CINEMA STRANGE - Lyon
Avec : CINEMA STRANGE + KATZENJAMMER KABARETT
  Date du concert : 16-02-2007
  Lieu : Marché Gare - [ 69 ]
  Affluence :
  Contact organisateur : http://www.
 
 
 
  Chronique : 19 février 2007 , réalisée par S.Y.L. - Photographe :
   
Lyon est une des rares villes à avoir la chance de posséder une structure plus qu’active dans l’organisation d’évènement goth/dark et électro. Saluons donc « Neutral Zone » pour ses efforts et sa passion, et surtout pour ce nouveau coup d’éclat : réussir à faire venir Cinéma Strange…et ceci pour la deuxième fois ! excusez du peu…

L’affiche de la soirée ne peut laisser indifférent, même les plus lunatiques, et une cinquantaine de personnes se pressent déjà devant la salle à l’ouverture des portes, cela fait plaisir à voir. Tout est parfaitement mis en place, de la sécurité aux vestiaires mais les musiciens semblent encore bien dans les loges et mettent du temps à se décider pour enfin entrer sur scène. Une heure plus tard ( !) le trio de Katzenjammer Kabarett (basse/chant/guitare...et boîte à rythme) prend place, devant un public pour le moins hétéroclite où la surenchère lookée des grandes soirées est au rendez vous. Menés par leur chanteuse totalement décomplexée mais qui joue les fausses timides, KK fait bien mieux qu’ouvrir le bal ! Le groupe porte bien son nom et leur gothic teinté de punk et de new wave dans la pure tradition du son « cabaret » totalement déjanté en est des plus captivant. La complicité entre les musiciens se fait ressentir, les regards attirés encore sur cette chanteuse intenable, dont le jeu oscille entre minauderies et scènes d’hystérie. Dynamiques, hypnotiques, le trio d’artistes laissera sur les visages un large sourire, de plaisir et de joie ; et si l’on imagine mal KK en tournée au stade de France tant leur jeu semble adapté aux salles plus conviviales, les acclamations du public ne s’y trompent pas : voilà un groupe à voir d’urgence !

Un trio en suit un autre, et les spectateurs se ruent vers la salle (alors bien remplie) pour l’arrivée de Cinema Strange. Une présence s’installe immédiatement et plus que de simples musiciens, ce sont de véritables acteurs qui vont tout simplement nous en mettre plein les yeux pendant 1h30 d’un set inoubliable. Les américains ont habitué leur public à des tenues scéniques changeantes, le thème de la soirée sera cette fois androgyne. Et si le chanteur se débarrasse de sa perruque blonde, il conservera en revanche ses talons tout au long de sa performance ! Il est impressionnant de voir à quel point Cinema Strange est impliqué dans sa musique, et difficile de quitter du regard ce bassiste halluciant aussi bien au niveau charismatique que technique, qui laissera apparaître une larme en fin de set (les mauvaises langues diront « à cause du whisky », la bouteille sur scène il est vrai en a pris un coup).
La prestation vocale est aussi des plus passionnante, les personnages imaginaires se succèdent, le mime venant appuyer un timbre de voix unique, tour à tour terrifié, rageur, plaintif, triste…quand au guitariste, le voilà totalement déconnecté du monde extérieur, fusionné dans son jeu. Personnellement, j’ai rarement ressenti autant d’émotion lors d’un concert et à la différence d’autres musiciens qui tapent leur solos et qui s’en vont, Cinema Strange s’offre véritablement à la scène, et à son public, voilà une belle leçon artistique dont beaucoup devraient prendre note. Pas facile d’atterrir après un tel évènement et pour longtemps, les notes résonnent et toujours ces images…qui restent…

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