HOLIDAYS IN THE SUN - SÈTE
Avec : SEPULTURA, NAPALM DEATH, W.O.J, EYELESS
  Date du concert : 01-07-2010
  Lieu : Théâtre de la mer - [ 34 ]
  Affluence : 1500
  Contact organisateur : http://www.toutafond.com/
 
 
 
  Chronique : 09 juillet 2010 , réalisée par MazaK - Photographe : Boris Moireau (BoBo) http://www.myspace.com/bobo_france
   
L’association la TAF (Tout A Fond) est une véritable institution sur Montpellier et sa région. En authentique stakhanoviste de la scène metal, punk, rockabilly, cette équipe d’acharnés passionnés sort pour cette première édition du HOLIDAYS IN THE SUN de son fief, le fameux SECRET PLACE (petite salle ô combien accueillante et vivace !) : direction Sète et son magnifique « Théâtre De La Mer ».
Pour planter le décor, imaginez un théâtre antique du XVIII ème siècle, face à la mer, dominant le port de Sète !
Autant dire que l’endroit est plutôt atypique pour proposer une affiche 100% Metal / Hard-core et le paradoxe est à son comble lorsque l’on sait que l’endroit est dédié principalement au jazz, la chanson ou au rock mainstream !

Pour accueillir le public et nous faire patienter devant la grille de l’édifice, la fanfare déjantée des BORN TO BRASS va nous balancer quelques reprises de grands classiques (Metallica, Korn, Sepultura, Pantera…). Grosse chaleur et esprit bon enfant sont au rendez-vous. Le cuivre s’acoquine parfaitement à la pierre des lieux. Le groupe donne aux morceaux une dimension unique et originale… Attitude proche d’un Mister Bungle, accoutrements sortis d’une série z… Les BORN TO BRASS joueront en intermède tout au long du festival.

Le timing c’est le timing !
Une jolie demoiselle, style pin-up comme on les aime ( !), vient nous présenter le programme et le début des hostilités. La jeune fille a de la répartie et rembarrera un fan aux instincts pré-pubères qui lui lancera le fameux « A POIL !! ». Le malheureux se retrouvera rapidement torse nu sur scène… bonne ambiance !

Les EYELESS seront sur scène à 18H30, pile poil. Même si le public est peu nombreux, vue l’heure, les Montpelliérains sont prêts à en découdre ! Pourvu d’un son plutôt soigné, le groupe nous présente un set vindicatif et ultra efficace, à l’image de leur dernier album « the diary ». Le charisme est au rendez-vous et le vocaliste Fred ne cesse d’haranguer le haut des gradins. Ca s’agite dans la fosse et les réactions sont positives. Le jeu de scène du groupe est convaincant et leur métal-core moderne laisse souvent pantois de précision. Symbiose entre les musiciens (avec une mention spéciale pour Morgan à la batterie !), enthousiasme bien jaugé…
Une ouverture idéale !

Changement rapide de plateau pour accueillir les WALLS OF JERICHO. D’emblée le combo Hard-Core du Michigan confirme ses capacités scéniques. La chanteuse Candace, tout sourire, en impose sérieusement. Un petit bout de bonne femme capable de renvoyer une bonne partie des vocalistes du genre au placard. Son attitude et ses vocalises démontrent que violence et musicalité peuvent rester empreintes de féminité.
Le groupe est une véritable machine et, sans jamais tomber dans la routine ou le cliché, balance son hard-core metal communicatif. Un titre comme Fuck « the american dream » mettra tout le monde d’accord. Et que dire de l’imparable « a trigger full of promises » ?
Certainement la grosse baffe de la soirée !

NAPALM DEATH n’a plus rien à prouver ! Les british de Birmingham, en instigateurs du genre, restent la valeur sûre du grind-death. Beaucoup diront que leurs concerts varient peu, ce qui n’est pas faux, mais le groupe possède l’avantage de toujours proposer un set de qualité. Mené par un Barney au jeu de scène toujours aussi peu « plausible », le quatuor passe en revue le meilleur de son catalogue : « suffer the children », « from enslavement to obliteration », « scum », « the kill »… Le dernier album « time waits for no slave » aura droit également à une belle représentation avec entre autres le terrible « on the brink of extinction » et le sans concession « diktat ».
Même si par moment l’absence d’un guitariste se fait ressentir, Mitch Harris continue son ouvrage avec passion et ses vocalises stridentes renforcent l’attitude grind-punk ( !). Le bassiste Shane a parfois des airs de feu Benny Hill mais parvient depuis si longtemps à faire vibrer sa basse au son improbable d’un boeing que l’on reste en admiration devant tant de motivation. Quant au batteur Herrera, il n’est pas nécessaire de s’éterniser sur ses capacités : il est certainement l’un des meilleurs batteurs du circuit !
Comme à l’accoutumée la reprise des Dead Kennedy’s « nazi punks fuck off » sera de la partie. D’ailleurs on peut ressentir un certain enclin chez Barney à rejoindre dans ces propos ceux de Jello Biaffra. Effectivement, plus bavard que jamais, notre anglais ira de sa diatribe anti religion, de son discours sur la liberté des sexualités et de la nécessité de penser par soi même.

La nuit est tombée !
Lorsque SEPULTURA monte sur scène, le Théâtre affiche quasi complet. Le débat stérile reste toujours ouvert, à savoir si le groupe sans les frères Cavalera a encore lieu d’être ?
Aux vues de la performance de ce soir, de la pauvreté scénique du Soulfly actuel et du flop Cavalera Conspiracy, la réponse est incontestablement un grand OUI.
La mouture actuelle de SEPULTURA a enfin trouvé ses marques. Derrick Green au chant semble définitivement à l’aise sur les planches, Jean Dollabella derrière les fûts est un monstre de précision et de charisme (quelle classe et quelle frappe !). Quant aux « anciens », Paulo et Andreas, ils paraissent régénérés.
Le groupe fait la part belle aux classiques de leur discographie, et autant dire que toute l’assistance prend un plaisir non dissimulé. Le son est parfait. Les meilleurs titres du combo défilent : « arise », « embryonic cells », « troops of doom », « chaos A.D. », « refuse-resist » « territory », « escape to the voïd », « inner self »….
Du pus récent aussi : « sepulnation », « moloko mesto »…
Le spectacle s’achèvera avec un « roots » d’anthologie ! Bandant !

En conclusion, ces vacances au soleil sont bien bonnes ! Rarement autant d’éléments positifs ne sont réunis pour de telles soirées : une affiche de rêve, un site idyllique, des prix attractifs (2 euros les consommations), un climat idéal et surtout une organisation parfaite.
On espère la même l’année prochaine. Vivement la suite !

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