EUROPEAN CARNAGE TOUR 2011 - PARIS
Avec : MEGADETH, SLAYER, ZUUL FX
  Date du concert : 26-03-2011
  Lieu : Zenith - [ 75 ]
  Affluence :
  Contact organisateur : http://www.nousproductions.com/
 
 
 
  Chronique : 08 avril 2011 , réalisée par Hellbangeuse - Photographe : HELLBANGEUSE http://www.flickr.com/photos/hellbangeuse
   

Alors qu’une foule de minettes se presse à Bercy pour acclamer un certain Justin Bieber, des hordes noires et chevelues sirotent langoureusement quelques bières à l’autre bout de la capitale. L’événement y est d’ailleurs de taille puisque la moitié du Big Four vient ce soir prêcher la bonne parole au Zénith. Cet European Carnage Tour a en effet décidé de frapper fort et ce ne seront pas les fans de MEGADETH et de SLAYER qui en diront le contraire.


 


Mais avant d’aller communier, place aux franciliens de ZUUL FX. Avec un troisième album tout juste sorti, « The Torture Never Stops », le groupe semble avoir le vent en poupe et l’opportunité qui leur est offerte ce soir en est sans aucun doute la preuve concrète. Les musiciens ne cachent d’ailleurs pas leur plaisir à jouer et nous offrent une prestation sur-vitaminée, menée avec charisme et dynamisme par un Steeve toujours très en forme. Et même si Karim (guitare) n’a pas pu assurer le show ce soir, Symheris (T.A.N.K) assure avec un certain naturel la relève. La prestation est aussi intense que rapide, enchaînant les uns après les autres les titres les plus convaincants des différents albums. Le public se montre d’ailleurs assez réceptif, ce qui n’est pas toujours évident lors de ces grosses dates où les fans n’ont d’yeux que pour leurs idoles. On déplorera néanmoins un niveau sonore étrangement faible qui aurait gagné en puissance avec quelques décibels de plus.


 



 


Après un changement de plateau assez rapide, il est déjà l’heure pour SLAYER d’enflammer le Zénith. Est-il vraiment pertinent de signaler ici la jubilation du public quand les Américains entament les premiers riffs de « World Painted Blood » ? Ce qui est sûr, c’est que cette jouissance n’est pas prête de s’estomper au fil des morceaux, tant le son du quatuor est démoniaque et sans concession. La frappe de fauve excité de Dave Lombardo conjuguée aux solos enragés de l’ami Kerry ne sont d’ailleurs pas loin de faire trembler le sol du Zénith. Et bien que Gary Holt (EXODUS) qui assure l’intérim pour Jeff HANNEMAN reste discret derrière sa guitare, Tom Araya nous fait bien vite oublier ce défaut de présence. La précision, la puissance et la justesse de sa voix sont tout bonnement bluffantes venant d’un homme qui n’était pas encore certain de pouvoir assurer la tournée il y a quelques semaines encore. A défaut de communiquer vraiment avec son public, le groupe préfère se concentrer sur les morceaux joués ce soir, avec une set-list complète et dynamique. Les classiques « Raining Blood », « South of Heaven » ou encore «War Ensemble » côtoient avec simplicité les plus récents « Snuff » ou « Americon ». Tous sont interprétés avec brio sur scène mais il faut bien reconnaître qu’ « Angel of Death » surpasse le tout. Tom Araya avec son incroyable hurlement d’intro fait même passer pour salement chétive la version studio. C’est d’ailleurs sur ce titre que la remarquable prestation de SLAYER s’achève, en nous laissant le souvenir impérissable de ce que signifie l’expression « maîtrise musicale ».


 




 


Après une longue attente, MEGADETH déboule sur scène, un Zénith beuglant face à lui. Le groupe, très malin, choisit d’ailleurs d’ouvrir le set avec le relativement calme « Trust », histoire de ne pas assommer immédiatement son public et de mettre bien en place l’ambiance. Mais cette délicate attention se révèle vite vaine puisque la fosse tout comme les gradins perdent la tête dès les premières notes. Ce soir, les fans ont répondu présents à l’appel et ne sont pas là pour s’économiser et encore moins pour remarquer que Dave Mustaine rencontre un sérieux problème de voix. Pour faire simple, aucun son ne sort de son micro et bien que Dave s’époumone à chanter aussi fort qu’il le peut, seuls les premiers rangs peuvent espérer l’entendre. La mésaventure n’est pas des plus agréables et il faudra d’ailleurs un bon quart d’heure pour que l’homme arrive à inonder de sa voix la salle entière, bien que peu semblent s’en être formalisés. Ce problème technique oublié, Dave Mustaine se fait un peu plus loquace avec son public, mais pas trop quand même. Comme ses confrères de SLAYER, le groupe préfère donc se concentrer sur l’aspect musical du spectacle et nous a prévu pour cela quelques titres ravageurs, servis par des soli hors norme toujours bien appuyés par la rythmique infernale d’un Shawn Drover à peine visible derrière son immense batterie. Au niveau de la set-list, le désormais mythique « Rust in Peace » tient la vedette (avec « Holly War… », « Hangar 18 » et « Poison Was the Cure ») bien que le dernier «Endgame » lui colle de près aux basques. Mais le titre que tout le monde attend, orgueil national oblige, c’est bien « A Tout Le Monde ». Véritable apothéose dans un Zénith qui reprend en cœur les paroles émouvantes de la chanson, on en sentirait presque l’émotion du groupe derrière ses instruments. L’hystérie retombe ensuite peu à peu au fur et à mesure que la fin du show se profile à l’horizon et c’est après trois beaux rappels (« Symphony of Destruction », « Peace Sells » et « Holy War… ») que MEGADETH prend congé d’un Zénith ravi. Malgré un son très aigu parfois à la limite de l’acceptable et un sérieux problème de voix en début de set, la prestation du groupe aura été rondement menée et diantrement efficace ; nous voilà rassurés.


 




 


Bien qu’un son pas toujours bien calé soit venu entacher les prestations de ZUUL FX et MEGADETH, force est de constater que le concert de ce soir est une belle réussite et que le Big Four avec ces deux représentants que sont SLAYER et MEGADETH n’est pas prêt de prendre sa retraite. Voilà qui présage une belle réussite pour le Sonisphere français de cet été mais qui nous a surtout permis de passer une soirée mémorable en compagnie de musiciens exceptionnels. Le Thrash est définitivement en pleine forme.


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