CHRONIQUES DE LIVRES

CAMILLE MONTROSE

Des Petits Riens [ 2010 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine 112 pages
Style : Recueil d’histoires courtes
  Informations :
 
  Contact éditeur : http://www.edilivre.com/
  Contact groupe/auteur : http://www.myspace.com/camillemontrose
 
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  Chronique : 23 octobre 2010, réalisée par Chart
 

Camille MONTROSE est une jeune auteure qui vit dans les Pays de Loire. Ses observations du comportement humain et de notre société lui ont inspiré un premier recueil d’histoires courtes. « Lupus Est Homo Homini » a vu le jour en 2009 chez Edi Livre. Camille y dressait un portrait sombre de l’Homme. Ce premier livre lui a permis de se faire un petit nom et d’obtenir un certain soutien dans le milieu metal puisqu’on l’a vue au Hellfest pour une séance de dédicace en plus d’un soutien plus classique dans le monde des librairies et radios locales. « Des Petits Riens », nouveau recueil d’histoires courtes sort aujourd’hui un peu plus d’un an après ce premier essai.

Camille reprend le concept là où il s’était arrêté. L’observation du comportement humain dans ses travers n’a pas cessé et la vision s’est même affinée. De nouvelles petites histoires ont vu le jour et d’autres se sont poursuivies et ainsi complétées. La fresque s’enrichie donc de nouvelles esquisses. Si ce second recueil permet d’approfondir les points de vue, il marque aussi une évolution dans le style d’écriture de notre auteure.
Si « Lupus Est Homo Homini » avait l’audace de mélanger différentes formes de récits, « Des Petits Riens » reprend ces différentes formes d’écriture en allant un peu plus loin dans le style. On sent une plus grande fluidité et une plus grande maîtrise des outils linguistiques. Le tout permet une narration plus directe et donc des histoires beaucoup plus percutantes. Et pour être percutantes, ces histoires ne manquent de punch. « Le G.P.S » utilise le thème de la technologie au service de l’humain passif qui pourrait aussi bien causer sa perte. La chute n’en est que plus savoureuse. C’est là tout l’intérêt de la nouvelle. On pense aussi au « Petit Conte de Noël » dans lequel Camille n’hésite à rappeler la détresse de certains à cette période de l’année. Même si le thème est assez classique, Camille apporte des éléments à son histoire qui prouvent à quel point l’humanité peut s’avérer indifférente face à son prochain, surtout lorsqu’il se retrouve face à des difficultés. C’est un thème qui est chère à notre auteur. « Mea Culpa » est la suite directe d’une autre histoire présente dans « Lupus Est Homo Homini ». Lorsque l’Homme se retrouve confronté à une mort certaine, sa réaction peut s’avérer être d’un égoïsme sans borne. Si l’humain est au centre de certaines histoires, Camille MONTROSE ne laisse pas pour autant la société de côté. On la retrouve dans « Pamphlet Patriotique ». Il s’agit bien là de notre société française passée au crible avec tous ses défauts et ses contradictions. C’est en ça aussi que Camille repousse les limites de son précédent recueil. Elle nomme plus directement les choses et n’hésite pas à en dire ce qu’elle en pense réellement. Ce ne sera certainement pas du goût de tout le monde mais pourtant, on est bien obligé de constater que tout ce qui est écrit ici est bien ce que l’on entend dans la bouche de beaucoup d’individus constituant ce peuple et cette société. L’humour n’est pas en reste dans ces nouvelles histoires. Il peut être une arme d’une valeur inestimable pour dresser un portrait féroce. « Homo Homini Lupus » caricature notre monde en reprenant des animaux à la place des êtres humains. La situation est banale, tout ce petit univers se retrouve sur un trajet de bus. Mais il n’existe pas de situation banale lorsque l’on observe le laboratoire de la vie. Un voyage en bus qui prend les couleurs de « La Ferme aux Animaux » joue la carte de l’allégorie où chacun reconnaîtra quelque chose qui lui est familier. Le portrait est sévère, drôle et réaliste à la fois. Ah et au fait, qui est-ce qui se cache derrière le masque le l’autruche ?
Dans ce nouveau recueil, Camille lève le voile sur ce que « Lupus Est Homo Homini » dissimulait. En effet, elle prend cette fois le risque de nous en dire un peu plus sur sa propre personne. Certains éléments transparaissent dans « Memento Mori » mais c’est surtout avec « Tout ce que tu n’auras pas connu » que l’on découvre ce qui se cache derrière ce masque d’auteur. Cette histoire pourrait se révéler surprenante car très différente des autres. Pourtant, l’auteure qui se cachait derrière ses lignes nous laisse apercevoir son autoportrait. Vous verrez, elle n’est pas si différente de vous et moi au final…

« Des Petits Riens » se lit très vite, c’est peut-être ce qui me gène le plus au fond. Ben oui, quand c’est bien, on n’a pas envie que ça s’arrête. Bon, visiblement, Camille MONTROSE ne va pas s’arrêter là. Il y a peu de chance de voir sa motivation altérée car ce nouveau recueil devrait lui permettre d’ouvrir de nouvelles portes, en tout cas, c’est qu’on peut lui souhaiter. Mais après tout, le plus important, comme elle le dit elle-même, c’est que cela puisse continuer pour ce qu’il y a de plus important : ses lecteurs fidèles qui sont là depuis le début et continueront à la suivre.







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