CHRONIQUES CONCERTS

Après le cataclysme Bolt Thrower ayant ravagé la contrée il y a quelques jours, les organisateurs de My Reference Events remettent le couvert en proposant cette fois ci une affiche des plus originales et surtout 100% inédite! Car s'il est toujours bon de revoir Opeth ou Epica pour la 8ème fois, il demeure on ne peut plus appréciable de découvrir de nouvelles prestations. Arkan, Suidakra, Orphaned Land, c'est du jamais vu à Lyon, et cela fait plaisir de voir que certains se « mouillent » un peu pour permettre aux metalleux curieux et avides de son de faire de nouvelles découvertes.

Aujourd'hui dimanche, jour des patates au beurre, le concert démarre de bonne heure : 18h30, histoire d'éviter les retours trop tardifs et les gueules de bois trop prononcées au boulot le lendemain. Quelle délicate attention. Place à Arkan, formation qui continue, après un album remarqué, à bien faire parler, et ce à juste titre. Le mélange ambiances orientales et metal très costaud se révèle particulièrement efficace ce soir. Les français se montrent extrêmement solides sur les planches, heureux de jouer et vraiment très en forme. Les parties vocales avec association d'une chanteuse sont parfaitement exécutées tout comme les associations arabisantes se montrent bien plus qu'un simple agrément. Non, Arkan possède véritablement son identité originale pour un résultat des plus détonnant. Personne ne s'y trompe, le groupe balance un son des plus percutant, avec des parties death scotchantes qui plus qu'une mise en bouche, constituent une entrée bien conséquente pour ce début de ce soirée.
Attention, le groupe monte et maitrise le live (et sait en jouer comme sur la petite reprise de Khaled) , et pas besoin de savoir tirer les cartes pour lui prédire des passages sur les scènes internationales de plus en plus nombreux.

L'affluence n'est pas encore à son comble, et les retardataires avec un billet annonçant l'ouverture des portes à 19h déploreront avoir manqué la première partie.
Mais les festivités ne sont pas terminées avec l'arrivée de Suidakra, pour la première fois à Lyon et pour la bonne surprise de ces messieurs : un premier rangs qui se charge de groopies déchainées. Et bien autant satisfaire ces demoiselles avec un set déroulant de quoi les faire vigoureusement headbanguer. Les allemands jouent effectivement très vite, et très bien. Si les jeux de lumière sont peu valorisants, Suidakra semble plus miser sur la vitesse d'exécution pour attirer l'attention. Dommage pour ceux appréciant plus le coté folk de certaines compositions, celui ci ne transparaitra que très peu, au profit de sonorités plus proches de l'école scandinave que du folklore allemand. Loin d'être ennuyeux, les premiers titres dégagent malgré tout une légère répétition sonore, et il faut bien une piste plus joyeuse et plus dansante pour vraiment déclencher les premiers mouvements de pit. Une demande de circle pit qui se transforme en gigue de taverne? Ma foi, voilà qui reste plus convivial, et tout le monde, ou presque, en redemande.
Malgré cette belle énergie, dommage que le groupe, qui possède tout de même une large discographie, aie occulté ses parties acoustiques pour un résultat final réussi, mais qui laisse une étrange impression...de trop traditionnel peut être? Les fans sont en tous cas en plein délire et hurlent au rappel mais non, le timing est serré mais les allemands, sympathiques, proposent un rendez vous d'après concert, certaines y courent déjà.

Attendez au moins le passage du groupe suivant avant de filer! Orphaned Land? Mais quelle bonne idée d'avoir fait jouer ce groupe. Et à l'image des nouveaux visages présents dans le public, pas mal ont fait le déplacement pour voir cette formation. L'entrée en matière promet déjà beaucoup avec des musiciens se présentant certains en djellaba et un chanteur pied nu habillé d'une simple toge blanche. « Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas Jesus », quelques mots qui plantent de suite le décor, ce soir, il y a du showman sur scène. Malgré le handicap de la panne de sample, Orphaned Land se lance dans une prestation mémorable de métal pluridisciplinaire. Doom? Death? Progressif? Mélodique? Acoustique? Le mélange surprend agréablement, tout comme les transitions instrumentales avec chant clair tout bonnement somptueuses et chargées d'émotions. A l'instar des fans de Suidakra, ceux d'Orphaned Land ne se font pas prier pour chanter et répondre aux invitations d'un frontman très communicatif, et qui transforme progressivement la salle en une ambiance de club Med'. La bonne humeur des musiciens est très communicative et le fond permanent d'influences orientales fait des merveilles. Assurément, voilà un groupe qui possède une sacrée identité! Musical et culturel se mêlent en harmonie, et toujours ce chant clair très pur captivant, la prestation ne peut laisser indifférent, même si certains déploreront le manque d'anciens titres, le dernier album, promotion oblige, restant le plus représenté sur la set list.
A l'image de textes en différentes langues, Orphaned Land porte également un message : un message de réunification et de paix entre différences politiques, religieuses ou culturelles, et chaque spectateur l'aura certainement ressenti via une musique très touchante.

Quelle soirée! Accourez pour suivre les différentes étapes du Never Ending Tour, une date événement et gros coup de cœur qui se distingue dans une année musicale pourtant très riche. A tous les amateurs d'originalité et de métissages musicaux foncez foncez, en espérant revoir Orphaned Land sur les planches très bientôt.