CHRONIQUES CONCERTS

Pour la sortie de leur nouvel album « 669 » le trio français ALIVE INC a la chance de suivre les déjantés de Freak Kitchen sur les dates de leur tournée française. Choix plus que judicieux tant le combo offre des similitudes avec les Suédois. Dans un style plutôt fouillé, voire parfois démonstratif, le set proposé est de qualité et la musique des ALIVE INC alterne metal progressif à la ricaine et pop rock couillu dans l’air du temps…le tout agrémenté de passages résolument plus agressifs et « rentre dedans ». La recette est efficace et les musiciens dotés d’un professionnalisme incontestable : le chanteur guitariste est particulièrement expérimenté et les soli très inspirés, le bassiste est tout en puissance et semble super à l’aise sur les planches, quant au batteur, la frappe est exemplaire de précision. On pourra tout de même reprocher certaines longueurs et le set aurait certainement gagné en rendement en s’allégeant de quelques passages superflus. A noter la reprise plutôt réussie de « sowing the seeds of love » des Tears For Fears !

Nos trois barjots de FREAK KITCHEN ne ratent jamais la capitale héraultaise lors de leurs passages en terre française ! C’est tout à leur honneur !
Depuis le gigantesque et sublime album  « Move » (véritable machine à tubes de pop-metal-groovy sortie en 2002), le groupe semble avoir perdu un peu de sa légendaire inspiration musicale sur ses deux derniers albums ! Quoiqu’il en soit le trio reste indétrônable sur les planches. Les trois gus sont en parfaite osmose et chaque musicien semble avoir trouvé définitivement sa place, chose plutôt difficile par le passé lorsque Mattias monopolisait la scène de par son charisme, son ego un tantinet démesuré, et sa propension à une logorrhée parfois pénible ! Désormais la cohésion est de mise et le trio semble toujours prendre autant de plaisir. Le set va passer à toute vitesse, sans temps mort ! La part belle sera donnée, à ce que semble attendre le public, à savoir les titres de ce fameux « move » : « porno daddy », « ugly side of me », « snap », « seven days in june », « nobody’s laughing »… bref la quasi-totalité de leur chef d’œuvre va faire groover un Rockstore au taquet !
Les seuls titres joués des derniers albums passent plus discrètement, hormis le très expérimentale et indianisant « teargas jazz » et l’entêtant « speak when spoken to ».
Bien sûr, FREAK KITCHEN, comme à l’accoutumée ne va pas se cantonner à la musique, et l’humour sera de mise : Chris (basse), affublé de son improbable déguisement à la « mad max » version kitsch, parvient à jouer précisément tout en foutant un joyeux bordel. Matthias (guitare-chant) nous gratifiera de ses progrès en langue française et de ses soli inimitables… quant au batteur, il transpire le bonheur et sa frappe de bucheron en ferait pâlir plus d’un.
Un petit interlude va nous permettre de découvrir un instrument un tant soit peu surprenant, le Kelstone (sorte de clavier à cordes joué en tapping, l’hybride « piano-guitare » improbable) sur lequel les deux compères de premier plan vont s’éclater !
Bref, vous l’aurez compris, les FREAK KITCHEN ne sont pas là pour nous vendre des casquettes et leur show est un authentique plaisir pour les yeux et les oreilles. Après un premier rappel « prévu » (dixit Matthias), le groupe revient sur scène pour réaffirmer tout le bien que l’on pense d’eux ! GOODY ! GOODY !