THE DEAD DAISIES |
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Mise en ligne le : 09 décembre 2016 | Intervieweur :
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John Corabi, fait partie de ces prestigieux ex (Mötley Crue, The Sream, Brides of Destruction,…) à la simple évocation desquels débarquent des hordes d’aficionados chevelus. Mais le frontman de The Dead Daisies a (beaucoup) plus qu’un ersatz des heures glorieuses du heavy metal à revendre. Et pour nous en rendre compte, nous le retrouvons dans le très cossu bar de l’hôtel Scribe, avant le concert parisien du groupe. Embourgeoisés, les anciens ? Pas vraiment… 01 / Votre nouvel album, «Make Some Noise», est sorti en août dernier. Vous avez beaucoup tourné depuis. Comment l’album a-t- il été reçu ? Franchement, cela a été impressionnant. On a fini l’album en janvier, et on a commencé à tourner en mai, deux fois en Europe et au Royaume-Uni, en Amérique, en Corée du sud, au Japon. Partout, on a vu du monde se presser, presque tous les concerts qu’on a fait jusqu’à maintenant étaient pleins, et c’est toujours dingue d’entendre les gens reprendre les paroles du disque. L’album connait un gros succès, il est dans les charts, radio et magazine, dans 33 pays différents. Et nous sommes très flattés. 02 / Est-ce toujours une surprise de voir que vos albums et vos chansons sont connues du public ou est-ce que vous vous y êtes habitués ? Non ! Quand j’allume la radio et que j’entends une de nos chansons…Cette année, le single «Make Some Noise» est utilisé par des équipes de soccer […], de football (américain ; ndt), ou sur le circuit de Nascar (courses de voitures ; ndt). J’adore le football donc allumer la télévision et entendre ma chanson, c’est génial, je suis toujours retourné quand ça arrive. 03 / Des chansons comme « Last Time I Saw the Sun » ou « Make Some Noise » sont clairement écrites pour la scène. Est-ce que la scène influence votre manière d’écrire ? Beaucoup de gens m’interrogent sur ce que j’écris. En fait, on parle de notre vie. « Last Time I Saw the Sun », c’est parti d’une blague de Brian (Ticky, le batteur du groupe ; ndt), l’année dernière, quand on était sur la route, dans le bus de tournée. On s’est arrêté fumer, il faisait nuit, et Brian m’a dit « mec, je ne me rappelle même plus la dernière fois que j’ai vu le soleil ». Parce que tu te lèves le matin, tu sautes du lit, et après tout est planifié, tu fais tes valises tu sors de l’hôtel, tu vas à l’aéroport, tu prends l’avion pour aller dans la ville suivante, et tu te retrouves dans un autre hôtel. C’est le jeu, mais c’est une vie de régiment. On n’a pas trop le temps de se promener et de visiter. Donc, c’était juste une manière de capturer notre vie, notre programme, pas qu’on ne l’aime pas, au contraire ! D’un autre côté, « One Way to Go », une autre chanson de l’album, parle de ce qu’on voit aux informations, parce que je regarde beaucoup les infos. Je prends aussi des choses de ma vie personnelle. La chanson « All the Same » parle de toutes les femmes que j’ai rencontrées. Tu es un homme, tu comprends ce genre de choses (tout à fait ; ndt). Parfois, tu rencontres une femme magnifique que tu adores mais qui te rends complètement dingue. Tu vois, il s’agit de nos vies. 04 / Est-ce que tu écris une chanson à partir d’un fait précis ? Pas vraiment. Je ne m’assieds pas avec un objectif en tête, pour moi, c’est dur. Les choses doivent venir d’elles-mêmes. Quand on écrit, on s’assoie et on établit ensemble une sorte de carte. Les gars jouent, cherchent un rythme, une mélodie. J’écoute puis je m’éloigne avec la musique en tête. Parfois, les images me viennent, comme dans un film. 05 / Vous reprenez « Fortunate Son » (de Creedence Clearwater Revival ; ndt) sur l’album, vous avez aussi joué « Helter Skelter » (des Beatles ; ndt) sur scène. Est-ce un souhait délibéré de rendre hommage au Rock’n’Roll ? D’une certaine manière, oui. Il y a un certain nombre de reprises dans le set, ce sont des chansons qu’on aime, qu’on écoute, qu’on a même enregistrées, comme « Midnight Moses » sur l’album précédent. C’est marrant, parce que ce sont des groupes dont j’avais les posters quand j’étais môme…mais je me rends compte avec le temps que des tas de gens ne connaissent pas Midnight Moses, des tas de gens n’ont aucune idée de ce qu’était le Sensational Alex Harvey Band, qui a écrit la chanson. Du coup, certains se retournent et réécoutent ses disques. C’est peut-être une forme d’éducation, de transmission. 06 / A ce propos, vous êtes présentés comme un groupe de Hard Rock ou de Heavy Metal. Pourtant, à écouter vos albums, on peut avoir le sentiment que vous êtes plus simplement good old fuckin’ rock’n’roll. Tous ces genres, ça m’agace un peu, tout ça, ce n’est rien que du rock. Quand je suis chez moi et qu’on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds « musicien ». Et quel genre de musique ? « De la musique », parce que je fais de tout. C’est vraiment incroyable, j’ai grandi dans les années 70, et il n’y avait que le rock’n’roll. Dans une même soirée, tu pouvais voir un type comme Rory Gallagher, un guitariste de blues, qui ouvrait pour Slade, un groupe de pop-rock, qui ouvrait pour Yes, et on avait trois styles différents à la suite, mais on se disait « on va voir un super concert ce soir » . Voir tous ces genres et sous-genres, ça me paraît un peu idiot, d’autant plus qu’aux Etats-Unis, ça devient du grand n’importe quoi. Justin Bieber et Beyoncé concourent dans la catégorie Rock aux Grammy Awards, Justin Bieber voit son album désigné « Album de l’année » devant celui de David Bowie. […] Je préfère ne même pas y penser… 07 / A propos de toutes vos influences, est-ce que vous imaginez devenir l’un de ces groupes que l’on jouera et à qui on rendra hommage ? J’adorerais et ce serait un honneur, mais je n’y pense pas. Je vis le moment présent ; quand tu réfléchis trop au passé ou au futur, c’est généralement que tu essaies de saboter ce que tu fais. C’est ce que j’ai fait durant un moment, j’ai essayé de me réinventer, de créer quelque chose de neuf, quelque chose de moderne, mais ça n’a abouti à rien. Je suis ce que je suis, et je laisse le reste glisser. 08 / Y a-t- il quelque chose que l’on peut te souhaiter ? Non, je prends les choses comme elles viennent. Parfois, tu dois juste apprendre à accepter les choses, bonnes et mauvaises. J’ai vécu des hautes et des bas. Aller en haut, c’est facile ; descendre la pente, c’est plus dur, et ça a changé ma vision des choses, sur l’amitié, le succès…Tout ce que tu as à faire, c’est de faire de ton mieux, espérer le meilleur, et le reste, c’est la cerises dur le gâteau. |
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interview detail 2015