CHIMAIRA - PARIS
Avec : CHIMAIRA, UNEARTH, THROWDOWN, DAATH
  Date du concert : 06-10-2009
  Lieu : La Locomotive - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 18 octobre 2009 , réalisée par GOHR - Photographe : Gohr
   
La scène Métal américaine a toujours été pour le public Européen l’objet d’une grande fascination. En ce mardi 6 octobre le fer de lance CHIMAIRA revient après plus d’un an d’absence à la Locomotive, fort d’un nouvel opus et accompagné d’autres formations américaines sans précédent.

Après un troisième album plus Métal que les précédents et toujours aussi abouti, DAATH ont pris dernièrement un véritable essor et cette popularité croissante s’est ressentie au niveau de l’accueil qui leur a été réservé. Aussi complexe que soit leur musique, la formation est absolument monstrueuse sur scène, notamment Eyal Levi, véritable nounours qui lorsqu’il commence à headbanger comme un malade donne le sentiment que la scène va s’écrouler sous sa masse. Sean Z est aussi particulièrement en forme ce soir. Le frontman torse nu passe son temps à aller de droite à gauche, haranguant perpétuellement la foule. De même, son timbre est sur scène encore plus monstrueux que sur album. Trois quart d’heure de set sont malheureusement beaucoup trop courts pour pouvoir profiter d’un groupe aussi complexe et varié musicalement. Le live obligeant les musiciens à envoyer leurs titres les plus dynamiques, il nous manque donc ce soir leurs titres les plus expérimentaux ou les plus anciens.

Je me demandais pourquoi autant de T-shirt de Pantera et de Down dans la salle, la réponse me fut donnée lorsque les américains de THROWDOWN montèrent sur scène. Effectivement, les accents PANTERA sont très présents, quoique le combo se distingue par une approche un poil plus moderne. Musicalement leur Thrash-métal emprunte autant au Rock’n’roll qu’à un bon vieux Hardcore des familles, une joie pour une fosse en soif de sensations fortes et de circle pit. THRODOWN met ce soir l’accent sur les titres de « Venom and Tears », dont il manquera tout de même « Americana » pour que le set soit parfait. En revanche, les quatre brutes eurent la présence d’esprit de nous jouer un morceau de leur prochain album, le très prometteur « Deathless ». Musicalement la formule reste assez identique, si ce n’est que le jeu du batteur semblait plus typé Death-métal, notamment avec un tapis de double extrêmement bien placé. Là encore, quarante-cinq minutes bien trop courtes, pour un groupe qui a beaucoup de qualités et une indéniable personnalité. Si vous êtes de ceux qui les réduisent à un sous PANTERA faites la démarche de les voir sur scène, les américains en valent le déplacement.

Comment était-il possible de passer à un degré supérieur dans la brutalité et l’efficacité ? Cela ne fut en tout cas pas un problème pour les Métalcoreux de UNEARTH qui sont définitivement à la hauteur de leur réputation. Sur scène les cinq américains, notamment les deux guitaristes, sont excités comme ce n’est pas permis. Toujours en train de sauter, de courir, on se demande souvent comment ces derniers font pour parvenir à rester précis. Justement, c’est cela-même le point fort d’UNEARTH, leur capacité à rester précis et carré en toute circonstance. Les plans mélodiques sont reproduits sur scène avec brio comme tous les riffs plus puissants les uns que les autres. Les singles tel que « Giles » sont balancés à toute allure et le set se déroule sans un seul temps mort. J’y aurais découvert quelques chansons du dernier album, dont une marquante puisque le guitariste place un chant clair assez approximatif, UNEARTH succomberait-il a la tentation commerciale ? Toujours est-il que sur scène la dynamique est impeccable, on regrette seulement un set un peu trop long, plus que celui de CHIMAIRA, le style du groupe étant tout de même assez linéaire deux ou trois chansons de moins et tout aurait été parfait.

C'est à un horaire très tardif que commence la tête d'affiche de ce soir, CHIMAIRA. Il est effectivement plus de minuit lorsque le groupe commence, l'organisation du concert ayant pris du retard. La bête de Cleveland débute le show par "The Venom Inside", magnifique entrée en matière que celle-ci. Le ton est donné, CHIMAIRA s'approprie rapidement le public, venu en masse pour l'occasion. Mark Hunter est un excellent frontman doté d'une voix qui se distingue, deux choses qui ont sûrement aidé à la réputation que s'est forgée le groupe qui se surpasse un peu plus à chaque fois sur scène comme sur album. Les membres sont totalement decontractés et les morceaux s'enchaînent avec rapidité. Le groupe pioche partout dans sa discographie maintenant conséquente, "Power trip" et « Pure Hatred » tirés du désormais vieux « Impossibility of reason » ou les plus récents « Resurection ». L"excellent et inévitable "Nothing Remains » sera repris en cœur par le public, un grand moment du concert. La prestation de ce soir montre bien que CHIMAIRA n’a plus rien à prouver à qui que ce soit, tant ses prestations sont maîtrisées et restent dotées d’âme, cela est sûrement la raison pour laquelle Kerry King a autant de respect pour ce groupe, qui partage avec SLAYER l’intégrité et l’efficacité.

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