CHRONIQUES CONCERTS

En ce venteux mardi de mai, c’est la direction de la Tour Eiffel que je prends, car une petite soirée franco-hongroise regroupant Housebound et Superbutt est annoncée au Star Café. A mon arrivée à 19h30, le bar est encore relativement vide, quelques personnes sont dispersées ici et là autour d’un verre, mais l’affluence n’est vraiment pas record pour le moment. Après une petite bière et quelques mots échangés, me voici embarquée dans une interview (quelque peu rallongée) du chanteur de Housebound, ce qui me fait malheureusement rater le set du premier groupe, Corpse Division. Les musiciens et leurs fans semblaient plutôt contents de leur prestation à leur sortie de la salle.

Un petit tchin avec le patron fort sympathique du Star Café, et direction l’étage afin d’assister à la prestation de HOUSEBOUND. Venu tout droit de Strasbourg, le combo présente ce soir la première moitié de son second album (il faut suivre !), intitulée « Winterblow » qui sort le 18 mai prochain. C’est pour moi une totale découverte sur scène, et il faut avouer que ça envoie plutôt bien. Le groupe joue dans la « fosse », au plus près de ses spectateurs, et se donne à fond malgré un public peu nombreux et un peu trop calme. Musicalement, Housebound donne dans un mélange de métal et de hardcore, style de musique taillé pour la scène, et on ressent tout le plaisir des musiciens à se produire en live. Au niveau de la set list, c’est donc l’intégralité du nouvel opus qui est jouée ainsi que deux titres de l’album précédent. Que ce soient des morceaux rapides et efficaces ou des chansons plus lentes, dont une à la limite de la ballade, le sujet semble maîtrisé et on passe un moment très agréable tout au long du set des Housebound. Un dernier headbang sur « Hawks & Doves », extrait plein d’énergie de « Winterblow », disponible sur les myspace et site internet du combo, et c’est déjà terminé. Pour résumer le tout, on pourrait facilement utiliser les termes de « joyeux bordel », ce fut en tout cas une belle découverte live, à revoir à son prochain passage dans la capitale !

Set list :
The Great Society
Dig
Speak Less, Say More
Channel N°5
The Nipple Song
Good to Go
Dear Whoever
Hawks & Doves

Un petit tour dehors pour prendre l’air, et après une bière bien fraîche, très gentiment offerte par le gérant du bar, c’est reparti pour du gros son, puisque c’est au tour de SUPERBUTT d’entrer en piste. Les Hongrois font la promotion de leur dernier album en date, chanté en anglais et intitulé « You and Your Revolution » (qui est d’ailleurs très réussi, soit dit en passant). Il est bien dommage que la salle ne soit pas davantage remplie, car Superbutt nous offre une prestation pleine d’énergie, avec un amour évident de la scène. Véritable frontman, Andras, le chanteur du combo, se montre souriant et sympathique, tout en poussant très bien sur sa voix. On ressent une grande cohésion de groupe, malgré des changements récurrents de line-up et le fait que le batteur ne soit qu’un remplaçant (qui a appris tous les morceaux en dix jours, dixit Andras). Quelques fans / amis venus de Hongrie sont présents, headbanguent en rythme sur chacun des titres interprétés et tous se montrent réceptifs à la musique de Superbutt. On applaudit la performance vocale, notamment sur « Lift Her » et le jeu carré et plein d’entrain des musiciens. Le groupe annonce qu’il n’y a pas de couvre feu prévu à 23h, et qu’il peut donc encore jouer plusieurs chansons, pour le plus grand plaisir de tous, puis il termine sous les applaudissements. A la demande générale des Hongrois et des Français présents, les Superbutt proposent un rappel imprévu, au cours duquel ils interprètent un morceau en hongrois (quand même, on l’attendait !).

Set list (incomplète) :
Broken Nose
Washaway
Figure
Gone Far
Lift Her
Better Machine
Blisters
Fishmachine
Free World

Voici donc une bien belle petite soirée passée au Star Café, avec deux concerts de qualité. Le problème ne vient pas du tout des groupes ni de l’organisation impeccable, mais plutôt de la motivation des gens à soutenir la scène dans les petites salles. Il est un peu triste de voir de bons combos se produire devant quelques curieux seulement, alors qu’ils méritent largement de remplir un lieu tel que le Star Café. On remercie néanmoins le gérant de continuer d’organiser des soirées métal dans son bar et les membres d’Epiphora pour leur très gentil accueil. Bravo enfin aux groupes de ce soir, on espère les revoir bien vite sur Paris, avec un public plus conséquent.