NECKBREAKERS’ BALL - PARIS
Avec : Arsis, Scar Symmetry, Devildriver, Behemoth
  Date du concert : 27-11-2009
  Lieu : La Locomotive - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 02 novembre 2009 , réalisée par Aris3agaiN - Photographe : Aris3agaiN
   
Ces vacances de la Toussaint sont décidément bien occupées pour tous les amateurs de concerts de métal à Paris. En ce mardi plutôt ensoleillé, c’est direction la Locomotive, pour une des soirées les plus excitantes de la rentrée, puisque la tournée Neckbreakers’ Ball rassemble Behemoth et Devildriver en tête d’affiche. Avec, en bonus, Arsis et Scar Symmetry en première partie, soit une affiche assez éclectique. Le show est sold out depuis quelques jours et la file devient de plus en plus longue au fur et à mesure que la nuit tombe, tellement longue que les derniers arrivés ne pourront voir que la fin du set du groupe Arsis.

Ce combo américain a, en effet, la difficile tâche de passer en premier. Mené par un charismatique chanteur - guitariste, Arsis propose un bon death métal assez mélodique et présente surtout son dernier album en date, sorti l’an dernier, « We Are the Nightmare ». Les morceaux du groupe sont plutôt intéressants et le tout rend très bien en Live, grâce à l’énergie et la bonne humeur visible des quatre musiciens. Malgré toute la bonne volonté du combo, le public n’adhère qu’à moitié et on n’assiste qu’à de timides headbangs et à des applaudissements entre les morceaux. On leur accorde tout de même un bon point et beaucoup de qualités scéniques, Arsis a tout de même bien assuré son show et j’ai plutôt apprécié leur musique, malgré un son imparfait et une fosse relativement vide et très calme. C’est une bonne découverte Live pour ma part, même s’il est compréhensible que cet avis ne soit pas forcément partagé.

Lorsque le deuxième groupe de la soirée monte sur scène, le public est déjà plus conséquent et les fans plus présents. Pour vous situer la musique de Scar Symmetry, le groupe donne dans un death super-mélodique, facilement comparable à celui de Soilwork ou encore de Sonic Syndicate et l’accent est mis, ce soir, sur le dernier album intitulé « Dark Matter Dimensions ». Si, sur scène, c’est une machine ultra huilée et largement efficace, j’avoue avoir du mal avec la musique du combo. Les riffs à la suédoise sont énormes et, dans les passages violents, c’est plutôt énorme, mais les envolées lyriques et les chants clairs du deuxième chanteur sont, et ce n’est que mon avis, assez agaçants. On est vraiment dans le stéréotype death mélodique / metalcore, avec des passages violentes et death aux couplets et du chant clair gentillet aux refrains. Malgré cet avis personnel, il n’y a rien à dire quant aux qualités scéniques du groupe, visiblement rôdé et très à l’aise sur les planches. De plus, les musiciens sont tout à fait respectables techniquement, le batteur, notamment, m’a assez impressionnée. L’accueil du public est assez mitigé, tout comme les avis sur Scar Symmetry. Certains applaudissent, headbanguent et ont adoré, d’autres sont restés assis sur le côté ou au fond et se sont bien ennuyés pendant la demi-heure de set du combo, je vous laisse choisir votre camp.

Après une petite bière pour nous remettre de nos émotions, voici l’un des deux rois de la soirée, j’ai nommé Devildriver. Ayant déjà assisté à un concert de Dez et de sa bande et étant déjà relativement fan du groupe, je pars donc d’un bon pied lorsque les musiciens entrent sur scène sur l’intro de « The End of the Line ». La fosse est ultra compacte et les fans visiblement impatients d’en découdre, le groupe est donc très acclamé lors de son arrivée sur les planches. Le pit commence dès le premier riff et c’est parti pour plus d’une heure de folie dans la fosse. Dez est particulièrement à l’aise et souriant, et aide tous les slameurs à monter sur scène avec un plaisir évident. Le dernier album occupe une bonne place dans la set list, puisque Devildriver interprète notamment « Back With a Vengeance », le dernier single « Fate Stepped In », l’éponyme « Pray for Vilains » et l’excellente « I’ve Been Sober », démontrant que cette dernière galette a largement sa place dans la discographie musclée du combo. Les slams deviennent incontrôlables et impossibles à stopper sur la magnifique « Clouds over California ». Le moment le plus mémorable du set reste néanmoins pour moi la question de Dez : « Est-ce que vous connaissez notre premier album ? », lançant l’énormissime « I Could Care Less  ». Mais Devildriver est surtout connu pour ses circle pits légendaires (allez donc voir sur Youtube celui de 25 00 personnes, un record), et en lance un plutôt bien parti, stoppé par une coupure du son en façade. On meuble un peu le temps que ça revienne, et c’est reparti comme si de rien n’était. Mais le show refait une pause peu après, lorsqu’un fan fait un malaise au premier rang. Le groupe arrête tout et tente de l’aider, sous le regard respectueux et admiratif de toute la salle. Dez prend alors le micro et demande au public de se respecter et de s’entraider en cas de problèmes, déclaration qui est unanimement applaudie. Une belle leçon d’humanité de la part d’un groupe de métal connu pour ses fosses sanglantes, un peu ironique, mais fort à recevoir. Lorsque la personne est prise en charge par la sécurité, le concert reprend le plus naturellement du monde, et se termine avec « I Dreamed I Died ». La seule petite déception du soir est la fin de ce set, puisque le groupe quitte la scène d’une façon un peu trop soudaine, sans rappel. A part ça, c’est un total sans faute et un excellent concert que nous a proposé ce soir Devildriver. A revoir au plus vite !

Après des balances qui s’éternisent (il faut bien que quelqu’un monte la batterie géante d‘Inferno…), Behemoth débarque sur scène autour de 23h30. Il est déjà assez tard et une bonne partie du public est fatiguée par les trois concerts auxquels il vient d’assister. Encore assez conséquente au début du show, la fosse se vide au fur et à mesure que l’heure tourne, à cause des derniers métros en semaine. Ayant la chance de pouvoir rentrer à n’importe quelle heure (alléluia au Noctilien!), je me place tranquillement sur le côté pour découvrir ce combo polonais de Death / Black ultra réputé pour ses prestations scéniques. N’étant pas forcément très familière de la discographie du groupe, je laisse le soin aux fans qui le souhaiteraient de nous faire partager la set list dans les commentaires. Malgré ma partielle méconnaissance de la musique de Behemoth, j’avoue avoir été impressionnée par leur aisance et leur charisme sur scène. Les musiciens sont précis et énergiques, et ce, tout au long du concert, on sent toute l’expérience d’un groupe rôdé par les scènes (rappelons qu’il a été formé en 1991). Toute la fosse est en transe et lève le poing en rythme avec Nergal, qui esquisse quelques sourires discrets au cours du set, visiblement assez content de l’accueil réservé par une Locomotive remplie de fans. On regrettera juste que le solo de batterie d’Inferno n’ait pas été un poil plus long, mais, sinon, c’est un sans faute total et une énorme claque sur scène. Rendez-vous tous au Hellfest 2010, Behemoth est déjà confirmé sur l’affiche, preuve qu’ils apprécient réellement la France, comme Nergal me l’a confié lors de son interview.

On sort donc lessivés et épuisés de cette soirée mémorable, encore une pleine de souvenirs à la Locomotive. Profitons-en tant qu’on le peut encore, vu que la salle est désormais condamnée à devenir un fast-food pour les clients du Moulin Rouge…

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