CHRONIQUES CONCERTS

Ce vendredi frileux du mois de Mars, c’est la soirée de la « Zic du Cru » des bénévoles du Clacson à Oullins qui nous proposent tout d’abord un bar « re-looké » avec des expos artistiques tout autour, et puis côté scène ce sera du grindcore, du hardcore et un peu (beaucoup ?) de métal aussi.
Trois formations, l’ESPRIT DU CLAN, SCORCH et BOUNTY HUNTER, vont essayer de nous coller contre les murs avec des riffs qui tuent la mort et des blasts à gogo.

Les Lyonnais de BOUNTY HUNTER avec la lunette de WC accrochée au kit de batterie pour annoncer la couleur, et ses deux frontmen en verve vont chauffer une salle bien remplie pour l’occasion. Petits morceaux, petits brûlots déjà classiques et beaucoup d'improvisation sont au menu fécal mais pas seulement. Le combo se veut festif avant tout, et après quelques envois qui décapent les conduits auditifs, le PQ fait son apparition pour inviter l’auditoire sur scène. Alors, c’est la fête, c’est le grand cirque, le bal des dérangés avec même un gros canard qui vient exciter les musicos. Puis retour au grind, au métal de la mort avec du « core » bien pèchu. Progressivement le Clacson se réchauffe et s’échauffe pour la suite des hostilités. Première partie bien sentie des Bounty qui ont installé l’ambiance pour la soirée, on n’en demandait pas tant !

Après le passage obligé à l’abreuvoir sympathique des lieux, il faut vite retourner vers l’estrade pour accueillir ceux de Montpellier, les coreux de SCORCH qui lancent les décibels illico. Leur hardcore se mérite en quelque sorte, il faut attendre quelques titres pour rentrer dans leur univers, dans leur « trip » aux cotés ambiances inventives. Mais ensuite ce n’est que du bon, de la balle, ça cogne, ça écorche avec des textes enragés et engagés. Côté public, ça remue évidemment, ça participe bien physiquement, le ton est donné pour cette nuit agitée. A l’écoute, on ressent les bonnes influences de LOFOFORA, mais aussi de GOJIRA. Un peu de fusion, un peu de ragga, bref une cuisine épicée de groove qui n’est pas faite pour nous déplaire.
Leur chorégraphie scénique tient bien la route, entre envois arrachés et déclamations plaintives, tout est bien varié et leurs compositions font mouche. Leur réputation grandissante n’est pas usurpée et ce soir ils l’ont encore confirmé cqfd.

Après un déménagement presque complet du matériel scénique une intro samplée annonce l’arrivée de L’ESPRIT DU CLAN qui proclame à l’image de son dernier album « L’Enfer, C’est le Notre ». Alors effectivement ce soir ce sera l’enfer des pogos, des slams, de la sueur et du déchainement massif du public repoussant les « retours » de scène contre nos cinq Parisiens déchainés. Vous avez dit cinq ? Mais oui, il manque à l’appel Shiro seconde partie de l’hydre bicéphale. Mais rassurez-vous, ce n’est que provisoire et ce soir l’Esprit du Clan va quand même tout détruire dans un Clacson chauffé à blanc. Arsene tient le public par la gorge et ne le lâche plus. A côté et derrière lui, ça tabasse sec. C’est une machine de guerre bien huilée qui nous envoie des brûlots plus percutants les uns que les autres avec une batterie au taquet, une basse ronflante et des grattes lâme de rasoir. Alors on rase pas les murs, le temps assassine dans ce circus frénésie, c’est le venin de la nuit, c’est une nouvelle drogue et caetera. C’est le résumé des titres de ce soir récapitulés en fin de chronique.
L’Esprit du Clan impressionne par sa puissance de feu, son charisme et son sens du partage, c’est sans appel. Tout est ravagé dans cette salle avec tantôt de la fureur, tantôt de l’émotion envoyées par un quintette maniant l’esprit hardcore, la lourdeur plombée du métal et les mosh-pits bulldozer. Excellent tout simplement, qui a dit comme d’habitude ?

Set-Liste

Intro
Mesdames & Messieurs
Circus Frénésie
L’Enfer c’est le Notre
Phénix
Dans cette Fournaise
Le temps Assassine
La nuit
Nouvelle Drogue
Révérence
On Rase les Murs
Talion
Le Venin
Compact
Et Caetera

Encore une bonne soirée à mettre à l’actif du Clacson où finalement tout est bon (démago ?). Merci beaucoup pour ce concert qui avait du « core » (corps), aux bénévoles des lieux et merci évidemment aux musicos des trois groupes de ce soir qui se sont donné « tout à fond » pour un moment bien costaud dans le style.