CHRONIQUES CONCERTS

The Judgment Tour faisait escale à Lille ce jeudi 27 janvier. Un concert de cette trempe en milieu de semaine a de quoi rendre sceptique pour au moins deux raisons. La première, c'est que le public death/black lillois réclame énormément de concerts mais ne daigne bouger ses fesses. La seconde réside dans le choix de la date, car le jeudi n'est pas toujours le meilleur jour pour les fans qui travaillent... C'est donc avec une affluence plus que modeste que ce concert se déroule, et ce en dépit d'une affiche qui avait de quoi en faire bouger plus d'un. Inayah ouvre donc cette affiche. Vu une semaine auparavant en ouverture de The Arrs à Valenciennes, je savais à quoi m'attendre, et me demandais vraiment pourquoi le tout jeune combo était présent ce soir. Avec de fortes influences core, le groupe ajoute néanmoins de bonnes touches death/thrash dans sa musique. Inayah souhaite diversifier son public, mais difficile de se séparer d'une étiquette core qui a tendance à coller à la peau. Bref, le style n'était pas du tout en adéquation avec le reste de l'affiche. Cependant, Inayah jouera le jeu et nous proposera un show efficace, qui aura eu le mérite de faire headbanguer quelques membres du public, encore très mince à cette heure là. Saluons le morceau "Bliss" qui sera dédié à ... Pavillon666 ! Merci.

Le temps pour moi de saluer les éternels habitués des lieux (heureusement qu'il existe une poignée de motivés) et Livarkahil se pointe sur scène. Avec une réputation grandissante, malgré leur récence (né en 2006), nous nous retrouvons ici avec un groupe qui apporte autant d'importance au son qu'il transmet qu'à l'image qu'il véhicule. Tout de noir vêtu, porté par un charismatique H.K au look provocateur, la crête et du noir autour des yeux, Livarkahil va attaquer directement avec un titre qui paraîtra sur le prochain album Signs Of Decay," When Hell Is Near". Un bon death/black qui va nous assommer directement. C'était prévu, le quintette va nous jouer son nouvel opus, mettant donc de côté First Act Of Violence. Agrémenter le set de morceaux issus du premier n'aurait pas été dérangeant, mais à la vu de leur prestation, on ne pourrait pas leur reprocher cette impasse. Suite à cette setlist, je peux, sans trop m'avancer, dire que le prochain album est une réussite et devrait permettre au groupe de passer un échelon. Malheureusement, le public ne décroisera pas les bras et restera des plus statiques, même quand H.K se tient dans l'assistance, laissant ses musiciens faire le show. Autre déception, le patron du bar qui viendra demander à HK de baisser le son au beau milieu d'un morceau, au lieu d'attendre la fin... Bravo à Livarkahil malgré tout.

Il reste donc The Order Of Apollyon et Svart Crown, et ce sont ces derniers qui vont enchaîner, les 2 groupes alternant les têtes d'affiches. Face à un public toujours immobile, à l'exception de 3-4 étudiants ivres probablement expulsés d'une beuverie du côté de la "rue de la soif", le combo va nous proposer un tour d'horizon des albums Ages Of Decay (2008) et Witnessing The Fall (2010). S'appuyant sur leur professionnalisme scénique, les Niçois vont rapidement conquérir un public qui vont assister à des "Colosseum" ou "Here Comes Your Salvation" parfaitement exécutés, aussi bien au niveau du chant qu'au niveau instruments. Bien qu'applaudis entre chaque morceau, le groupe en attend légitimement davantage et n'hésite pas à haranguer le public. Livarkahil a essayé sans succès, Svart Crown connaîtra le même échec. D'autant plus qu'au fur et à mesure du show, on sent une certitude lassitude au niveau des morceaux, peu être un peu trop lourds. Néanmins, sur "Nansh The Templator" ou "Incestous Breath", on a l'impression que le groupe retrouve une seconde vie, pour terminer sur une bonne note.

L'heure tourne, et on se rapproche de la fin de ce Judgment Tour MMXI. Mais avant de quitter les lieux, accueillons The Order Of Apollyon, qu vient de produire The Flesh (2010). Avec dans ses rangs des mecs de Aborted et Cradle, dont le grand BST, il y avait sérieusement de quoi attirer un public plus nombreux, ou au moins de faire bouger les spectateurs présents. Passons donc sur cette ambiance, qui vous l'aurez compris, était franchement décevante, et intéressons nous donc à la prestation de la tête d'affiche. Evoluant également dans un style Black/Death, va devoir bacler son son show, heure limite oblige, et devra donc convaincre en un minimum de temps. Avec un Daniel Wilding aux fûts qui va impressionner son monde, The Order Of Apollyon n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un groupe vivant. Aussi statique le public, nous allons assister là à ce qui s'apparente à une déception. Aucune communication entre les morceaux, un BST qui ne semblait pas au top de sa forme au chant (en dépit d'un chant black relativement maîtrisé) et une certaine passivité des musiciens auront eu raison d'une petite partie du public, quittant la salle avant la fin de la demie-heure de show. Un show extrêmement plat pour terminer cette affiche, c'est dommage et le public restera donc sur sa fin.

Bref, un show qui aura davantage attirer l'attention sur Livarkahil, réelle satisfaction de la soirée. Merci à Die Ecke Productions et aux habitués des concerts du Sélect.