A SKYLIT DRIVE - PARIS
Avec : BETRAYING THE MARTYRS, ADEPT, DANCE GAVIN DANCE, A SKYLIT DRIVE
  Date du concert : 10-11-2009
  Lieu : Nouveau Casino - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 16 novembre 2009 , réalisée par GOHR - Photographe : Gohr
   
Chaque groupe ayant un style bien à lui, la date de ce soir paraît quelque peu incohérente, d’où un certain manque de public ce qui cassera à de nombreuses reprises la dynamique de la soirée. Ainsi, était-ce une bonne idée que de placer le groupe le plus brutal en ouverture ? Qu’importe, même si peu de monde semble au rendez-vous le phénomène BETRAYING THE MARTYRS est là pour en découdre. Fort d’une promo conséquente, de revendications chrétiennes pleines de bons sentiments et d’une imagerie émocore qui frôle le vulgaire et qui irriterait au plus profond tout bon métalleux un tant soit peu « true », BTM a tout pour énerver. Seulement voila, ce groupe est une véritable déflagration sur scène. Les plans Death, Hardcore et symphoniques se mélangent de façon très harmonieuse et cette musique au combien dynamique est sublimée par des musiciens à la présence indéniable, je pense notamment au mur que constituent les guitaristes et le bassiste headbanguant toujours en rythme. Mis à part quelques soucis de justesse au niveau de la voix claire et un chanteur absolument ridicule lorsqu’il se met à genoux faisant un signe de croix le tout d’un air illuminé, il n’y a que très peu à redire sur cette prestation menée par un vrai professionnalisme. Malheureusement le groupe ne se produit qu’une demi-heure mais sa performance laisse un goût plus qu’agréable et dégage une image très pro. A revoir pour un set plus long.

Après un court changement de plateau (proportionnellement aussi court que le set de BTM), c’est au tour des jeunes suédois de ADEPT de monter sur scène. A mi chemin entre Punk/hardcore, Rock et Heavy, la musique du groupe s’aventure sur un terrain pas forcement hyper personnel, mais le groupe fait l’unanimité. Son set est hyper dynamique, assez abouti au niveau musical et le tout fonctionne grâce à de nombreux riffs bien puissants et une voix toujours pleine d’émotion que ce soit dans les parties criées ou dans les parties claires. Le single « Soud the alarm » est sur scène une véritable boucherie qui incitera le public à débuter les premiers (sûrement les seuls d’ailleurs) mosh pit de la soirée. Ne connaissant pas les autres chansons, je ne puis vraiment comparer le ADEPT cd et le ADEPT Live, toujours est-il que ces derniers exécutent des titres dans la même veine que le single cité précédemment, c'est-à-dire des chansons visant l’efficacité, pourvues de bons refrains. Malheureusement, même problème que pour BETRAYING THE MARTYRS, le set ne dure qu’une demi-heure, bien trop peu pour savourer les qualités du groupe.

Après deux prestations plutôt réussies c’est à un groupe qui m’est totalement inconnu de monter sur scène : DANCE GAVIN DANCE. Bien que le public semble apprécier, je trouve la performance du groupe affligeante. Bien que le tout soit technique, les musiciens ne forment aucune unité sur scène. Chacun semble dans sa bulle, le chanteur, maladroit se trémousse d’une façon telle qu’il en est grotesque, nous sentons qu’il veut se la donner, mais trop timide il fait à moitié les choses et donc les fait mal. A la rigueur, le guitariste qui intervient aussi au chant m’aurait paru être un bien meilleur frontman, moins exubérant et pourtant plus appliqué à ce qu’il fait. Pour pousser la description, le groupe me fait penser à une sorte de AUGUST BURNS RED raté, moins efficace autant du point de vue scénique que musical. En plus, une certaine prétention se dégage de cette performance, le second degré dont fait preuve le groupe ne semble même pas sincère, c’est comme s’il se forçait à avoir une distance vis-à-vis de lui-même car il ne l’aurait pas naturellement. A peine plus d’une demi-heure cette fois, dont on se serait bien passé et surtout le triste sentiment que la soirée va en se dégradant chaque groupe étant un peu plus mauvais que le précédent.

Après un court changement de plateau, fait par les musiciens eux-mêmes, ce qui permit entre autre au bassiste d’aller discuter avant même le débuter le concert au premier rang (chose qui conventionnellement se fait après le concert), c’est au tour de A SKY LIT DRIVE. Force est de constater que les jeunes américains sont une véritable bouffée d’air frais. Le groupe bouge énormément (comment le guitariste roux fait-il pour ne jamais de blesser) et est communicatif. Mention spéciale à leur vocaliste Michael Jagmin, d’une part excellent chanteur dont la maîtrise des aigus est saisissante, et d’autre part un frontman d’exception, toujours en mouvement, n’hésitant pas lui non plus à être théâtral et à se mettre à terre. Bref, de quoi donner une leçon au frontman de DANCE GAVIN DANCE tant se dernier est beaucoup plus appliqué à ce qu’il fait et donc beaucoup plus crédible. L’exécution de sa musique est quasiment chirurgicale, et le tout sonne juste, que ce soit dans les passages Pop, les détours expérimentaux ou les plans Hardcore prétextes au bassiste pour pousser son petit coup de gueulante ou au batteur de nous montrer qu’il n’est pas un maladroit en matière de double pédale. La setlist de ce soir semble tourner d’avantage autour du dernier album, mais le groupe ne se prive pas d’offrir certaines plus vielles chansons visiblement connues par le public, comme « All it takes for your dreams to come true ». Les trois quarts d’heures passées avec A SKYLIT DRIVE sont donc mémorables, le groupe nous maintenant en permanence en haleine.

En conclusion, nous ne pouvons qu’à nouveau déplorer le fait que le public ne se soit pas plus massivement déplacé. Autre fait amusant, l’ouverture fut laissée à un groupe français et force est de constater que ces derniers sont manifestement très influencés par la scène américaine, notamment en matière de look, lorsque nous les comparons avec les autres formations de la soirée.

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