WITHDRAWN - LYON Avec : WITHDRAWN, Warattah, Bounty Hunter |
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Date du concert : 12-11-2009 | |
Lieu : Lyon's Hall - [ 69 ] | |
Affluence : 45 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 19 novembre 2009 , réalisée par Der.Lehrer - Photographe : Black Roger | |
"Va-t-il y avoir du monde ce soir au Lyon's Hall ?" C'est la question désormais rituelle que les habitués de cette salle de la musique underground de l'agglomération lyonnaise se posent, notamment lorsqu'un concert de metal est programmé en semaine, sans "vedette internationale" ce qui est le cas ce jeudi de novembre.
Un public encore clairsemé attend sous la bruine l'ouverture des portes à 20 heures. Ambiance apparemment morose malgré la présence annoncée de quatre groupes,dont le groupe de death bordelais WITHDRAWN. Alors pourquoi cette désaffection alors que d'autres salles affichent complet ? Je pense qu'il serait vain d'en rechercher les causes,elles sont multiples, parfois contradictoires. Une déception ne venant jamais seule, nous apprenons à l'entrée que le groupe de death/grind de la région JUMPING JACK RIOT a déclaré forfait à la suite d'une indisposition de l'un de ses musiciens. Vraiment dommage. A un peu plus de 20 h 30, ce concert organisé par la jeune association GORILITH doit bien commencer. En hors d'œuvre, ce sont les cinq gars de BOUNTY HUNTER, groupe aujourd'hui honorablement connu et estimé sur la scène lyonnaise, qui se chargeront de chauffer la salle. Et elle en a besoin! Ce soir, lunettes noires de rigueur, mais pas "d'accessoire papier", économie, économie....! D'emblée les deux chanteurs se déchaînent et nous envoient,sans modération, leur grind gras et puissant, agrémenté de growls et gruiks dans un show qui ne fait pas dans la demi-mesure, leurs riffs lourds ne tardant pas à déclencher un mini-pogo réservé à quelques costauds qui se pressent devant la scène. L'amitié virile qui se dégage de ce spectacle -pour les yeux et pour les oreilles-constitue ,semble-t-il, le fondement de cette formation bien soudée. Deux jeunes spectateurs n'hésitent pas à monter sur scène et à montrer au public leur postérieur,conformément au concept de BH, si concept il y a ! BOUNTY HUNTER et leurs fans se font plaisir et s'amusent comme de grands enfants, parfois grossiers mais jamais vulgaires. Bref,le grand délire. Rafraîchissant. Sur le plan strictement musical,"ça se discute", par ailleurs, il serait intéressant de procéder à une analyse approfondie des textes mis en musique. Un rappel : ne jamais dire "c'est mauvais", mais plutôt "je n'aime pas". L'humour, le second degré, ils comprennent! Là est leur principale qualité. Après une pause assez courte,nous nous plongeons dans un tout autre univers,le contraste est saisissant, voire brutal. Les Bordelais du groupe WARATTAH, créé en 2005, se sont installés devant les spectateurs qui n'ont pas déserté la salle,car malheureusement l'affluence n'a pas augmenté. Le frontman, un gars visiblement très consciencieux, présente brièvement sa formation composée de quatre musiciens,qui ne semblent pas portés à la plaisanterie,chacun est concentré sur son instrument. Avouons qu'on ne les connaît pas beaucoup. Techniquement leur musique tient bien la route,mais au bout de quelques morceaux -il y en aura une dizaine- on se demande toujours quelle est leur ligne directrice,on passe d'un genre à l'autre,du groovy au plus énergique,on croit percevoir quelques accents déjà entendus,quelques influences connues. Derrière moi quelqu'un dit:"ça rappelle un peu FEAR FACTORY...non,plutôt MACHINE HEAD,tu trouves pas ?" - Un autre va jusqu'à murmurer:"TEXTURES". Et un quatrième ose lancer: "Du néometal" -injure suprême,non? En fait,les textes bien travaillés sont l'œuvre du chanteur, Khris,qui ne se revendique d'aucune influence particulière,mais recherche l'originalité qu'il ne réussit guère,malheureusement,en dépit de ses efforts et de sa bonne volonté, à faire apprécier aux spectateurs attentifs et perplexes. C'est regrettable, mais la musique est aussi une affaire de goût, c'est bien connu. Après une prestation de 45 minutes, nos Bordelais remercient la salle. Chacun aura trouvé dans leur set ce qu'il cherchait ou aura été plutôt déçu. WARATTAH est un groupe difficilement classable à qui on souhaite bon vent et des publics plus motivés. A noter qu'ils ont sorti une démo en 2006,"Distorsion" et un album en 2009,intitulé -pur hasard- "with drawn." A 22 heures 45,c'est le groupe de Death "tête d'affiche",WITHDRAWN, d'autres Bordelais, fondé en 2002, qui va heureusement repeupler la salle. Ce trio énergique,qui a déjà joué au Lyon's Hall en 2005, fait aussitôt excellente impression. Le public ne s'y trompe pas. Chris,le chanteur-bassiste, montre une réelle efficacité, une bonne maîtrise technique; Julien,son frère, est à la batterie,époustouflant de dextérité et de puissance, derrière ses fûts.(Signalons au passage que ce batteur talentueux collabore aussi avec le célèbre groupe de black OTARGOS,de Bordeaux également). Quant à Jamyz,le guitariste, il se donne à fond,ce qui fait que ce trio atteint un niveau technique très élevé. Le public est ravi, des riffs aussi vifs que variés,des passages énergiques avec blasts précèdent des séquences plus lentes, ou l'inverse, le chant et la voix de Chris, tous ces éléments laissent entrevoir des affinités marquées avec les groupes de Death scandinaves,en particulier suédois.On est sensible à la passion qui anime ce trio par ailleurs fort sympathique. C'est du bon Death old school qu'ils nous livreront en huit chansons pendant environ 3/4 d'heure .Retenons en particulier les titres "Blinded By Fear" et "Fragments Of The Crucial Step". A la fin du set,le chanteur invite un spectateur à monter sur scène et à s'emparer du micro chant.Sans succès,malgré son insistance. C'est lui-même qui poursuivra et terminera le set. C'est à un jeu efficace,carré,agréable à tous égards,de grande qualité ,que nous avons assisté avec WITHDRAWN, groupe majeur qui, pour reprendre une formule facile, a trouvé sa voix et sa voie. A 23h30,le concert est terminé. Un seul bémol : une pointe de déception ,bien compréhensible,chez les musiciens qui ont parcouru environ 600km pour une affluence aussi restreinte...Ce n'est pas grave,les artistes qui jouent en live savent tous à quelles déconvenues ils s'exposent parfois. A noter la sortie de leur album:"Skulls of the weaks". Ce concert amputé d'un groupe a manqué un peu d'unité et d'homogénéité. Il a permis néanmoins à chacun d'apprécier ou de se faire une idée de musiciens connus ou méconnus. L'objectif premier a été atteint:passer trois heures agréables dans une atmosphère sympathique et conviviale,comme c'est presque toujours le cas au Lyon's Hall. On peut exprimer un souhait : une fréquentation plus régulière des concerts dans des salles comme celle-ci,avant qu'elles ne disparaissent au profit exclusif des grandes structures. Remercions Orélie et GORILITH à qui nous souhaitons pleine réussite, pour le metal et la musique en général. no images were found |
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