SEPTIC FLESH - BORDEAUX
Avec : SEPTIC FLESH, SVART CROWN, W.E.B., VALET PARN, DEMENTED
  Date du concert : 17-05-2011
  Lieu : Le Complexe - [ 33 ]
  Affluence : 110
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/pages/Garmonbozia-Inc/
 
 
 
  Chronique : 25 mai 2011 , réalisée par Bodomania - Photographe : Bodomania
   

Ce soir, direction "Le Complexe". Nous n'avions pas remis les pieds dans cette salle depuis la venue du "Unleash The Hostile Tour", le mois dernier. Mais c'est une toute autre affiche qui nous attend à présent, tant au niveau du style que de la nationalité. Car une fois le portail bleu franchi, nous allons déguster du Black Metal à la sauce tzatziki! Accompagné par une pincée de Death et de Heavy, histoire de relever le tout. SEPTIC FLESH débarque à Bordeaux avec SVART CROWN, W.E.B., VALET PARN et pour l'occasion, DEMENTED. Inutile de préciser que cette superbe programmation aura lieue en début de semaine, encore. Enfin, nous n’allons pas nous plaindre, en sachant que la saison des festivals approche, les concerts risquent de se faire rare par ici, alors profitons, profitons… Nous sommes 1, 2,3... une bonne dizaine lorsque j‘arrive sur place. Aucune inquiétude à avoir, la billetterie n'est pas encore ouverte, les balances ne sont pas terminées. Patientons quelques minutes... 19 heures pétantes, les portes s'ouvrent. Seulement, "Hypnotique Production" ayant au dernier moment passé le relai à "Garmonbozia Inc.", les amateurs de la prévente auront quelques difficultés à "trouver leur place". Une mauvaise communication qui aura fait connaître quelques difficultés à l'organisation, mais avec une grande efficacité, le nouvel hôte de la soirée réussira à démêler tout ça.


 


DEMENTED, qui va également pâtir de ce changement de dernière minute… rentrera finalement sur scène, dans une salle, malheureusement loin d'être remplie. 19h15, c'est apparemment trop tôt. Mais cinq groupes nous attendent ce soir, alors la formation bordelaise va quoi qu’il arrive assurer et bien assurer ce premier set. Nous pénétrons au cœur des ténèbres... (cf. les merveilleuses photos à venir). Le Death Metal issu de leur premier album "Fields Of Suffering", réalisé par Mathieu Pascal de GOROD, servira donc d'entrée en matière. En dépit des mauvaises conditions, et d'un court temps imparti, une attaque démente à coup de "Troubles" et de "Sacrifice" investit "Le complexe". Le groupe écume les salles depuis un bon moment, pas étonnant alors, que leur jeu soit devenu au fil du temps de plus en plus carré et puissant. Ce soir ne dérogera pas à la règle, malgré un public restreint et très calme, les musiciens sont en place et nous recevrons alors, une bonne pléiade de blast et variations rythmique violentes signés John. Manu comme à son habitude, enchaîne avec dynamisme le grattage de cordes. 20 minutes c'est peu, alors on oublie les galéjades, ce qui est dommage, DEMENTED étant pourtant aussi bon dans ce domaine! L'efficacité sera donc au rendez-vous avec des morceaux brutaux et directs. Les riffs acérés et autres mélodies seront assurés avec beaucoup d’énergie par Mika et Flo, un duo solide, qui nous fera au passage découvrir quelques nouveaux titres. De son côté, Nessim déversera ses parties vocales haineuse, avec maîtrise. En clair, le groupe aura donné son maximum, professionnel jusqu'au bout en dépit des mauvaises conditions de cette première partie de soirée. Une formation à revoir bien sûr, car le jeu en vaut le coup d'œil et d'oreille! Et la chandelle aussi... Une chandelle qui n'aurait pas été de trop pour éclairer la scène... Mais je m'égare...


 



 


C'est le moment de se réhydrater. La pression est en panne. Elle n'était pas déjà en panne, il y a un mois? Tant pis, nous ferons sans. Quelques minutes pour comptabiliser les personnes présentes, et à l'arrivée du deuxième groupe, qui a pourtant fait quelques kilomètres pour arriver jusqu'ici, on ne peut pas dire que la salle se soit pleine. Arriveront-ils avant SEPTIC FLESH?... Suspense... Changement de registre donc, avec le Heavy Metal progressif de VALET PARN, qui contient des aspects mélodiques, groovy et rock'n'roll très marqués sur leur premier album intitulé "Riddle Figure". Cet opus paru en début d'année a été au passage, produit par un certain Fotis Benardo (que nous retrouverons derrière la grosse caisse de SEPTIC FLESH) et masterisé au Saint "Fredman Studios"… Que du beau monde! Leur première venue ici sera donc représentée par un court set, suivi par une fosse bien pauvre... Où sont donc passés les metalleux? Sûrement coincés dans les bouchons. Peu importe, le groupe se montrera non seulement très motivé, mais aussi très généreux sur scène. En particulier Steve Venardo, qui, mène son chant et le chauffage de salle d’une "voix" de maître. Le bassiste et membre fondateur, Stathis Ridis, occupe également très bien la scène, ajoutant parfois son grain de voix entre deux déplacements. Jimmy Haursen sera quant à lui, soutenu par le co-fondateur de VALET PARN, pour assurer les mélodies et envolées solistiques. (À noter que George Emmanuel officie également chez CHAOSTAR). Les morceaux s'enchaînent et bien qu’il n’y ait pas de révolution du genre, ce mélange Heavy Rock/Metal rejoint par des séquences instrumentales, progressives et mélodiques, s'avère très entraînant. De même que l’énergie communicative du groupe. Après l'envoûtant "Fear The Bullet", un refrain accrocheur et des rythmiques sonnées par Socratis Panagouleas sur "Till We Rise" viendront à leur tour stimuler le public. Au final, un second show dynamique et sympathique, qui aura bien réchauffé la salle. Une salle qui se remplit un peu. Enfin…


 




 


L'arrivée imminente de W.E.B. a surement du accélérer le temps, car quelques nouveaux venus envahissent la salle. Le décompte est lancé... Une très bonne surprise nous attend à présent, car si ce groupe né il y a 9 ans, n'est pas encore très connu par ici, ce concert va sans doute donner envie à bon nombre de se pencher sur leur musique. Deux albums se partagent l'affiche ce soir, "Don't Wake Futility", qui leur aura valu une tournée au côté de TO/DIE/FOR et enfin, "Jesus Heist", finalisé (encore) par Fredrik Nordstrom, dernière pièce d'une discographie prometteuse. Un genre Dark/Black Metal qui grâce à des compositions inspirées et une exécution très efficace, prend une autre dimension sur scène. Afin de mettre quelques notes sur l'univers des Athéniens, nous débuterons par un titre de 2005. D'inspiration gothique, porté au loin par une touche de piano, des riffs black agressifs et mélodieux, ainsi qu’une montée en puissance introduite par un sublime solo, "Embracing Darkness" réveillera les morts. Un esprit sombre et progressif que l'on retrouve sur l'aérien "Blossoms Cry", qui pousse l'aspect mélodique aussitôt renforcé par la force de frappe d'Alexandros. Malgré quelques soucis techniques qui viennent entraver la prestation, le groupe ne se démonte pas et ne s'économise pas non plus, d'ailleurs. Darkface poursuit ses poussées vocales sur l'electro et imposant "Destructive Intelligence". Il partagera ainsi les lignes de guitare entêtantes et robotiques avec Alan Fall, qui nous fera de nombreuses motivations de troupe en levant régulièrement son instrument. Il n'en faudra pas plus pour faire réagir le public, qui, bien que discret semble apprécier de déluge de rythmiques vicieuses toutes droit sorties du majestueux et tyrannique "Enthorned The Serpent". Une belle occasion d'entendre résonner les cordes groovy du bassiste présent sur cette tournée, Jon Simvonis. Le set se terminera comme il a débuté, par un ancien titre. "Cockroach" ferme la marche funèbre en nous délivrant une explosion de lignes electro thrashisantes. Un ultime morceau qui dévoile une fois de plus, le grand potentiel du groupe. Ce fut court mais bon! Le public n'est surement pas passé à côté de ce qui s'est révélé être une excellente découverte ce soir...


 





 


Le défilé continue. Nous approchons des 21 heures et le complexe est enfin bien occupé. Assez en tout cas pour accueillir le prochain quatuor. Celui-là même qui compte à son actif quelques dates en compagnie de SHINING, ENTHRONED, ARTEFACT, GOJIRA, THE ORDER OF APPOLLYON, ou encore MELECHESH et NOCTIFERIA. Il faudra donc compter sur "Ages Of Decay" et "Witnessing The Fall", sorti l'an dernier chez "Listenable Records", pour découvrir le Metal extrême de SVART CROWN. "Where The Lights Ends" prend forme et ouvre les hostilités avant que Gaël Barthelemy (connu pour son travail au sein de BALROG, DIABOLIC, ANTAEUS…) ne distribue quelques blast-beats monumentaux sur "Colosseum". Pour ceux qui n'aurait jamais vu les Nantais sur les planches, quelques mots pourraient brièvement décrire leur jeu: millimétré, imposant, brutal, voir apocalyptique. Le niveau sonore est cette fois monté d'un cran, même de plusieurs, ce qui au final dessert un peu les morceaux, rendant l’ensemble plus brouillon qu’organique. Trop de décibel tue le décibel... Mais l'atmosphère suffocante également entraîné par les riffs lourds et malsains de Clément Flandrois et JB Lebail, n'empêchera pas le public de respirer ce Death Metal teinté de Black à plein poumon. Nous aurons même droit à un petit wall of death savamment orchestré par le vocaliste. Et en parlant de chant et d’arme de destruction massive, les parties gutturales parfaitement rodés sont évidemment à ajouter à la liste. Les accélérations appuyées par Ludovic Veyssiere, n'en finissent pas de déchaîner la fosse. Puis, un monstrueux défouloir nommé "Caligula" prend ensuite les commandes, des fois que le public ne serait pas assez sonné. Musicalement parlant, le set aurait mérité d'être un peu plus diversifié, tant l'ensemble donne l'effet d'un rouleau compresseur sans fin. Mais la démonstration a de quoi convaincre et satisfaire les amateurs du genre, pas de fausse note pour le groupe qui ressort sous l'acclamation d'un public aussi conquis que trempe. Oui, très trempe, allons prendre un peu l'air...


 





 


Un peu de patience avant l’arrivée, forcément très attendue du dernier groupe. Tout le monde est là cette fois... Quelques goutes de sueur et de bière plus tard, "Le Complexe" est plein. Il est temps de se frayer un passage pour se retrouver sous le micro superbement orné de Seth. Nul besoin de vous présenter SEPTIC FLESH? Si? Un peu? Formé en 1990, pratiquant un Death Metal à la fois Heavy, Black, Gothique et orchestral. Traitant de Philosophie et de Mythologie Grecque dans leurs textes. Huit albums, dont "The Great mass", le petit nouveau paru il y a à peine un mois, qui accueille au passage l’orchestre philharmonique de Prague en son antre. De nombreuses tournées en 20 ans, une signature chez "Season Of Mist"... C'est le moment d'accueillir SEPTIC FLESH!


 


Le visuel, tout droit sorti de l’imaginaire de Seth Siro Anton est déployé, une lumière infernale couvre la salle… Les musiciens nous offriront une entrée mystique avec "The Vampire from Nazareth" et "Communion" en ouverture. Le frontman, au charisme toujours aussi impressionnant prend d'assaut la scène, dirigeant un public plus que réceptif. En quelques minutes, les metalleux sont déjà aspirés par le côté obscur de la force musicale et théâtrale de ce set. L’atmosphère impériale qui s’en dégage est due à l'intensité de leur jeu et de leurs compositions. Celles-ci se voient régulièrement investies par quelques symphonies néo-classiques, ici samplées, créées par le chef d'orchestre Christos Antoniou (qui agite sa baguette dans CHAOSTAR). Le seul regret reste l'absence du chant de Sotiris, lui aussi substitué par les samples. Mais le second guitariste remplira à merveille son rôle. Ce musicien, dont l'identité fut très difficile à retrouver... mais qui, à prendre au conditionnel, semble se nommer Dinos, arbore une exécution minutieuse, suivi par d'éternels hedbanging et lever de guitare. Vous l'aurez compris, à l'image des titres qui nous attendent, chacun apporte sa pierre à l'édifice, en instaurant une allure magistrale. Quelques-unes de leurs œuvres se relaient, passant ainsi de "The Great Mass", à "Communion" (produit par... par... Fredrick Nordstrom!), tous deux très bien représentés. Enchaînant avec "Sumerian Daemons" grâce à un "Virtues of the Beast" puissant, mais touchant également de près à l'aspect expérimental plus présent sur "Revolution DNA". Une homogénéité et une diversité en ressort. Entre les mélodies de "Pyramid God", l'aspect progressif et dantesque d'"Oceans of Grey", ou encore la brutalité de "Lovecraft's Death", rythmé par la rapidité écrasante et la précision des interventions de Fotis Benardo, autre musicien charismatique redoutable. L'assistance est sous le charme et pas seulement la gente féminine... buvant les paroles de Seth, qui nous affirme qu'il n'y a pas de Dieu, à l’approche de "We, The Gods". Un petit retour en arrière, avec le nocturne "Esoptron" et nous voici déjà arrivés au terme. Enfin, pas tout à fait, car l'atmosphère inquiétante qui hante "Persepolis" fait apparaître une vague d'agression dans la fosse, voit aussi disparaître un à un les musiciens, mais un rappel est évidemment de la partie... Alors, on préserve le peu d'énergie et d'audition qu'il nous reste pour profiter des dernières notes d'"Anubis" et de "Five-Pointed Star", titres très ambiancés et massifs qui viendront clôturer ce set monstrueux, faisant monter la pression et les poussées vocales du public jusqu'au bout. C'est ce qu'on appelle un final en apothéose!


 





 


Entre les bonnes surprises et la confirmation du pouvoir scénique de certains, on peut dire que cette longue soirée fut à la hauteur de l'évènement. Ceci, malgré quelques petits incidents intervenus au départ, et l'absence ou le retard, malheureusement un peu trop coutumier des bordelais. Une belle programmation servie par des groupes plein de ressources, qui auraient mérité beaucoup plus d'affluence, avec en tête, les imposants SEPTIC FLESH. Un concert qui donne comme une envie de voyage... Ça a l'air bien la Grèce, non?!...


SETLIST DEMENTED

_ Troubles
_ Sacrifice
_ Shaman
_ Reviving Fire
_ Psycho Pomp

SETLIST W.E.B.

_ Embracing Darkness
_ Blossoms Cry
_ Destructive Intelligence
_ Enthorned The Serpent
_ Cockroach

SETLIST SEPTIC FLESH

_ The Vampire from Nazareth
_ Communion
_ Chaostar
_ A Great Mass Of Death
_ Virtues of the Beast
_ Unbeliever
_ Pyramid God
_ Lovecraft's Death
_ Oceans of Grey
_ We, The Gods
_ DNA
_ Esoptron
_ Persepolis

Rappel:
_ Anubis
_ Five-Pointed Star


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