DEVILDRIVER - SAVIGNY LE TEMPLE Avec : Devildriver + 36 Crazyfists + Breed 77 + Vengince |
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Date du concert : 16-11-2010 | |
Lieu : L'Empreinte - [ 75 ] | |
Affluence : 400 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 23 novembre 2010 , réalisée par Hellbangeuse - Photographe : Hellbangeuse | |
Pour ce troisième passage de Devildriver en France depuis la sortie de Pray For Villains, on aurait pu espérer que la bande à Dez nous gratifie d'un concert parisien. Même s'il en a été décidé autrement, cela n'empêche pas l'Empreinte de Savigny le Temple d'afficher complet en cette froide soirée de novembre.
La salle n'est pas encore à moitié remplie que Vengince commence son set, première prestation du groupe sur cette tournée européenne commune à Devildriver et 36 Crazyfists. Le metal-hardcore de ces chauffeurs de salle, énergique donc entraînant, fait rapidement hocher les têtes dans la fosse. Cet accueil positif semble d'ailleurs ravir le hurleur en chef "Relentless" qui s'égosille tout le long du set dans des habits d'une odeur douteuse accompagné d'un claviériste qui vient de temps à autre doubler le chant avec une exubérante vitalité. Energique personnage également que le batteur survolté lançant à tout va des baguettes dans la fosse pour une raison mystérieuse. Voilà un groupe bien excité qui profite de l'opportunité offerte pour se faire connaître du public français, même s'il faut avouer que la plupart des gens ne retiendront même pas le nom de la formation.
Après une courte pause, Breed 77 s'offre à nous. Remis de la blessure au pied de leur batteur et du vol de la totalité de leur matériel en septembre dernier, les britanniques sont bien décidés à prouver qu'ils sont toujours là et espèrent par la même occasion se trouver de nouveaux fans dans l'audience. Mais pour ce faire, il faudrait déjà que leur métal aux relents hispaniques et orientaux (le quintet est originaire de Gibraltar) plaise au public ce qui n'est pas tout à fait le cas ce soir là. L'accueil reste malgré tout poli et certaines compositions passent mieux que d'autres le cap du live. Bien que techniquement le groupe maîtrise entièrement le sujet, le style proposé ne semble pas en adéquation avec les aspirations de la fosse. Dommage, car le potentiel chez Breed 77 est évident seulement leur style, même s'il reste relativement accessible aux oreilles des néophytes, n'est pas toujours facile à digérer.
Bien que n'étant pas annoncé comme tête d'affiche, 36 Crazyfists a rameuté nombre de fans franciliens voire plus si grandes affinités, pour le show de ce soir. La tension monte sensiblement d'un cran quand le groupe arrive sur scène et les premiers vrais pogos peuvent enflammer la fosse qui est maintenant amplement fournie en chair à pâté. Du côté des premiers rangs, les fans les plus fidèles ne perdent pas une miette du concert et boivent les paroles de Brock Lindow qui est visiblement en grande forme, arpentant la scène et sautant là où il peut. A la batterie, Thomas Noonan offre un jeu très visuel et vitaminé, peut être même un peu trop pour une de ses cymbales qui menace de tomber après s'être inopinément dévissée. Au fur et à mesure que les titres s'enchaînent, il apparaît que le batteur est mal à l'aise (douleur ou drogue, mieux vaut ne pas trancher à l'aveuglette) et peine à tenir la longueur du concert. Cela ne l'empêche pas de se donner corps et âme à son instrument qui devient la base même de la prestation de 36 Crazyfists. Une attitude très professionnelle qui mérite d'être saluée quelle que soit la cause de ces difficultés. D'autre part, même si la set-list est fournie, l'intensité du show nous fait perdre toute conscience temporelle et c'est un peu abruptement que l'on se rend compte que le groupe remballe déjà ses affaires. Loin de faire l'unanimité chez les fans de Devildriver, il faut reconnaître que ce show a été rondement bien mené et que 36 Crazyfists mérite la reconnaissance acquise au fil des années.
Le moment tant attendu se présente enfin et Devildriver a décidé de nous assommer dès les premiers riffs de "I Could Care Lass". Dire que la fosse est proche du délire n'est pas si exagéré puisqu'il devient difficile de respirer hors du pit. Dez, toujours sans fioriture, interprète avec brio chaque titre, qu'il soit tiré du premier album des californiens ou bien du dernier. La set-list se révèle d'ailleurs relativement homogène et sans grande surprise ; les anciens titres les plus plébiscités font tourner en rond le public tout comme les plus récents même si la présence de certains morceaux peut continuer de paraître étrange au premier abord comme "Forgiveness is a six gun" ou encore "It's in the cards". Au petit jeu du cherchez l'intrus, ce sont les fans attentifs qui remportent la mise puisque le groupe semble oublier de préciser qu'Aaron "bubble" Patrick (ex-Bury Your Dead) remplace Jon Miller à la basse, retenu en Amérique pour des raisons familiales. L'interprétation des différents morceaux ne semble lui poser aucun problème, au contraire le musicien semble très à l'aise sur scène à l'image des autres membres du groupe qui restent malgré tout, hormis un John Boeckling en grande forme, dans l'ombre du charismatique Dez. L'aura du chanteur est certaine, son attitude imposante et sa voix conserve années après années ce timbre si particulier qui a le don d'enflammer les fosses du monde entier. Mais il ne faut jamais oublier qu'avec Devildriver le retour à la réalité est radical : le groupe quitte la scène très rapidement dès la fin du rappel, sans commentaire, comme à l'accoutumée. Un peu plus de chaleur ne blesserait personne...
Tout simplement, voilà une soirée agréable passée aux côtés de groupes aux styles différents mais aux potentiels bien réels bénéficiant d'une énergie commune. Il ne reste plus qu'à attendre la sortie de Beast début 2011 pour lâcher de nouveau ses cheveux et les emmêler comme il se doit en suivant les rythmes endiablés d'un groupe qui nous a d'ores et déjà promis du grand art pour ce prochain méfait. no images were found |
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