CHRONIQUES CONCERTS

En ce samedi, ça grouille sévère devant la salle Victoire 2 de Saint-Jean-De-Vedas (à la sortie de Montpellier). Entre les ultra-ponctuels de « l’apéro-cigarette de joie » et les retardataires en quête de billet disponible, le parking a des airs de printemps et semble bien bucolique ! Il faut dire que ce soir le programme est des plus alléchants. L’endroit est accueillant et l’organisation sans faille. Pour l’ouverture de la cérémonie : SCHÖNE CONNERIE (les amateurs de calembours et jeux de mots apprécieront le patronyme !). Derrière un look de commercial (brushing et costard impeccable inclus, mix improbable entre Jello Biffra et Phillipe Risoli) se présente l’ami SCHÖNE et son rap décalé. Absolument sans prétention et plus proche de la performance orale que d’une véritable démarche musicale, le sieur se comporte comme un harangueur de foule. Les diatribes anti-gouvernementales seront de rigueur et l’ambiance est propice à la chose ! Sans révolutionner le style, le moment passé se révèle plutôt agréable tant l’humour est au rendez-vous. Une mise en bouche sans prétention mais bienvenue.

Premier concert de la nouvelle tournée des STUPEFLIP, la salle Victoire 2 affiche complet depuis déjà plusieurs jours. Ha ! Stupéflip ! Véritable OVNI de la « chanson française », bande de ménestrels improbables… Entre Hip-hop et ritournelles réalistes, entre Rock et electro-disco 80’s, entre Punk et pop… Bref, le stup est une entité inclassable qui avec trois albums au compteur et après cinq années d’absence, nous revient sur les planches pour présenter son excellente et toute fraiche galette « The Hypnoflip Invasion ».

King-Ju, Cadillac, popHip et consorts ont soigné la fête et dès l’entrée en matière, le groupe affiche un sens de la mise en scène étonnant : déguisements cauchemardesques, éclairages surprenants, attitude flippante, ambiance série Z … Le Stup confirme qu’il est tout sauf un « truc rigolo », qu’il en a dans le slip et qu’il n’est pas une « blagounette ». Les titres passent sans faille l’épreuve de la scène. La quasi intégralité du petit dernier sera de la partie : le vindicatif « Hater’s Killah », « Stupeflip Vite !!! », « La Menuiserie », le nostalgique et criant de vérité « Le Spleen Des Petits »… Bien entendu les aficionados de la première heure ne seront pas déçus, les classiques des débuts sont bien là : « Les monstres », « Stupéflip », « mon Style en Crou », la baffe dans la gueule « A Bas La Hiérarchie ! »…

Alors bien sûr, le groupe semble encore en rodage et en échauffement sur certains titres. Parfois, la technique vient à défaillir et casse le rythme. Peu importe ! Lors des « chansonnettes » de PopHip, une partie du public manifeste de l’agacement voir de la bêtise. Plutôt dommage, car même si STUPEFLIP joue sur ce paradoxe en assassinant virtuellement ce même PopHip, il va sans dire que « le stupeflip crou » sans PopHip c’est comme Bambi sans Pan-Pan !

Après, une heure et quart d’un set surprenant, le groupe s’arrête subitement faisant la nique au consensuel de rigueur. Beaucoup vont râler ! Qu’ils râlent ! STUPEFLIP confirme sur scène ce qu’il est sur album, à savoir un groupe hors-norme, un groupe qui propose du nouveau, aux textes subtils voir brillants et qui, surtout, nous donne l’impression d’être moins seul ! C’est pataphysique coco !