SATYRICON - PARIS
Avec : POSTHUME, DARK FORTRESS, SHINING, SATYRICON
  Date du concert : 04-12-2009
  Lieu : Trabendo - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 25 décembre 2009 , réalisée par GOHR - Photographe : Gohr
   
POSTHUME, formation venue tout droit de Norvège, fut désignée pour ouvrir les hostilités. Les musiciens semblent assez jeunes, pourtant le groupe évolue (ou plutôt stagne) dans une musique tout à fait semblable à ce que proposait le Black-métal des années 90. Musicalement, le tout est assez simpliste, quoique quelques plans sympathiques mais convenus, se détachent du lot. De même, les musiciens sont plantés comme des piquets, mis à part le bassiste qui tente un peu de bouger, mais sans grand succès. A l’arrivée, la demi-heure passée avec le groupe est assez peu trépidante, aucun intérêt à soutenir POSTHUME si l’on est un inconditionnel de True Black-métal.

Lorsque DARK FORTRESS débarque, nous avons toujours affaire à un Black-métal d’antan, bien cru mais nous sommes bien loin de ce que nous a offert la formation précédente. Tout d’abord, niveau look. Fini la sobriété, le maquillage est de sortie ainsi que les vêtements grandiloquents, le chanteur me rappelant la tenue carbonisée de Toxic Avenger auquel on aurait ajouté des plumes de corbeaux. Musicalement, le groupe semble assez proche du SATYRICON récent. Ils sont, certes, un peu plus hermétiques, mais il y a quelque chose d’assez proche dans le feeling, ce qui, entre autre, pourrait justifier comment un groupe de Black-métal peut être endossé par Century Media. Le tout est très carré, seul le chanteur est à quelques reprises inaudibles et sa voix est légèrement repiquée, un peu à la façon DIMMU BORGIR. Un groupe intéressant, mais qui manque probablement d’un peu de personnalité.

Voici enfin, le groupe le plus attendu de la soirée, j’ai nommé: SHINING. Oui, vous avez parfaitement entendu, la plupart des gens, à la vue des t-shirts étaient d’avantage là pour ce phénomène du « Black-métal ». Musicalement, nous nous situons dans un domaine un peu particulier, entre Black, Rock, Blues et parfois atmosphérique. Bref, SHINING s’amuse à brouiller les pistes et force est de constater que nous sommes loin d’un bon vieux True Black-métal. Ce que nous gardons en commun avec ce style, est le fait que le chanteur est en perpétuelle représentation. Toujours une bouteille ou une clope à la main, le garçon se ballade sur scène, puisant régulièrement quelques gorgées goulues de Whisky ou de Vodka, tant et si bien qu’en fin de set il ne marche quasiment plus droit. D’ailleurs, je suis un peu déçu, il parait que le garçon se scarifie sur scène, alors que ce soir il se sera seulement éteint une clope sur le bide. Par ailleurs, on apprécie la présence des musiciens, plus ou moins possédés et dégageant une véritable aura. C’est notamment le cas de leur bassiste, dernier membre du groupe et pourtant terriblement impliqué, comme si il s’était approprié parfaitement les morceaux. Finalement, le moment le plus fort du concert fut sans aucun doute lorsque Niklas (le chanteur allumé) aborda les chants clairs, qu’il maîtrise plutôt bien, moment assez fort et surprenant émotionnellement, tant sa voix est douce comparée à sa grande carcasse. Un groupe particulier qui ne peut que nous laisser un goût assez spécial, mais qui ne mérite peut-être pas un engouement aussi fort que celui qui lui est donné.

Cinquante minutes de changement de plateau est sans aucun doute le plus long changement qu’il m’ait été donné de voir au Trabendo. Qu’à cela ne tienne SATYRICON finit par arriver sur scène, anéantissant littéralement le côté « phénomène de mode » de SHINING. La formation fait de plus en plus professionnelle. Les gestes sont tous extrêmement contrôlés à un point tel qu’il est difficile de savoir si le groupe incorpore à son show une part d’improvisation (ce qui n’empêchera pas un petit soucis rythmique au début de « King » d’où une légère confusion). Le groupe marque à nouveau par sa façon de gérer l’espace et le public, mais on pourrait émettre un reproche de taille : pas de variation de set list depuis leur dernier concert sur Paris, il y a un an. Ainsi pas mal de chansons du dernier album sont jouées, citons pêle-mêle « Black crow on a tombstone », « Commando », « Die by my hand » ou « My skin is cold ». A ces derniers viennent se mélanger quelques vieux titres, dont l’inévitable « Mother North » demandé en rappel par le public, chose éminemment prévisible. Comme à nouveau chez SATYRICON, tous les regards du public sont orientés vers le maître à bord Satyr. Ce dernier tient parfaitement le public et nous fait presque oublier le reste de la formation. Seul Frost, dont le jeu est de plus en plus percutant, et la claviériste qui se secoue comme un pantin désarticulé, arrivent un peu à se démarquer. SATYRICON impressionne par sa maîtrise du plateau, mais un peu de renouveau semble nécessaire, le groupe semble en effet être dans ses derniers retranchements avant de devenir ennuyeux.

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