CHRONIQUES CONCERTS

Le Melting Rock Festival organisé par l'association Jaspir en est à sa quatrième édition cette année et nous propose une soirée musique et culture. Ce soir, cinq groupes français à l'affiche, principalement métal fusion, accompagnés d'espaces culturels dont une exposition des artworks de LOFOFORA et la construction d'une fresque au fusain signé Raf Péraud durant tout le festival. Bref, un grand évènement à ne pas louper pour tous fans du genre.

La soirée débute avec KULT KILLERS. Malheureusement je n'ai pu assister à leur prestation. Le groupe de punk rock aura tout de même l'air d'avoir mis une bonne ambiance.

En effet car lorsque TASMANIAC prend possession de la grande scène le public est déjà très chaud et il ne leur faudra vraiment pas longtemps pour se mettre en place. Grands habitués de la scène et surtout de la région, TASMANIAC apparaît comme LE groupe local ; il est donc normal que l'accueil soit si chaleureux. Avec leur métal rock fusion, qu'ils auto-qualifient de « rock qui tâche » le groupe nous présente un show énergique et puissant mélangeant un nombre d'influences incroyables, allant du thrash au punk en passant par le hip hop, sur un chant en français engagé et déjanté. Les quatre membres du groupes vivent avec la même passion leur musique et la défendent tel des acharnés sur scène. Seul un son de guitare un peu saturé et une basse un peu en retrait viendront poser une petite touche négative au set mais sans venir le gâcher non plus. On aura même droit à l'apparition du VCKC, un duo hip hop avec Tom, chanteur guitariste de TROÏDES PRIAMUS HECUBA. Un très bon moment, très sympathique montrant bien que tous le monde se connait et s'apprécie, ce genre de moment se ressent et laisse toujours un bon souvenir. Un très bon show donc, très prenant.

A peine le temps de passer sur la petite scène que déjà commence le set des STERENNODRAHC. Le groupe de rock métal fusion de Villefranche-sur-Saône n'a cessé de montrer au cours de sa carrière son amour pour la scène. Un jeu de scène musclé, prenant et passionné, voilà ce qui caractérise le quatuor caladois. Ce soir, il leur faudra néanmoins deux où trois titres pour véritablement prendre leurs marques et captiver l'assemblé. Mais qu'à cela ne tienne, l'ambiance est très vite là et plus rien ne les arrêtera, même pas une distorsion trop saturé. Mais apparemment ce fut le cas avec tous les groupes ce soir. Sur leurs textes engagés et réfléchis jouant beaucoup sur les assonances et consonances, le tout accompagné d'une musique pêchue, mélange de dub, hardcore et fusion. Certains iront même jusqu'à gratifier le groupe de l'étiquette: « Rage Against The Machine français ». Pour ma part, même s'il reste une influence évidente, le groupe a su tirer parti de tout ça et se forger une identité propre, notamment par l'utilisation de nombreux samples, de passages ambiants parfois à consonances orientales. Bref, ce soir encore le groupe laissera sa marque et en aura convaincu plus d'un.

Il n'est plus nécessaire de présenter LOFOFORA. Le groupe en est à sa dix-neuvième année d'existence et a su conserver un succès fou au sein de la scène française. Sur une musique assez bâtarde, empreinte à la fois de metal, stoner et hardcore reconnaissable dès les premiers riff, Reuno impose sa voix rauque et criarde. « Le groupe le plus engagé de la scène metal française? » Va savoir... Il est vrai que LOFOFORA n'épargne rien ni personne dans ses textes, tout le monde y passe, à commencer par la politique, la religion jusqu'à l'humanité toute entière. Mais ce pessimisme qui plane sur la formation ne les empêche absolument pas de se montrer très sympathiques et chaleureux et d'offrir un show d'une grande qualité visuelle. En véritable maitres de scène ils envahissent littéralement les planches avant même de faire sonner les premiers accords pour un set énergique et vivant au possible, si on a connu Reuno plus enragé dans ses altercations on a rarement l'occasion d'assister à un concert aussi pro. Mettons encore de côté ce son de guitare qui décidément ne veut pas sortir ce soir. L'ambiance est à son comble, LOFOFORA était certainement le groupe le plus attendu de la soirée et le vaut bien. Par contre, trop de LOFO tue le LOFO comme on dit. Et là c'est trop. Le groupe jouera pendant presque plus d'une heure et demi et il faut tout de même avouer qu'au bout d'un moment les compos se suivent et se ressemblent, que ce soit au niveau de la musique que des textes. A consommer avec modération...

Il est déjà minuit et demi lorsque BUD SPENCER'S CLOUD prend place sur la petite scène. Et, chose étonnante, le public est bien là. On est loin des salles lyonnaises où tous le monde a déserté passé minuit. Si au début le public est très clairsemé l'ambiance sera assurée par la suite. Sur un mélange de rock stoner et de bon vieux heavy metal à l'ancienne les grenoblois finiront d'achever les derniers debout. La formation mettra un moment à trouver sa place sur scène mais une fois bien installer c'est comme dans un bon fauteuil: on s'y enfonce et on y reste. L'intensité ne baissera pas et le jeu de scène, au début si statique, se montrera par la suite des plus efficace et des plus énergique, surtout grâce à un chanteur qui s'affiche en véritable frontman.

Il est déjà très tard... Presque deux heures lorsque tout se termine... Au bar bien entendu. Une ambiance de folie pour une soirée très réussie. Des festivals comme ça on en demande et en redemande, merci à l'association Jaspir pour le travail fournis et bien entendu merci aux groupes. Je ne suis pas un habitué des concerts de campagne moi... J'avoue que mon lit m'appelais déjà depuis un moment... J'arrive!!