CHRONIQUES CONCERTS

Le retour de Cynic pour trois dates dans l’hexagone : Toulouse, Lyon, Paris. Pour tous les fanas parisiens de l’OVNI américain, la date annoncée au Nouveau Casino ce dimanche soir est donc tout simplement immanquable. Rajoutez-y en première partie les death-métalleux français de Gorod, et me voici donc dans le 11e arrondissement à 19h, prête à assister à deux grandes prestations. La file d’attente est bien longue et l’affluence tout à fait respectable, bien que l’on atteindra visiblement pas non plus le sold out au cours de la soirée.

Direction devant la scène, afin de sortir l’appareil photo tranquillement et de découvrir le set de GOROD de près. C’est pour ma part une découverte live, puisque je les avais malheureusement ratés au Paris Extreme Fest. Il est néanmoins temps de se rattraper, et c’est sous les applaudissements que les Français montent sur les planches afin de débuter leur set. Le son, qui est aux premières notes très très mauvais, s’améliore au fur et à mesure du set, et c’est tant mieux. Au niveau scénique, rien à redire en revanche. Guillaume, le chanteur du combo, se dresse en leader et impressionne par son charisme et sa technique vocale. Les deux guitaristes et le bassiste se montrent précis et efficaces, tandis que le batteur martèle ses futs avec un plaisir évident. La setlist a de quoi faire plaisir à tous, puisque les Gorod piochent allègrement dans leurs trois albums et en particulier dans le dernier, « Process of a New Decline », sorti très récemment. Le public semble apprécier, puisque le combo est largement applaudi et que quelques pogos se forment dans la fosse, ce qui semble mérité. Gorod nous offre un set d’une petite quarantaine de minutes d’un excellent death technique n’appelant qu’à headbanguer. Court, beaucoup trop court, mais voici une très bonne prestation qui donne envie de revoir le groupe, en tête d’affiche cette fois.


Set list (possiblement incomplète) :
Disavow Your God
A Common Hope
Here Dies Your God
Earth Pus
Diverted Logic
The Path
Chronicle from the Stone Age
Blackout
Almighty Murderer

C’est maintenant au tour des Américains de CYNIC de monter sur les planches. Les musiciens et leurs roadies s’affairent sur scène en préparant leur matériel sous les yeux ravis des premiers rangs. Pour vous situer la musique du combo, les Cynic donnent dans un death metal progressif plus ou moins violent au cours de leur discographie. Le groupe ne date pas d’hier, puisqu’il a été formé en Florid en 1987. Il s’est ensuite séparé en 1994, pour ne se reformer qu’en 2006, puis sortir un deuxième album deux ans après. 2010 est l’année d’un nouveau retour de Cynic, avec une nouvelle sortie : « Re-Traced ».

Mais revenons-en au show de ce soir. Il est un peu plus que 21h lorsque les lumières s’éteignent, sous les acclamations d’un public déjà conquis d’avance. D’entrée, les Cynic annoncent la couleur : du son, du son et du son, sous des lumières relativement inexistantes (malheureusement pour moi et mes photos toutes sombres). Paul Masvidal, chanteur principal du combo, se montre peu loquace au cours du set, mais tente de communiquer tout de même un peu entre les morceaux. Il notifie notamment son public que la musique est pour lui la meilleure forme de communication, ce qui est unanimement acclamé. Les fans de première heure peuvent être satisfaits, puisque le groupe joue « Focus », son tout premier album, sorti il y a dix-sept ans, dans son intégralité. On retient en particulier l’excellente et violente « Uroboric Forms », durant laquelle les headbanggers se lâchent avec un plaisir non dissimulé. On applaudit également lors des titres issus de « Traced In Air », second album du combo, et surtout sur la magnifique « Adam’s Murmur », une véritable petite merveille. Les musiciens, s’ils ne sont pas très loquaces, sont en revanche à fond dans leur jeu de scène et dans leur musique, et on admire Robin Zielhorst onduler sur sa basse au rythme des morceaux, tandis que Sean Reinert martèle ses futs avec une belle précision. Tymon, guitariste et responsable des growls des titres plus violents, se montre lui aussi précis et très efficace. Paul Masvidal s’offre même un petit tour dans le public en fin de set, avant de remonter sur scène sous les applaudissements. Le chanteur prend le temps de remercier ses fans de s’être déplacés, avant d’enchaîner sur le morceau suivant. Le set se termine après un peu plus d’une heure trente de musique quasi ininterrompue. Le groupe prend le temps de saluer chaleureusement son public avant de quitter la scène, sous de longs applaudissements.

On ressort avec le sourire d’une soirée fort réussie, grâce à deux prestations de très bonne qualité. On attend désormais un nouveau retour de Cynic dans notre capitale avec une grande impatience. Bravo aux deux combos de ce soir et un grand merci à Seasons of Mist pour nous avoir permis d’être présents ce soir.