CHRONIQUES DE LIVRES

Anton SZANDOR LAVEY

Les Carnets du Diable [ 2010 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine 225 pages
Style : Recueil
  Informations :
 
  Contact éditeur : http://www.camionnoir.com
  Contact groupe/auteur :
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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EMOTION
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  Chronique : 01 mars 2010, réalisée par Chart
 

Tout le monde a très certainement entendu parler de Anton SZANDOR LAVEY, connu comme fondateur de « L’Eglise de Satan ».
Ah « L’Eglise de Satan » ! Tout un programme ! Voici un sujet pour le moins délicat qui aurait de quoi effrayer plus d’une personne dès la vue de la couverture ornée de son pentagramme de rigueur. Et que dire de ce titre si évocateur, « Les Carnets du Diable » ? Certaines chaînes de télévision auraient été ravies de pouvoir nous faire un sujet là-dessus en alliant ceci à la musique extrême. L’imagerie satanique associée à la brutalité de la musique sur fond d’une jeunesse en péril, voilà un sujet qui aurait fait frémir dans les chaumières. Et voilà exactement ce que l’on peut obtenir sans prendre la peine d’aller plus loin, sans ouvrir la moindre page, sans chercher à comprendre ce qui se cache derrière cette sorte de philosophie que Anton SZANDOR LAVEY a essayé de mettre sur pied.

« Les Carnets du Diable » comme son nom l’évoque rassemble une série de textes relativement courts qui traitent de tout ce qui préoccupe le dogme mis en place par LAVEY. Il s’agit du cinquième et dernier ouvrage de son auteur. Cela s’apparente plutôt à un complément des idées développées dans les précédents ouvrages. Les idées que met en place l’auteur sont forcément nouvelles pour l’époque et l’on comprend son envie d’approfondir certains points de sa philosophie. Son style d’écriture est d’ailleurs assez éloigné d’une forme rigide à laquelle on pourrait s’attendre dans une telle entreprise. LAVEY n’hésite pas à faire preuve d’humour lorsqu’il traite ses sujets. D’ailleurs, l’humour et l’auto dérision sont quelque chose d’essentiel dans sa philosophie. Ce sont des traits de caractère que l’on retrouve dans ses pages. C’est un plus que l’on ne peut qu’apprécier car lire un ouvrage qui traite de sujets aussi sérieux que l’analyse d’une société et des ses mœurs pour vite s’avérer rébarbatif. On ne peut que souligner ce plus qui donne un peu de légèreté.
Car oui, en effet, il s’agit bien d’une analyse de comportements sociaux dont l’auteur fait preuve. Je dirais même, au risque de démystifier ce qui fait si peur, une analyse de la société américaine des années 1960. Ce livre a été écrit dans un contexte qu’il ne faudrait pas mettre de côté. Bon me direz vous, quoi de neuf depuis cette époque là ? En France en tout cas, et en Europe plus généralement, l’Eglise Catholique a tout de même perdu de sa grandeur, on ne peut pas le nier. Les Etats-Unis sont le symbole d’une certaine forme de puritanisme parfois assez extrême. Il était donc logique que d’une manière ou d’une autre quelqu’un se lève pour protester contre tout cela. C’est une forme de contre pouvoir qui ne pouvait que finir par exister. C’est ce rôle précis que Anton SZANDOR LAVEY a pris la peine d’endosser, un peu comme une forme de résistance, en prenant le contre-pied des institutions religieuses.

Si vous êtes du genre à prendre du recul par rapport à ce que vous lisez et que vous n’êtes pas spécialement attiré par un quelconque philosophie « sataniste », en bref, que vous êtes simplement un curieux et que vous avez envie de vous informez tout simplement, vous trouverez votre compte dans cet ouvrage. LAVEY revient sur beaucoup de points qui caractérisent notre société, que ce soit la télévision, les figures historiques, les associations caritatives… Sa vision est parfois dure, parfois amusante voir même dérangeante. Lorsque la subversion se fait sentir, elle est là pour vous pousser à vous poser quelques questions. Encore une fois, rien ne vous empêche de prendre du recul par rapport à ce qui vous est proposé. Lorsque LAVEY consacre quelques pages sur les pratiques « satanistes » et les rituels de magie, oubliez un peu les clichés véhiculés par le cinéma ou vous serez vite déçu. Il n’y a même pas de quoi attraper la chaire de poule en lisant cela. Mais vous pouvez aussi sauter ces chapitres car ce ne sont pas les plus intéressants. En effet, c’est aussi l’avantage d’avoir un livre composer de carnets. Il vaut parfois mieux consacrer son temps de lecture sur les chapitres plus en lien avec la vision de la société. Ceux-ci traduisent beaucoup plus l’analyse la vision de l’auteur et vous apporteront des éclaircissements supplémentaires sur ce qui a incité LAVEY à mettre en place « L’Eglise de Satan. »

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