MY OWN PRIVATE ALASKA - PARIS
Avec : MY OWN PRIVATE ALASKA, MAGYAR POSSE
  Date du concert : 16-05-2010
  Lieu : Le Nouveau Casino - [ 75 ]
  Affluence : nc
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 24 mai 2010 , réalisée par DarkSam - Photographe : Darksam
   
Il est 19h10 et c’est le désert total devant le nouveau Casino, mis à part deux photographes, bien habitués des lieux ! Ce n’est pas très bon signe pour un concert annoncé a 19h30 me suis-je alors dit. Connaissant l’originalité du concept de MOPA et n’ayant jamais assisté a l’un de leurs concerts, je ne doutais pourtant pas de leur notoriété sur la capitale.

Disons que le public a été assez ponctuel cette fois ! A 19h30 la salle était bien pleine ! Et les finlandais de Magyar Posse n’ont pas tardé à monter sur scène pour assurer cette première partie de concert ! « Magyar Posse» est, selon la légende, le nom d’un vin blanc assez célèbre, et n’est autre ici qu’un groupe de cinq musiciens formé en 2000 et ayant déjà à son compte 4 albums, produit un son post-rock instrumental et assez riche se baladant dans plusieurs styles.
La musique est planante ; intense. Les musiciens se donnent à fond et le public se retrouve en phase dès le second morceau.. D’ailleurs ce n’est pas dans les pogos que le public de ce soir trouvera son plaisir mais plutôt dans la quiétude d’une bonne écoute. Un public calme mais en transe avec la musique !
Une musique qui laisse d’ailleurs place à l’imagination et qui fait ressortir des images… Dès lors que cela ressemble à une OST , on ne peut s’abstenir de penser à Ennio Morricone dont le groupe est grandement influencé (notamment avec les arpèges de guitare au son bien particulier…)
Le set ne dure pas longtemps (moins d’une heure) puis le groupe quitte la scène en laissant derrière lui une bonne dose d’énergie positive ; le public parisien semble être conquis.

Après un certain temps de mise en place le trio toulousain investit la scène avec cette fois un décor assez spécial : de longues chaines suspendues au plafond des quatre cotés de la scène, auxquelles sont accrochées des peintures de caractère expressionniste signées « Yohan Hennequin » qui n’est autre que le batteur du groupe !
Et c’est le pianiste Tristan qui prendra le micro pour saluer le public, et s’exprimer pendant un temps assez long d’ailleurs, chose qu’il a justifiée en annonçant qu’il y’aura pas « d’inter-chanson ».
Finie l’ambiance chaleureuse ; place au sérieux ! Et c’est avec un « Amen » que le groupe commence son set ; une vraie claque sonore. Le concept est accrocheur, en effet MOPA aime se décrire comme étant (dixit myspace) « Trois musiciens assis. Un pianiste. Et des notes qui amènent loin. Loin d’ici, de tous ces paysages sacrifiés. Un batteur. Frappant comme si aujourd’hui était le dernier jour à vivre. Et un chanteur. Condamné à hurler sans répit un romantisme exacerbé, une violence sournoise, un nihilisme désespéré... Trois musiciens assis sur une bombe »
C’est pour cela d’ailleurs que le groupe a sollicité l’intérêt de Ross Robinson (producteur américain de quelques petits groupes comme Deftones, Korn, Limp Bizkit, Machine Head) avec qui il ont sorti leur debut album « Amen »
Leur son est bien rempli : entre les accords et les arpèges de piano, le jeu violent mais mélodique du batteur, sans parler du chant qui sort des tripes ; on y retrouve une certaine densité inattendue au départ quand on voit la formation. Bizarrement, l’absence de basse et de guitare ne se fait pas sentir et le son est bien équilibré ! Bien au contraire cela donne un son cru, réaliste et surtout épuré allant bien avec le concept du groupe ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les fans sont resté mitigés sur la production du nouvel album qui a eu tendance à s’éloigné de ce coté cru en multipliant les effets…
MOPA sur scène est avant tout une performance physique, le fait qu’il soient assis ne diminue pas l’intensité de leurs prestation bien au contraire, mais Mika « le chanteur » n’hésite pas à se lever par moments ou à aller taper sur les cymbales de Yohan.
Après un « Anchorage » et un « After You » le groupe enchaine avec une reprise de « Where Did You Sleep Last Night » qui nous fait penser au climax de l’interprétation de Kurt Cobain pendant l’unplugged de 1994, sauf qu’ici le climax est au début et le morceau se balance entre violence et douceur montrant bien les capacités vocales de Mika.
Le groupe termine avec trois morceaux qui frôlent l’expérimental notamment lors de l’interprétation puisque le chanteur n’hésite pas à aller frotter son micro sur les chaines suspendues, produisant un son plus bruitiste que musicale, ou a frapper un tableau sur la fin rallongée de « Just Like You And I » montrant bien le gout avancé de ce groupe pour la mise en scène.
Après une heure de musique « extrême / assis » le set se termine donc. MOPA, c’est dès le début qu’on fait le choix d’y adhérer ou pas. C’est radical ; c’est un concept, une énergie… Le groupe vit sa musique sur scène ; il ne s’agit pas d’apprendre ses riffs par cœur mais de se donner ! Et c’est ce que le Trio toulousain a réussi à faire durant cette soirée parisienne.
Seul hic, la batterie est assez présente par moments et cela a tendance à masquer la voix de temps à autre ! Mais cela reste une superbe soirée avec une très belle découverte qu’est Magyar Posse que j’espère revoir bientôt sur la capitale !

Setlist :
Amen 
Anchorage 
After You 
My Girl 
Broken Army 
Die for Me 
Ode to Silence 
Just Like You And I 
I Am an Island 

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