CHRONIQUES CONCERTS

Pour varier un peu les plaisirs, My Reference Events nous propose ce Lundi soir une affiche résolument Rock n’Roll avec au menu du rock bien sûr mais aussi un peu de punk et même un peu de soul. La tournée des Américains BELLRAYS/FLESHTONES s’est arrêtée à Lyon pour satisfaire un public de connaisseurs restés un peu bloqués dans les années 70/80, public dont la moyenne d’âge se révèle assez élevée dans l’ensemble. Mais qu’importe, il convient à tous d’assister à ces prestations ne serait-ce que par curiosité, sortons un peu de notre sectarisme métal/rock bien souvent prit en flagrant délit (délire ?).

Ce sont les régionaux de X-RAY VISION qui se présentent simplement sur scène pendant que le CCO se remplit progressivement. Le quintette nous offre un rock instrumental que l’on pourrait qualifier de sidéral. En effet les claviers s’aventurent souvent dans des harmonies S.F. pour introduire les compositions. Prestation carrée, en place, mais qui ne passionne pas forcément les premiers visiteurs du soir qui sont venus chercher d’autres émotions binaires avec la suite.

Cette suite c’est THE FLESHTONES, rock garage de New-York qui va investir les planches et même la salle entière. Car si un marche pied est installé devant l’estrade, ce n’est pas pour que le public monte sur scène. C’est tout simplement pour permettre aux musiciens très démonstratifs du groupe de venir dans la foule pour mettre de l’ambiance. Tenues colorées très « fifties », les ricains s’envoient en l’air, frôlent les têtes de ceux des premiers rangs avec leurs manches de guitare, se retrouvent par terre, en font des tonnes pour résumer une certaine chorégraphie qui ne baissera pas d’intensité tout au long de leur set. Cette démonstration très rock n’ roll, peut-être « has been » pour certains, se révèle jouissive pour la majorité d’un public aux anges, « rock n’roll never die ». C’est en quelque sorte un certain revival qui nous est offert avec des effluves fleurant bon les pionniers du genre comme Little Richard, Chuck Berry, Buddy Holly, Eddie Cochran, mais aussi The Stooges, The Raiders & The Wailers ou encore Elvis Costello, une tranche de vie résumée tout simplement. Le spectacle est donc partout dans la salle où une bonne ambiance est de rigueur. Basse qui crépite, guitare qui fume, batterie plombée, frontman épileptique qui va de temps en temps pianoter sur un synthé et sort une harmonica à l’occasion, c’est classique en somme, mais très efficace. A la fin du show, le quintette descend encore une fois dans l’assistance, instruments en main, un « tom » détaché de la batterie à bout de bras et puis c’est une sortie de scène, c’est fini tout simplement.

Et maintenant, laydies and gentlemen, THE BELLRAYS from California is on stage. Place au punk/rock/soul enmené par Lisa Kekaula en frontwoman de choc. A ses côtés, Bob Vennum à la guitare, Justin Andres à la basse et Craig Waters à la batterie. Ça démarre très fort avec des envois assez « punky » et assez « groovy ». Le groupe possède une dynamique impressionnante à laquelle on ne peut résister longtemps sans hocher de la tête et taper du pied. Leur rock bien épicé avec une chanteuse à la voix profondément puissante et soul suggère une certaine comparaison. On peut imaginer Aretha Franklin avec le mythique groupe précurseur du punk/hardcore MC 5 de Détroit qui sévissait au début des seventies et a laissé des traces… Avec 20 années de concerts et d’albums, la formation des BELLRAYS s’est fait un nom même en Europe et ce soir la preuve de leur succès se trouve devant nous et dans nos oreilles. Pendant plus d’une heure les Californiens transpirent le rock tout simplement. Et comme leurs prédécesseurs de ce soir, la frontwoman rend visite régulièrement au public en descendant de la scène pour une meilleure « communion » de cette musique qui finalement n’a pas prit une ride et c’est tant mieux. Succès garanti donc pour les musiciens de THE BELLRAYS qui ont encore de beaux jours devant eux lorsque l’on voit l’assistance réjouie. 23 heures, fin du show, lumière SVP !

Après une dernière boisson « houblonnée », il faut se résoudre à laisser la chaleur ambiante du CCO pour affronter le vent glacial de ce début Mars, sans oublier de remercier encore une fois My Referencevents instigateur de cette soirée originale en elle-même, mais très appréciée.