BLACK METAL INFERNO FEST - LYON
Avec : ALDAARON + EVOHE + MALEFICENTIA + OTARGOS + NEFARIUM + NOCTURNAL DEPRESSION + NARGAROTH
  Date du concert : 12-09-2009
  Lieu : CCO Villeurbanne - [ 69 ]
  Affluence : 460
  Contact organisateur : http://www.records.another-sphere.com/
 
 
 
  Chronique : 15 septembre 2009 , réalisée par Xahaal - Photographe : Black Roger
   
Les gars, préparez vos clous, cartouchières, perfectos, patchs, rangers, pantalons en cuir et T-shirts au logo illisible et très true. Ce soir ça va saigner, Satan lui même s’est déplacé jusqu’au CCO de Villeurbanne invoqué par l’association Another Sphere pour le Black Metal Inferno Fest. Et ça se bouscule au portillon, une foule de chevelus ont répondu à l’appel, et pas que des lyonnais. Il faut dire que la venue exclusive du groupe culte Allemand NARGAROTH à Lyon est un événement à fêter. En plus de ça, le reste de l’affiche est excellent. Une bonne soirée black metal en perspective donc, allons voir ça de plus prêt.

17 heures précises, ouverture de ce festival avec ALDAARON de Grenoble qui va jouer devant un public clairsemé et, pendant tout leur set la salle se remplira progressivement, les métalleux n'étant pas pressés d'entrer à une heure où il fait encore soleil dehors. Aldaaron bénéficie d'un bon son et cela lui permet de nous faire apprécier son pagan-black des alpes tout en climats. Le groupe a pris de l'assurance sur scène et progresse bien. les envois sont carrés, la musique bien en place, c'est le groupe idéal pour nous faire pénétrer progressivement dans cette soirée où 7 combos étiquetés black-métal vont se succéder pendant plus de 6 heures de temps.

Après un rapide changement de matériel, les savoyards d'EVOHE investissent la scène, et dès les premiers titres nous sentons bien que l'on passe au cran supérieur avec leur black aux compositions variées et envoutantes à la fois qui ne négligent pourtant pas un côté hypnotique puissant. Cette formation qui avait quelque peu délaissé la scène suite à des problèmes de line-up, revient en force c'esr le cas de le dire. Nous aurons droit essentiellement ce soir à des nouveaux morceaux qui figureront sur leur nouvel album en gestation. leur prestation est intense et le public se manifeste physiquement en remuant de plus en plus sur les passages accrocheurs d'un black-métal bien en place et ravageur. Evohé sera l'un des combos qui laissera une forte empreinte dans les esprits ce soir, tout simplement.

C’est maintenant au tour de MALEFICENTIA de prendre place sur les planches. Le groupe parisien nous présente un black death métal mélodique et symphonique très influencé par Emperor.
Dommage que le son, très mal balancé, ne nous permette pas d’entendre les envolées de claviers. Le groupe devra faire sans donc. Il faut également tendre l’oreille pour entendre la voix, en bref, les guitares étaient bien trop fortes, le groupe aura beau réclamer un clavier plus fort, rien n’y fera. Qu’a cela ne tienne, MALEFICENTIA ne se décourage pas et enchaîne les titres devant un public réceptif et motivé. Les mélodies sont entrainantes et la batterie puissante, le groupe réussira quand même à faire passer quelquechose ce soir et le public en redemande! Mais l’organisation est très stricte et carrée ce soir, pas le temps pour un petit rappel, dommage.

Changement de plateau avec le groupe parisien déjà bien connu OTARGOS. Corpse paint et cuir sont de mises pour un black métal cru à la MARDUK période panzer. Pour ce show, Satan devra aller se cacher dans un coin de la salle car ici, « no God, no Satan ». Une philosophie qui change du satanisme habituel du black métal, presque devenue phénomène de mode. La prestation de ce soir est énergique, brutale, sans concessions et sans pitié... Les parisiens sont remontés à bloc et ont décidé de tout détruire à Villeurbanne, et c’est très réussi. Riffs shredés, gros blasts, le tout accompagné de musiciens dynamiques et vivants, Dagoth en véritable frontman emportera son public avec lui. L’ambiance est à la sueur et aux gnons, black metal spirit... Un très joli coup porté par OTARGOS, il va falloir s'accrocher.

C’est donc à NEFARIUM de s’en charger. J’espère que vous aimez le cinéma italien... Cornes de boucs, crânes, toges de prêtre rouge, chaines rouillées, corpse paint, bref... Un visuel très travaillé et très poussé. La musique va-t-elle suivre? Après un Haeretichristus applaudi par les critiques NEFARIUM a enchainé les tournées et les pubs massives. Sur scène les avis sont partagés, il y a ceux qui sont partis une fois avoir vu la scène et ses décors clichés, ceux qui trouvent qu’il vaut mieux aller voir MARDUK ou DARK FUNERAL plutôt que d’écouter un mix de ces deux groupes, ceux aussi qui en ont un peu marre des blasts à outrance... Puis il y a ceux qui aiment tout ce folklore, qui ne demandent qu’à bouriner un max dans les pogos et qui se disent que, même si les influences se font très lourdement ressentir, les morceaux et les musiciens tiennent la route et le rendu final est bon. Qui a tort, qui a raison? Certainement ni l’un ni l’autre, je me contenterais de reprocher à NEFARIUM leur absence de communication avec le public, tournant le dos et quittant la scène de temps en temps entre les morceaux puis « pouf », un départ éclair nous laissant sur notre fin. Bon, après tout on est dans un concert de black... Mais j’ai déjà vu NEFARIUM plus communicatif, peut êtres quelques soucis techniques...

Cette fois ci on change complètement d’ambiance avec le groupe Grenoblois, NOCTURNAL DEPRESSION. Après toutes ces démonstrations de brutalité et avant le groupe le plus attendu un peu de black mélodique et dépressif ne peut pas faire de mal. Arrivant comme une petite pause au milieu, le calme avant la tempête, le quatuor mettra tout le monde d’accord et même les adeptes de coups de coudes resteront scotchés devant la manifestation de mal être que va clamer NOCTURNAL DEPRESSION. Mid-tempo, chant lointain et criard, riffs répétitifs et soporifiques, mélodies percutantes et tristes, tous les éléments sont là, très proche d’un XASTHUR ou d’un SILENCER les amateurs du genre ont tous répondu présent et ceux qui découvraient le groupe ont été en grande partie conquis. Le groupe nous aura plongé dans un état léthargique, complètement envouté par leur musique obsédante. NOCTURNAL DEPRESSION fut la petite surprise de la soirée, très subtilement placée par l’organisation.

Et voilà, c’est maintenant au tour de NARGAROTH de prendre place... Le one man band Allemand fondé en 1989 par Kanwulf n’est plus à présenter, sa venue à lyon est une première française, donc un grand événement. Cette fois la salle est bondée et remontée à bloc. Clamé et acclamé le groupe attaque dur avec le fameux « Black Metal Ist Krieg », la chanson phare du groupe. Avec NARGAROTH pas de progressif, ça envoie tout dès le début, certains leur reprocheront même d’avoir tout lancé au début du set, pour ensuite faire retomber la pression tout au long de la prestation. Petite surprise (et éclats de rire pour certains) avec la reprise de « War » de BURZUM, suivie par une excellente version de « Freezing Moon » de MAYHEM. Un son nickel (limite mieux que sur album), une prestation ultra carrée et incroyablement prenante, bref, du grand spectacle. Les mimiques exagérées de Kanwulf et ses poses photos renforcent le côté culte du groupe, pas de paroles inutiles, bref, tous les éléments y étaient. De quoi faire taire les plus sceptiques. NARGAROTH aura défendu avec fougue son titre de groupe culte de la scène black métal et avec grand succès. Un grand moment que seul quelques privilégiés auront eu le droit de vivre, espérons que Kanwulf aura aimé la France et qu’il souhaitera y retourner.

Un Black Metal Inferno Fest très réussi, il y a en avait pour tous les goûts et pour toutes les envies. Un grand bravo à Another Sphere pour cette date très... Black. Il est maintenant temps d’aller se coucher, les plus sensibles feront des cauchemars toute la nuit en répétant à tue-tête « Black metal ist krieg! The fucking black ist krieg! Black metal krieg! Black metal ist krieg! The fucking black ist krieg! Black metal krieg! »

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