CHRONIQUES CONCERTS

Après un concert d'Hacride fort réussi (voir la chronique dans ces pages), me voici dés le lendemain repartie pour une autre soirée 100% française, à la Scène Bastille, cette fois. Et ce n'est pas en touriste, puisque j'ai déjà eu l'occasion de chroniquer - et apprécier - deux des trois groupes présents ce soir. Précisons que cette date était à la base prévue pour le 12 septembre, mais a été reculée, au dernier moment, au 24 octobre. Après deux interviews plutôt agréables, me voici devant la Scène Bastille, en compagnie d'une file de curieux qui se dessine peu à peu dans la rue. Pas de sold out ce soir, comme c'était le cas pour la dernière tête d'affiche de Livarkahil à Paris (le 7 mars dernier), mais un bon nombre d'entrées et une salle relativement remplie tout de même.

La soirée commence avec un combo venu tout droit de Lyon pour cette date, Harmorage. Je ne connaissais pas du tout ce groupe avant le concert, c'était donc une totale découverte. Au niveau musical, ça donne dans un bon vieux hard rock, avec des textes entièrement en français. Si ce style de musique n'est pas forcément ma tasse à thé, j'avoue avoir été bluffée par la précision et la virtuosité des musiciens d'Harmorage, surtout de leur guitariste, qui s'est révélé particulièrement impressionnant de technicité et d'aisance tout au long du set. Le son est assez bon, le groupe efficace sur scène et les morceaux plutôt intéressants. Le public, quant à lui, reste un peu trop calme tout au long du set, et se contente d'applaudir entre les chansons ainsi qu'à la sortie de scène du groupe. Même si je n'accroche personnellement pas tellement à leur musique, c'est un bon concert et une agréable première partie, respect à eux.

Le deuxième groupe s'appelle Decline of Sanity et c'est seulement leur deuxième concert. Le premier a eu lieu le 5 septembre dernier, en première partie de Misery Signals et de Your Demise. J'en gardais un assez bon souvenir, j'avais plutôt apprécié les morceaux et la prestance sur scène de ce combo parisien. Les cinq membres du groupe entrent sur une rapide intro avant de commencer à jouer. Au programme, on a droit aux titres de l'EP qui sortira en novembre, mais aussi à deux autres titres, qui figureront, quant à eux, sur le futur album du groupe. Le son est bon et permet de bien entendre autant les voix gutturales du chanteur que les voix claires du guitariste. Le jeu des guitares est lui aussi bien audible, ce qui rend le tout très agréable. Les musiciens sont très concentrés sur leurs instruments, il faudra sans doute encore quelques concerts avant qu'ils soient parfaitement à l'aise. On sent cependant beaucoup de bonne volonté de la part du groupe. Le public est un poil plus chaud et applaudit largement entre les morceaux, ça commence d'ailleurs à bouger un peu dans la fosse. La chaleur monte d'un cran lorsque le chanteur demande si son auditoire aime Lamb of God, avant de lancer un cover de "Redneck", plutôt réussi, il faut le dire. A la fin du set, le groupe est très applaudi et sort de scène après un concert très court (il leur restait quasiment un quart d'heure selon l'ingé son). Sans doute le stress, mais il n'y a aucun doute qu'après quelques scènes, celui-ci sera largement maîtrisé. On a affaire à un groupe très prometteur.

Set list :
Intro
Hatred Inside Us
Caught in the balance
Neverland
Redneck (Lamb Of God Cover)
Instable
Saturation

C'est maintenant au tour de la tête d'affiche, j'ai nommé Livarkahil, de monter sur scène. Le concert débute par l'intro "Ode to Delirium", suivie de la très efficace "In Nomine Dei". Au niveau de la set list, il n'y aura pas de vraie surprise, puisque l'intégralité de leur premier et très bon album, "First Act of Violence", sera jouée dans l'ordre. Le son est plutôt bon et le public commence peu à peu à se réveiller, le groupe arrivera même à lancer un sympathique petit braveheart. Au niveau scénique, rien à redire, le combo est carré et ultra efficace. Les musiciens sont précis et visiblement très à l'aise (même le guitariste lead malgré ses 39° de fièvre, chapeau bas devant lui), et le chanteur très communicatif avec son public, visiblement assez content de l'accueil des amateurs de sa musique. Il s'offrira d'ailleurs un petit tour dans la fosse durant l'un de ses morceaux. Les morceaux s'enchaînent, devant une fosse composée d'une dizaine de pogoteurs qui s'en donnent à coeur joie, en particulier sur la fin du set. Après avoir interprété son album en entier, le groupe offre une petite surprise pour terminer en beauté, une toute nouvelle chanson, appelée "When Hell is Near". Bien rentre-dedans et efficace, cette première démonstration de la future deuxième galette du groupe fait plaisir à entendre et donne décidément envie d'entendre la suite. Les Livarkahil sont unanimement acclamés à leur sortie de scène et reçoivent le succès qu'ils méritent très largement. Pas de reprise ou de guest ce soir, contrairement à leur dernier Live dans la capitale, mais une véritable aisance et un grand charisme sur scène, acquis certainement grâce à l'expérience des concerts. Un très bon set donc, pour terminer une soirée tout à fait sympathique.

Set list :
Ode to Delirium
In Nomine Dei
Be My Plastic Queen
The Last Smile
My Civil War
Songs of the Falling Gods
Interlude
Your Thin Line
Fuck that Shit
In This Room
Forgotten Tales
For Everything You're Not
When Hell is Near

On aura ainsi passé un très agréable samedi soir en compagnie de ces trois combos à la Scène Bastille. Continuons à soutenir notre scène française, elle en a bien besoin, surtout lorsque c'est pour voir de très bons groupes de scène qui n'ont rien à envier aux groupes internationaux !