OPETH - PARIS Avec : OPETH |
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Date du concert : 03-04-2010 | |
Lieu : Bataclan - [ 75 ] | |
Affluence : 1500 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 12 avril 2010 , réalisée par YoG - Photographe : YoG | |
3…2… 1… Partez ! C’est tout excité que je quitte précipitamment le travail pour me diriger au triple galop vers le Bataclan à l’occasion du concert anniversaire des vingt ans d’Opeth. Annoncé comme un concert exceptionnel, l’attente se faisait longue ! Tout guilleret, j’arrive quasiment à destination quand j’aperçois la plus grande file d’attente qu’il m’a été donné de voir pour un spectacle au Bataclan. Des fans venus des quatre coins de la France (et même de l’étranger) sont amassés devant la salle, et l’attente semble s’être faite très longue au vu de l’état de fatigue avancé de certains. J’apprends ainsi que certaines personnes sont là depuis le matin !
Après avoir retrouvé quelques connaissances, je pénètre dans la salle à mon tour, dans un Bataclan des grands jours : le balcon est complet (est-ce possible d’être plus complet que complet ??) et la salle est surpeuplée ! On en arriverait à se demander par quel moyen est-il possible de faire entrer tout ce monde qui attend dehors alors qu’il reste « officiellement » une dizaine de minutes avant le début du show ? Officiellement, car suite à un gros problème d’organisation, le groupe monte sur scène alors qu’une bonne partie du public attend toujours à l’extérieur de la salle… Les lumières s’éteignent donc, et c’est sous les vivas de la foule en délire que le groupe prend place sur cette très belle scène du Bataclan. Une atmosphère propre à Opeth y est alors présente ; tout est sobre, sans ornements ni artifices. L’excitation est à son comble, et la salle semble être prête à exploser dès la première note du concert ! Mikael Åkerfeldt, dont l’aura sur scène est indescriptible, entre sur scène le sourire aux lèvres et a, semble-t-il du mal à le contenir. Et c’est tout naturellement que le groupe va nous gratifier de la première chanson de l’album mythique qu’est « Blackwater Park », qui doit nous être joué en intégralité ce soir même ! Ainsi, « The Lepper Affinity » nous est administré sans avertissement préalable, entraînants de joyeux headbangs dans toute la salle, et déclenchant l’hystérie de la totalité du public. Le son est carrément parfait, et le lightshow est plus qu’efficace ! L’occasion pour Åkerfeldt de nous gratifier, en plus d’un jeu d’une pure beauté, d’une voix gutturale de très grande qualité (pour ne pas dire la plus belle voix gutturale qu’il m’a été donné d’écouter). Les parties chantées en voix claire sont d’une extrême pureté, et je reste une fois de plus choqué et subjugué quand à la manière qu’a Mikael de passer d’une voix si agressive à une voix si douce et mélodique… Enchaînant les titres de l’album dans l’ordre d’écoute traditionnel, c’est donc en toute logique que suivent « Bleak » et ses riffs féroces, ainsi que « Harvest » qui nous permet de souffler un peu. Notons qu’il aura fallu attendre ces titres pour que les malheureux spectateurs qui faisaient la file dehors soient tous rentrés. Quel dégoût d’avoir été amputé d’une partie de cet album, quand on réalise que l’on a la chance d’assister à un tel évènement….. Passons à la suite du concert : quand « The Drapery Falls » intervient, c’est carrément le délire dans la salle ! Les fans au grand complet chantent sur sa mélodie entraînante, et la magie Opeth a, depuis quelques chansons déjà, presque opéré. Presque, car c’est à un Mikael Åkerfeldt littéralement muet que nous avons à faire aujourd’hui, or cela ne lui ressemble pas lui qui est si communicatif avec le public et qui n’hésite pas à chambrer ce dernier ! Ce mutisme rend une bonne partie du public assez nerveux, et on en vient à s’interroger des raisons qui poussent ce demi-dieu à être contraint au silence… Nous n’en saurons pas plus ! « Dirge For November » avec ses arpèges et son ambiance planante et torturée, puis la diabolique « The Funeral Portrait » s’enchaînent, et pour conclure ce premier set d’une heure c’est à « Patterns In The Ivy » de marquer un dernier break et au titre éponyme « Blackwater Park » de nous achever, dans une chaleur épouvantable ! Au balcon, les gens suffoquent carrément, et certains ont d’ailleurs été contraints de descendre quelques minutes pour s’aérer (en fosse ; le comble !!). Il s’en suit une interruption d’une vingtaine de minutes, au bout de laquelle le groupe est attendu de nouveau sur scène pour nous administrer le second set, composé d’inédits, de titres rares et/ou jamais joués (je vous invite à ce propos à lire l’interview que nous a accordée quelques jours avant le concert Fredrik Åkesson, guitariste du groupe). C’est donc après quelques minutes de repos qu’Opeth au grand complet est de retour sur scène, avec un Åkerfeldt qui semble avoir retrouvé le sens de la parole (et de l’humour par la même occasion !). Aussi, nous aurons désormais le droit aux interventions tant attendues du leader charismatique du combo suédois entre les chansons du second set, et ce pour notre plus grand plaisir. Vous en aurez un aperçu à la fin de cette chronique ! « Forest Of October » (Orchid, 1995) ouvre les hostilités du second set, dans une salle toujours chauffée à blanc ! Elle est suivie de « Advent » (Morningrise, 1996). On peut apprécier l’acoustique de la salle, ainsi que la prestation du groupe, qui malgré quelques soucis concernant la guitare de Fredrik, arrive à délivrer un show d’une exceptionnelle qualité ! C’est au tour d’April Ethereal (1998, My Arm Your Hearse) de succéder à la chanson précédente, et on remarque ainsi que le groupe choisit les titres de façon chronologique, nous invitant à parcourir l’ensemble de leur carrière musicale. Quand raisonnent les premières notes de la chanson suivante, l’hystérie la plus totale envahit la salle ; « The Moor » (Still Life, 1999) est explosive en live ! Son intro très lancinante brusquement interrompue par un riff tout droit issu du royaume des dieux de la guitare, sa complexité mêlée à son harmonie et à sa « beauté naturelle », ses voix douces et gutturales alternées de façon subtile avec les solos de guitare et le rythme parsemé de multiples breaks… Sans aucun doute le point d’orgue de la soirée ; tout bonnement exceptionnelle prestation ! C’est « Wreath » (Delivrance, 2002) qui est chargé d’administrer une cartouche supplémentaire au public qui commence à tressaillir ! De plus en plus de personnes délaissent le cœur de la fosse pour se désaltérer au bar ; il faut dire qu’il s’agit d’une véritable fournaise à l’intérieur du Bataclan ce soir comme c’est rarement le cas ! L’excellent « Hope Leaves » (Damnation, 2003) nous amène une touche de douceur et de subtilités dans ce monde de brutes (mais qui nous convient si bien !). Cela marque une véritable pause dans ce second set, bien méritée pour certains il faut le dire (il suffit de voir les visages des spectateurs qui étaient au milieu de la fosse) et c’est l’occasion pour Åkerfeldt de nous faire jouir d’une voix cristalline dont lui seul a le secret. On comprend bien assez vite que c’est bientôt la fin du show ; aussi il est temps de nous administrer un « Reverie-Harlequin Forest » de toute beauté, forçant le public à puiser dans ses réserves pour décrocher ultimes headbangs et hurlements ! Le rythme est très entraînant, et c’est un Fredrik Åkesson déchaîné après plus de deux heures d’un show intense qui se charge d’insuffler les riffs dévastateurs aux côtés du maître Åkerfeldt. Parlons aussi du cas Martin Mendez, qui est assuré de se charger de la basse. Que dire de ce bassiste devenu emblématique d’Opeth également, de ses innombrables headbangs et de sa simplicité sur scène mis à part qu’il est devenu indispensable au groupe ! Martin Axenrot, à la batterie, c’est pas en reste. « Legolas », comme il est surnommé par de nombreux fans d’Opeth, a rejoint le groupe un an avant Fredrik et, semble-t-il, a su s’intégrer parfaitement à l’image et aux espérances du groupe. Per Wiberg aux claviers a été légèrement sous mixé ce soir, ce qui n’est pas plus mal au final car cela nous a permis d’apprécier ses arrangements au synthé sans pour autant que cela n’empiète sr les autres instruments, comme ce fut le cas par exemple lors de leur dernière prestation à l’Elysée Montmatre en 2008. Le final de « Reverie-Harlequin Forest » est absolument énormissime avec un riff venu d’on ne sait où et interprété par un groupe au sommet de sa forme ! Rythmiquement pénible à souhait, il nous est délivré à la perfection, soulignant qu’à Opeth, rien n’est impossible ! Quelle claque mes aïeux !! C’est en toute logique que «The Lotus Eater » (Watershed, 2008) vient achever deux heures et cinquante minutes de concert d’une intensité folle, durant lesquelles nous n’étions plus sur terre mais sur la planète Opeth ! Le public réserve une standing ovation au groupe ; les spectateurs au balcon sont tous debout, les «Opeeeeeeeeeeeeeessssss » fusent dans la salle, certaines personnes ont les larmes aux yeux, et d’autres n’ont plus de forces pour pleurer ! Le groupe est absolument énorme, et frôle la perfection (pour ne pas dire qu’il l’est..) ! Opeth n’est pas un groupe « visuel » ; les musiciens restant concentrés sur leur musique et évitant de sauter partout comme le feraient d’autres groupes. Mais Opeth, c’est une musique qui se vit, qui se partage. Une musique qui se comprend, aussi. Mikael Åkerfeldt est sans aucun doute l’un des tout meilleurs frontmen actuels, et semble être intouchable. Jouissant d’une aura indescriptible, il sait comment mélanger modestie et prestance. Il a aussi su s’entourer de musiciens aussi talentueux qu’efficaces, et faire perdurer le nom d’Opeth à travers les années. Ce concert anniversaire d’Opeth, c’est le sien ; rappelons qu’il s’agit du seul membre du groupe à avoir fait partie de la formation depuis le début ! Que dire si ce n’est que l’on ne ratera sous aucun prétexte le prochain show, qui ne sera sûrement pas du même acabit que ce concert si spécial mais qui, on le sait à l’avance, sera tout aussi exceptionnel ! Merci à Mikael Åkerfeldt et à Martin Mendez, qui sont venus à la rencontre de la poignée de fans toujours présente devant la salle (et au bar situé juste à côté) ; on aurait pu s’attendre à ne pas les voir après un concert de cette importance. Ce concert restera, sans aucun doute, un souvenir inoubliable pour tous ceux qui étaient présents ce soir là ! Setlist : [Blackwater Park] : - The Leper Affinity - Bleak - Harvest - Birge For November - The Drapery Falls - The Funeral Portrait - Patters in the Ivy - Blackwater Park [2nd Set] - Forest Of October - Advent - April Ethereal - The Moor - Wreath - Hope Leaves - Reverie / Harlequin Forest - The Lotus Eater Et comme promis, voice les “Mikael Åkerfeldt bonus quotes” ! - (Mikael lit une lettre jetée sur scène) “For My Lord, The Swedish Sexy Beast” […] “It’s from a guy !” - (cri du public) “ I love you Mikaël” ! Réponse : “Is that a woman ?” - “ Everybody has a Death Metal Melodic band in Sweden. My mother too has a Death Metal Melodic Band” no images were found |
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