que cela fasse partie d’un cheminement logique avec diverses substances, ce qui me peine terriblement c’est qu’on a entendu près de 50 ans que quelques drogues étaient “psychologiques” et qu’on pouvait gérer ou arrêter quand on le voulait, c’est entièrement faux chez certaines personnes qui ont une forte propension à l’addiction et ça on ne le sait jamais avant d’être accro à une ou plusieurs saloperies… 9 / Souvent considéré comme un égocentrique, tes démons puis tes "phobies" ne sont-ils pas simplement de la vanité? Renaud Hantson : Egocentrique ? Mes demons seraient de la vanité ? Voilà autre chose ! Je pense que mes quelques habituels détracteurs seraient ravis de cette question, mais, quand on a connu les affres de l’addiction, on ne peut pas penser de pareilles choses. Mes demons sont une veritable souffrance au quotidien que seuls peuvent comprendre ceux qui l’ont éprouvée dans leur chair. Il ne faut pas oublier que c’est une maladie dont on ne ressort pas sans séquelles, et on est bien loin de la vanité et encore moins d’un fond de commerce car je m’en serais franchement bien passé, même si pour certains ça fait partie de la panoplie de la Rock Star… 10 / Ton implication dans le milieu metal reste inchangée et constante, es-tu passé de "fils du métal" à tuteur du métal ? Renaud Hantson : Non, je suis plutôt un “Parrain du Metal”, façon Don Corléone immortalisé par Marlon Brando ! (rires) Lorsque j’organise le Satan’s Fest, les groupes qui y participent viennent souvent me demander un avis sur leur musique et c’est toujours un plaisir de pouvoir les aider et les conseiller. J’aime transmettre, c’est pour cela également que je donne des cours de chant et de batterie depuis 15 ans. Plus on avance en âge plus l’expérience est grande, même si ça m’emmerde franchement de vieillir !... 11 / A 50 ans passés, tes vices d'antan abandonnés, comment arrives-tu à être aussi dynamique dans les projets que tu gères? Comment gardes-tu une telle intensité dans tes entreprises ? Renaud Hantson : Je n’ai jamais eu besoin de substances pour être productif. J’ai toujours été un “workaholic”. Je dis souvent que je me reposerai quand je serai mort. J’ai simplement envie de laisser une trace dans ce paysage musical qui voit partir un grand nombre de mes idoles. Les disparitions récentes de Johnny Hallyday, qui a toujours été sympa et bienveillant avec moi quand on se croisait, et de France Gall, dont j’ai été très proche, me donnent encore plus envie de chanter et de défendre “la bonne musique” comme la définissait Michel Berger. Michel reste un mentor qui m’a fait connaître du grand public avec son Opéra Rock “Starmania”. C’est cette exposition et popularité dans divers genres musicaux que certains bas du front croient opposés qui alimentent encore parfois le discours de rares langues de vipères, mais étrangement ce sont aussi les quelques âneries déblatérées par les plus idiots derrière leurs écrans d’ordinateurs qui me donnent la pêche pour continuer à avancer ! Je n’aime pas la bêtise humaine et je dois aimer emmerder les cons, cela fera aussi partie des raisons pour lesquelles mon travail laissera une trace alors qu’il ne restera rien de ceux qui critiquent, jalousent et parlent plus qu’ils ne crééent !!! (rires) merci |
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interview detail 2015