CHRONIQUES CONCERTS

Une nuit pas comme les autres, « The Brutal Night 2 », « only industrial music », nous attends à L'Ampérage de grenoble, alors autoroute, 100 bornes depuis Lyon et me voici en Isère. L'association Night Klébard a organisé son second festival en 4 soirées et voici en ce samedi 21 Novembre la dernière, le bouquet final en quelque sorte. Amateurs de gros son de beat techno et de guitares saturées sur fond de rock/métal, cette nuit est pour vous. Alors une nombreuse assistance envahit les lieux dès l'ouverture des portes à 21 heures. Six groupes prévus à l'affiche, mais 5 joueront ce soir car VICIOUS SKULL a déclaré forfait.

Il est déjà tard (21 heure 45) lorsque les Lyonnais de SPACE CALL lancent la fumée sur scène. Cette jeune formation n'en est pas à son coup d'essai avec son métal/indus qui déboite en live et son nouvel album « Superstar » à promouvoir. Space call nous régale de ses compositions fleurant bon l'indus donc entre Marylin Manson et Rob Zombie. Leurs titres en live font mouche c'est indéniable, ça claque, ça joue bien. Leur présence sur les planches est très pro et charismatique on ne s'ennuie pas un seul instant même si le public est encore dans l'expectative pour le moment, ce qui ne durera pas longtemps. Excellent groupe égal à lui même qui encore une fois nous met d'entrée en condition pour une nuit qui s'annonce d'ores et déjà bien longue vu le timing en place.

Les changements de plateau semblent bien laborieux, surtout lorsque le groupe qui suit maintenant se nomme MALMONDE, et possède de nombreuses percussions à mettre en place. Le set démarre avec une intro à la « Tambours du bronx » dans la lumière blafarde et sombre. Le public quant à lui s'est massé devant en nombre (le maximum pour la soirée) et attend de tout renverser dès les premiers accords du premier titre « Avorte ». Effectivement Malmonde ne met pas longtemps à faire monter en ébullition l'Ampérage avec son cyber-death bien groovy. Ambiance créée avec en alternance des passages où la voix se veut rugueuse et éraillées et d'autre moments où les voix claires se font bien présentes influencées en filigrane par un Fear Factory. Ce soir nous aurons droit à deux nouveau morceaux en écoute actuellement sur leur page Myspace. Bref que du bon pour cette formation Grenobloise qui le mérite bien. Sur scène Malmonde est irréprochable de précision et de charisme. Ce soir donc il a donné un concert tout à fait excellent il faut le préciser.

Set-List

Intro percus + Avorte
Inside The Painting (nouveau)
La Ronde
C-Mal
Nowhere
Percusys
Never Say Die (nouveau)
The Other Side
En Haut des Murs + Fin Percu,

Après quelques atermoiements au bar ou en visite à la salle d'expos de l'Ampérage, voici du black, mais pas n'importe lequel, celui de BLACK LODGE à consonance Indus.. Le sombre trio nous envoie ses compositions fortes et hurlées avec en fond de scène des projections d'images destructives d'une noirceur angoissante. Le concept de Black Lodge n'est pas dénué d'intérêt, les musiciens vivent leurs textes et semblent possédés par leur vison du monde moderne. C'est psychotique, acide et bien sûr électronique; Le public est assez statique et écoute, regarde sans montrer son appréciation sauf quelques uns collés à la scène qui vibrent avec le trio black. Tout cela est assez intéressant pas pas assez mis en valeur par un son brouillon, même souvent mauvais carrément. Finalement la boite à rythme devient gênante, on n'entend qu'elle c'est vous dire. C'est une prestation qui m'a laissé dans un état dubitatif. Pas beaucoup d'accroches pour Black Lodge ce soir, à revoir donc une autre fois pour vraiment se faire une (bonne) idée de leur démarche.

Après les interminables changements sur scène, changement de style avec nos amis keupons dérangés et enragés de Marseille, MALAKWA. Ce soir il manque à l'appel le troisième larron du groupe, duo donc. Mat va passer des machines au micro soutenu par la charmante Flux et sa guitare souvent saturée. Electro-punk au programme entre Atari Teenage Riot et les Bérus sous amphétamines. Beaucoup d'énergie sur scène, mais aussi beaucoup de bruit, d'ailleurs le « frontman » Mat va nous demander en cours de show « vous voulez encore du bruit de Marseille ? ». Sur l'estrade et dans la salle règne maintenant une ambiance « destroy », ça beugle, ça gigotte partout et Mat rampe jusqu'aux retours pour interpeller de plus près les premiers rangs. C'est sauvage, agressif, mais ce soir peut-être un peu trop bruyant et cacophonique. C'est un peu le salé-sucré on ne sait pas ce que l'on mange, pardon ce que l'on écoute. A revoir pour mieux rentrer dans leur « trip » vindicatif.

Avec tout ça, l'heure tourne, pas mal de monde à déjà prit le chemin de la couette. En effet, le dernier combo de la soirée est très attendu par son public, les fidèles. TAMTRUM de Aix en Provence commence donc à jouer à 3 heures du mat. Mais le trio va se charger de réveiller tout le monde pour un bon moment avec son concept indéterminé que l'on pourrait nommer « electro-trance-gothic-dark » pour les amateurs d'étiquettes. Le son est énorme et au top niveau pour le groupe, alors ça va faire mal cette nuit. Les beat techno sont renforcés et amplifiés par une batterie organique. Musicos polyvalents passant chacun leur tour de la batterie aux claviers gothico-ambiants, mais peu de guitare ce soir suivant peut-être la nouvelle orientation du combo depuis son dernier « Fuck You I Am Drunk ». De toute façon c'est le rythme rapide qui prends le dessus et martèle le cerveau. Chanteur charismatique et aussi Sylvicious qui en fait des tonnes avec ses provocations décalées et déculottées permanentes. Par moments la batterie crache des jets de fumée comme une locomotive en rut, original tiens ! Le choix des titres est quand même costaud pour tenir en haleine la salle où tout le monde semble acquit au son Tamtrum. Tamtrum qui pourrait être le fils bâtard résultant d'une copulation entre l'indus de Rammstein et les légendaires Sisters Of Mercy, pourquoi pas ? Avec un show comme celui de ce soir, Tamtrum n'est pas encore dépassé, au contraire il nous a donné une bonne baffe jouissive tout simplement.

Retour à Lyon sur le matin (eh oui) mais content de cette nuit à l'Ampérage, très bonne idée que ce festival organisé par Night klébard sur plusieurs jours. La veille, le Stoner avait tout ravagé dans ses lieux selon l'orga et ce soir l'electro-indus nous a emmené dans le cyber rock/métal avec un bon choix de formations navigant dans le style. Merci les filles et les gars de l'association, on adhère parfaitement à votre démarche Grenobloise.