CHRONIQUES CONCERTS

Plus de deux heures d’attente dans le froid strasbourgeois qui avoisine les moins-deux degrés, ça reste dans vos mémoires, et même vos orteils s’en souviennent ! Plus de deux heures d’attente dans le froid strasbourgeois qui avoisine les moins-deux degrés pour voir MACHINE HEAD se produire dans une salle qui les a accueilli dès leurs débuts (la Laiterie), concert « bonus » octroyé par le combo californien avant de partir en tournée européenne avec Hatebreed, Bleeding Through et All Shall Perish pour le Black Procession Tour, ça s’oublie vite ! C’est un Robb Flynn qui a du se faire plaisir lors des fêtes de fin d’année qui descend du tour-bus pour entrer à l’intérieur du club en répondant très gentiment aux saluts du public dont je fais partie, sans pour autant qu’on ait le temps de prendre une photo avec lui. Euphorie de courte durée qui nous replonge dans le froid ! Une fois dans la salle, les claquements de dents silencieux font place aux « Machine Fuckin’Head » scandés par un public chauffé à bloc ! Mais il faudra encore patienter un peu, le temps d’une première partie que les habitués de la Laiterie ont sans doute déjà vue à plusieurs reprises !

La salle est encore un peu clairsemée quand les locaux de S-CORE investissent les planches de la Laiterie. Décidément, les Strasbourgeois enchaînent les bons plans, après avoir ouvert pour Korn, BioHazard, Napalm Death et Pro Pain lors de leur tournée européenne, c’est désormais Machine Head qui s’ajoute à leur palmarès. Malheureusement pour eux, s’il n’y a rien à redire sur leur prestation, le public ne répondra que légèrement présent pendant le show, même si des applaudissements sincères accompagnent chaque fin de morceau. Une demi-heure trop courte, la sauce commençait juste à prendre lorsqu’il était temps de quitter le plateau. Qu’à cela ne tienne pour les Alsaciens, le Power-Core simple mais massif qu’ils délivrent ne peut les empêcher d’être totalement transcendés sur scène. Myron à la basse demande plusieurs circles-pits quand Bertrand défriche les cordes de la guitare. Le colosse Ket au chant est toujours aussi impressionnant, ses hurlements granuleux dévastateurs ne laissant évidemment personne indifférent. Public un peu froid, la faute peut-être à un son brouillon qui n’aide pas le groupe (rageant de voir les overheads surplomber les cymbales du batteur de plus d’un mètre ! Evidemment, la puissance et le corps des compositions en prend un coup). Dommage car le groupe présentait ce soir un tout nouveau morceau, assez doom et planant, qui sera présent sur le prochain album, en plus des autres titres de leur set dont les indispensables "Gust Of Rage" et "In Memoriam" qui clôt le spectacle. En tout cas, S-Core doit être fier d’avoir pu ouvrir pour un des groupes qu’ils affectionnent énormément, c’est quand même Machine Head quoi !


D’ailleurs les Californiens attendent sagement leur tour pendant le changement de plateau qui nous fait découvrir le tout nouveau kit de batterie de Dave Mc Clain, d’un blanc absolument superbe, ainsi qu’un décor classique pour Machine Head, toile de fond immense et baffles nappés de carrés de tissu décorés aux couleurs du groupe. Les premiers essais de kick nous prennent à la gorge, et c’est vers 21h40 que la salle est enfin plongée dans le noir et que le public commence à bouillonner à l’écoute de l’intro de "Clenching The Fists Of Dissent", morceau d’ouverture de tous les concerts du groupe depuis la sorti de « The Blackening » en 2007. On sent monter la température quand les quatre compères pénètrent sur scène dans le noir.
C’est parti, Robb Flynn attaque le premier riff et la fosse sage jusque là se transforme en un pit déchaîné ! Quelle claque ! Phil Demmel headbangue joyeusement et communique bien avec le public par ses mimiques habituelles. Dave Mc Clain harangue ses fûts, en plus de son blast lourd et précis. Adam Duce sur la droite est assez statique, mais s’en donne tout de même à cœur-joie lorsqu’il s’agit de remuer ses blondes mèches, en plus d’entonner les chœurs avec puissance ! Robb Flynn quant-à-lui est chaud du gosier si on en croit à ses growls toujours aussi énormes ! Le frontman se montre très respectueux du public, comme d’accoutumée, en les remerciant chaleureusement à maintes reprises au cours du concert. Et les fans dont je fais partie ne cachent pas leur plaisir quand il affirme que cette tournée est la dernière pour « The Blackening » avant qu’ils s’attèlent à la composition d’un successeur au bijou précité ! Affaire à suivre...
En attendant MH offre au public strasbourgeois de belles surprises au niveau de la set-list, puisque Robb annonce fièrement un morceau qui n’a jamais été joué sur scène par le groupe, "Spine", tiré de l’album « The More Things Change ». Autre surprise, "Exhale The Vile" qui n’a pas du être beaucoup interprété non plus, et un monstrueux et dévastateur "Struck A Nerve" en fin de set ! Pour le reste, c’est assez classique, même si on retrouve "The Burning Red" qui remplace "Descend The Shades Of Nights" en guise de morceau à briquet ! Un petit "None But My Own" pour les puristes des débuts en plus des pépites habituelles, "Imperium", "Aesthetics Of Hate", "Old", "Halo", "Bulldozer" et bien évidemment l’indétrônable et monstrueux "Davidian" en morceau final. Le répertoire de Machine Head est assez conséquent pour ne pas trop se répéter au fil des tournées, et bonne idée de la part du groupe de ressortir des titres des deux successeurs de « Burn My Eyes », sans doute plus méconnus, mais toujours énormes en live. Le son est assez correct en salle (rare pour MH), à condition d’oublier les quelques problèmes de son de Phil Demmel qui l’obligent à quitter la scène temporairement à deux reprises (dont une fois au beau milieu de "Davidian"…), laissant à Robb Flynn la lourde tâche d’assurer seul au chant et à la guitare (rôle qu’il remplit à merveille évidemment !). Ambiance transpiration et coupe de pompes dus aux slams incessants dans la fosse, qui ne reprend son souffle qu’à de rares reprises (difficile de faire des photos potables dans ces conditions, vous excuserez la qualité de celles-ci. Merci à AriseAgain au passage qui a pu flasher aussi pour votre cher webzine !).
En tout cas quel bonheur de voir Machine Head sur scène, toujours impressionnant, toujours à fond après bientôt 16 années de tournées à travers le monde, toujours heureux de monter sur les planches pour tout donner à leurs fans qui le leur rendent bien il faut le dire ! Quelle baffe encore une fois, et après un peu plus d’une heure trente sur scène les quatre musiciens quittent la salle comble de la Laiterie, qui s’en souviendra croyez-moi !

La soirée s’achève, merci à la Laiterie d’avoir accueilli le groupe ce soir ; dans cette salle plus intimiste, le show ne peut qu’être plus intense ! La première tournée en tête d’affiche de Machine Head depuis bientôt trois ans s’annonce très intense, ne les manquez pas ! MACHINE FUCKIN’HEAD !!!