SVART CROWN - MACON Avec : SVART CROWN, THE ORDER OF APOLLYON, LIVARKAHIL, SCIPIO |
|
Date du concert : 22-01-2011 | |
Lieu : La Cave à Musique - [ SVART CROWN - MACON ] | |
Affluence : 150 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 26 janvier 2011 , réalisée par Der.Lehrer - Photographe : Black.Roger | |
Un concert de rock metal à la Cave à Musique de Mâcon, ville musicale par excellence, cela n'est pas si fréquent, mais en ce samedi 22 janvier, l'association LUCIOL a choisi d'ouvrir la saison d'hiver de cette salle, à juste titre réputée, par une belle affiche de nature à satisfaire, sinon enthousiasmer les "metalheads" - plus précisément les amateurs de musiques extrêmes - de toute la région, Bourgogne du Sud, Saône-et-Loire et départements voisins. SVART CROWN, en pleine ascension avec son dernier album "Witnessing The Fall », qui a fait l'objet de critiques élogieuses dans les magazines spécialisés, sera en cette soirée glaciale le groupe-phare censé réchauffer l'atmosphère. Trois autres groupes les précéderont sur la scène de la Cave, à savoir SCIPIO, les jeunes Mâconnais talentueux et prometteurs, suivis des Franciliens de LIVARKAHIL et de la formation de black-death THE ORDER OF APOLLYON. A partir de 21h, les gens arrivent par petits groupes ,tous - ou presque - vêtus de noir, apparemment très motivés et impatients...
A 21h30 précises, les cinq jeunes musiciens de SCIPIO , Romain (chant), Anthony et Benjamin (guitare), Florent (basse) et Amaël (batterie), auront la lourde tâche d'ouvrir les hostilités, ici chez eux, dans leur ville. Romain, le chanteur, tente, avec le concours de quelques amis qui libèrent leur énergie dans la fosse, de "dégeler" un public encore clairsemé. Il y parviendra progressivement en faisant la démonstration de ses capacités vocales, alternant voix hurlées et voix claires, chansons limite hardcore et registre plus doux ou plus mélodieux, avec des nuances funk ou émo-metal, voire parfois grunge. Les gars de SCIPIO définissent eux-mêmes leur orientation musicale comme "néo-metal". Quoi qu'il en soit, ils nous ont fourni une belle prestation de 30 minutes, variée et éclectique, avec des rythmiques puissantes et nerveuses. On a affaire là à un groupe cohérent, bien soudé, de cinq potes animés par la volonté de faire toujours mieux. On s'en apercevra en écoutant leur premier album , "My King" (11 titres), qui sortira au printemps.
SETLIST: See What We Built Quiet Place My King Terrorist Know Yourself The Opera Let Me In
Le changement de plateau nécessite environ un quart d’heure, les gens commentent le set auquel ils viennent d'assister devant un bar fort fréquenté..."Tu connais le groupe suivant? Oui, ce sont des Parisiens, je crois.», entend-on ici et là. En effet, à 22h30, les cinq musiciens de LIVARKAHIL investissent la scène, il s'agit d'une formation fondée en 2006 en Ile de France. Le contraste est frappant par rapport au groupe précédent. Un peu plus âgés, les hommes en noir pratiquent un style à la fois plus sombre et plus brutal, ils ont des dizaines de concerts à leur actif et un album-CD death / thrash « First Act Of Violence», sorti en 2009, en attendant le deuxième très prochainement. D’emblée, à tort ou à raison, on croit détecter une certaine parenté avec les Polonais de BEHEMOTH, par exemple, ou même par moments avec DEVILDRIVER. Dans une ambiance « dark», quasi religieuse, tous vêtus à l'identique, le quintette des hommes en noir nous délivre un death / black martial, lourd, avec quelques sonorités indus, une rythmique originale, quelques mid-tempos aussi, tout cela sous la houlette du frontman à la crête, HK, chanteur charismatique s'il en est. La dernière chanson de leur set de 45 mn aura la voix (d'outre-tombe!) de BST (THE ORDER OF APOLLYON). L'ambiance dans la salle, comme les avis des spectateurs attentifs et parfois perplexes, est assez mitigée. Devant, au pied de la scène, on bouge, on se cogne avec violence les uns contre les autres, mais au fond de la salle, un peu à l'écart, avec ou sans préjugé, on estime l'ensemble du set un peu linéaire, question de goût. Admettons que le combo aura été légèrement desservi par quelques imperfections techniques au niveau de la batterie. Concluons d'un mot en attendant l'arrivée sur scène de leurs "frères d'armes" (dixit HK), THE ORDER OF APOLLYON. Et ne soyons pas injustes avec LIVARKAHIL, on entendra parler d'eux en France et au-delà, n'en doutons pas, car ce sont des musiciens sérieux et originaux. Gageons que leur deuxième opus nous le prouvera. Sa sortie ne saurait tarder. SETLIST: Intro When Hell Is Near Quiet Heresy The End Of Everything Above In Light Art Of The Flesh Heaven Signs
Il est 23h30 déjà, et deux groupes n'ont pas encore joué...C'est alors, enfin, que le quatuor de THE ORDER OF APOLLYON, des musiciens eux aussi de noir vêtus, se présente sur scène. Pour ceux qui l’ignoreraient, précisons que cette formation récente basée en Grande-Bretagne comprend dans ses rangs des gens venus d'ailleurs, ABORTED et CRADLE OF FILTH, entre autres, et vient de produire (2010) un album intitulé "The Flesh". On peut sans grand risque les classer dans la famille black / death , à la WATAIN ou à la DISSECTION. Ils nous emmènent dans un univers religieux ou pseudo-religieux, noir et morbide, une véritable descente aux enfers, avec des riffs brutaux et martiaux, mais un rythme plutôt lent, créant une ambiance lourde. Soulignons le talent du batteur en particulier, les morceaux sont longs, mais peu nombreux (Pas de setlist). Dans un premier temps, le public observe et découvre une formation qui sort des sentiers battus, dans un deuxième, il semble réellement apprécier la musique "sombre mais originale" de THE ORDER, d'ailleurs les fans -bière ou pas- se déchaînent devant la scène, jeunes et moins jeunes. Dommage! Le groupe n'aura malheureusement joué qu'une demi-heure. Minuit! Et le quatuor SVART CROWN, officielle tête d’affiche, attend impatiemment son tour. On craint que les Niçois -mais Nice n'est plus leur patrie exclusive- soient contraints d'écourter tant soit peu leur prestation, a priori la plus attendue.
En effet, il est minuit vingt quand les premiers riffs et les premiers coups de baguette retentissent et enflamment une partie de la salle. JB, le chanteur-guitariste, Gaël, le batteur, Clément, l'autre guitariste et Ludo, le bassiste, se donnent à fond, sans discours inutile, pour réjouir leurs fans mâconnais. Ce n'est pas par hasard qu'une étape à la Cave figurait sur leur tournée. La voix de JB, la puissance des instruments -une batterie extrême style années 90 - mais aussi des passages plus groovy, des riffs lourds et saccadés, tous ces éléments contribuent indéniablement à créer un climat franchement black metal, jusqu'à rappeler MAYHEM ou BEHEMOTH, mais j'ai l'impression qu'il s'agit là de la tonalité générale de leur deuxième album, paru fin 2010, "Witnessing The Fall". Les gars de SVART CROWN interpréteront aussi, précisons-le, de belles chansons du premier album "Ages Of Decay" (2008). Des titres courts, rage, noirceur, lourdeur death, mais aussi puissance et sonorités old-school ou plus modernes, c'est par cette énumération que l'on peut - imparfaitement certes - identifier la musique de SVART CROWN, un groupe qui joue désormais dans la cour des grands du death français, sans tomber dans l'autosatisfaction, des musiciens perfectionnistes et proches de leur public. Et la salle dans tout ça ? Eh bien, pogo et circle pit sont de rigueur, mais réservés à une poignée de "gentils extrémistes", cf. "Extreme music for extreme people". Et bien entendu, on ne peut que regretter que le set de SVART CROWN se soit réduit à 40 mn à peine, car ce fut un vrai plaisir. SETLIST: Intro Colosseum Into A Demential Sea Orgy Apocalyptic Here comes Caligula Strength Nahash Incestuous
Cette soirée a été une réussite, trois heures et demie de bonne musique, un son impeccable, des voix singulières ont résonné sous les voûtes de ce lieu. Le temps a passé très vite, ce qui constitue un critère de satisfaction chez les spectateurs. Il convient naturellement de remercier ceux qui ont permis cette réussite, l'association Luciol et la Cave à Musique de Mâcon, les quatre groupes qui se sont succédé ici, ce soir, démontrant ou confirmant leurs qualités et leur potentiel, sans oublier le public attaché à la pérennité de ce lieu, venu manifester son intérêt ou sa passion pour le metal, un genre souvent injustement dénigré, qui doit vivre et non pas survivre. Continuons à organiser et à fréquenter des concerts comme celui-ci, c'est une forme de liberté à protéger! no images were found |
|
Chroniques de concerts – details