FRACTAL GATES - PARIS
Avec : Fractal Gates + Idensity + Aone
  Date du concert : 07-11-2010
  Lieu : La Scène Bastille - [ 75 ]
  Affluence : 100
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 14 novembre 2010 , réalisée par Hellbangeuse - Photographe : Hellbangeuse
   

Pour faire parler de soi, il est parfois nécessaire de prendre le taureau par les cornes et d'organiser  par ses propres soins un concert. Ainsi, pas de Garmonbozia ni de Garance Production en vue pour gérer la soirée puisque c'est Idensity qui s'est occupé de tout. Une initiative courageuse mais bien orchestrée puisque Fractal Gates et Aone se sont joints au projet ; les premiers en tant que tête d'affiche, les seconds comme groupe d'ouverture. Pourtant, à 19h peu de monde encore se presse devant la Scène Bastille.


 


Qu'à cela ne tienne, AONE se lance courageusement devant une fosse timide qui semble prendre connaissance de la musique de ces Lillois pour la première fois. Le groupe aux influences death progressif présente sur scène les compositions de son premier album sorti en 2009, "Age of Aquarius". La présence de la guitare sèche, signature musicale du quartet se remarque immédiatement et l'oscillation entre chant clair et hurlé passe allègrement le cap du live grâce aux talents vocaux de Yann. Les compositions alternent avec cohérence parties calmes et violentes pour créer un univers très personnel dans lequel on se laisserait volontiers embarquer. Même si un son trop fort et aigu vient entacher la première partie du set, celui-ci tend à se réguler par la suite et le groupe parvient alors à proposer une prestation de qualité, aussi belle et délicate qu'hargneuse à un public qui reste désespérément statique.



 


 Après le court quart d'heure alloué au changement de plateau, IDENSITY prend les choses en main. Les franciliens escomptent bien réanimer ce public statique, à l'image de ce jeune homme assis en tailleur face à la scène et imperturbable depuis le début de la soirée. Mais rien n'y fait, la fosse peine toujours autant à s'animer. Du côté de la scène en revanche, l'ambiance est tout à fait différente : le show est assuré par des musiciens souriants tentant de faire partager au plus grand nombre leur musique emmenée par un chant très présent et original dont le timbre vocal clair rappelle celui d'un certain Chino Moreno. La formation semble d'ailleurs très encline à cultiver sa singularité puisque cette soirée est l'occasion pour Idensity de nous présenter en live sa dernière recrue, charmante violoniste prénommée Mayline. La nouvelle touche féminine et instrumentale apporte un indéniable renouveau aux compositions qui gagnent en efficacité mais aussi en nuances. Cette arrivée jusqu'ici gardée secrète permet au groupe de prendre une autre dimension en live, qui ne pourra qu'être répercutée sur CD par le biais prochain, espérons-le, d'un label.







Quand arrive le tour de FRACTAL GATES, ce ne sont que quelques fans motivés qui les accueillent chaleureusement, le reste de la salle étant toujours plongé dans le même coma depuis près de deux heures. Le groupe, sans traitement de faveur, ne dispose que de quarante minutes de show et les titres se doivent donc d'être enchaînés sans trop de digressions. Les morceaux les plus appréciables de "Altered Sate of Consciousness" sont bien évidemment joués comme "Eclispe" ou "Skies of Orion" et la formation nous présente même un nouveau titre qui figurera sur le prochain album encore en composition. Du côté des fûts le batteur intérimaire de Soul Betrayed (Jeremy) maîtrise à la perfection le sujet et cela en devient presque déroutant tant le musicien est précis dans ses frappes. En revanche, la guitare lead fascinante sur CD ne ressort pas du tout ce soir et s'en est bien dommage. Quelques petits autres problèmes techniques tels larsens, mauvais retours et cordes qui sautent tentent d'entacher la prestation de Fractal Gates mais le groupe ne se laisse pas faire,  preuve en est l'énergie dont témoignent Antoine (basse) et Arnaud (guitare rythmique) qui ne se lassent pas de déplacements sur scène et de duels endiablés. Mais voilà, le temps passe vite et malgré la bonne volonté de Sébastien (chant) il n'est plus possible de jouer Departure, morceau censé clore la prestation des parisiens. Une prestation difficile à gérer à différents points de vue qui nous donne envie de revoir le groupe dans de meilleures conditions pour profiter réellement du spectacle.







 


Ce dimanche soir à la Scène Bastille est l'occasion parfaite pour démontrer qu'un concert ne se joue pas que sur scène mais également dans la fosse. Malgré tous les efforts et la bonne volonté des groupes, une prestation est toujours difficile voire impossible à réussir si le public n'est ni réceptif ni au rendez-vous. La qualité des trois groupes proposés ce soir est évidente mais malheureusement l'ambiance ne leur aura pas permis de donner toute la profondeur souhaitée aux différents sets. Espérons qu'à l'avenir, les gens se bougeront un peu plus pour faire vivre, dans tous les sens du terme, une scène qui le mérite amplement.





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