SOL INVICTUS - LYON
Avec : TAT, SOL INVICTUS
  Date du concert : 28-11-2009
  Lieu : Lyon's Hall - [ 69 ]
  Affluence : 85
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 02 décembre 2009 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : Flash
   
Sol Invictus à Lyon? au Lyon's Hall? voilà tout simplement l'Evènement de l'année pour les amateurs de musique industrielle qui en conversion "métal" équivaut à peu près à voir AC/DC venir jouer dans votre chambre. Exagération? même pas, car recevoir la monolithique formation de Tony Wakeford, pilier incontestable de la scène néofolk n'est pas fait très commun. Merci donc à l'organisateur de la soirée de garder le moral et de produire de tels concerts malgré les défections et le lunatisme du public goth et industriel local.

Effectivement ce soir, une nouvelle fois, peu seront à se présenter devant les lieux à l'ouverture des portes, et grand bien leur en fasse pour le coup car l'annulation de .Cut prévu sur l'affiche entraine un retard de plus d'une heure. Autant dire que la vingtaine d'inconditionnels présents s'ennuient de pied ferme, patientant tant bien que mal jusqu'à l'ouverture du groupe TAT.
Tous les retardataires tombent pile à l'heure pour apprécier la prestation toujours changeante de ce groupe peu banal. Depuis ses débuts, TAT, dont la réputation n'est aujourd'hui plus à faire à l'échelle régionale, a effectivement pris gout à présenter des concerts avec un line-up toujours différent. Ce soir, certains le déploreront, la configuration en est à une forme minimaliste, le guitariste et âme du groupe n'étant accompagné que d'un seul multi-instrumentiste (mélodica, gong et basse). Mélange de guitare classique, neofolk et musique industrielle, TAT développe dans son style épuré des ambiances sombres et captivantes, plus froides sous cette nouvelle configuration (avec un ultime « Quinta Essentia » à coller des frissons dans le dos). Bonne prestation au final, avec des musiciens très concentrés et engagés dans leur univers, même si le plus scénique et artistique apporté par d'autres membres occasionnels (absents ce soir) constituait un fait appréciable.

Que penser de l'heure d'attente précédent l'arrivée de Sol Invictus? Pourquoi les musiciens n'enchainent ils pas alors que tout est en place et qu'aucun changement de plateau n'est nécessaire? Encore faut-il que les dits musiciens soient là...un petit aller retour à l'hôtel et enfin le spectacle peut continuer. Et là, attention, un grand moment de musique se prépare. A noter en premier lieu : l'étonnant naturel des artistes qui vient rompre avec les idées reçues concernant l'austérité dark folk. Bien entendu, jouer de la musique depuis 20 ans aide à la décontraction, Sol Invictus évolue comme dans sa salle à manger, mené par un Tony Wakeford plutôt « bonhomme » lançant une petite blague de temps à autre. Le line up à 4 (2 percussions, basse et guitare sèche) fonctionne à merveille et produit une musique riche en émotion parfaitement adaptée pour ces lieux quelques peu underground. Les sonorités aux influences « so british » touchent et les duos vocaux hypnotisent; plus la set list (bien fournie) avance et plus l'esprit semble se détacher, les auditeurs se trouvant totalement déconnecté du physique à la fin du show. La foule, composée essentiellement de fervents supporters et de connaisseurs des premières heures, apprécie vivement comme en témoignent les chaleureux applaudissements d'entre deux titres. Sol Invictus parvient à créer ce lien particulièrement fort pouvant naitre parfois entre artistes et spectateurs si bien que deux rappels seront réclamés avant de laisser partir le groupe, à regret. Mais ce grand moment de grande musique à la fois simple et captivante en compagnie de vrais artistes ne s'oubliera pas de si tôt.

Pas d'exubérances ce soir, juste la musique, et rien que la musique, un instant rare des plus appréciables malgré les longues périodes d'attente ayant émaillé l'évènement; les derniers transports s'en sont allés et long, très long sera le chemin du retour...

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