FURIA SOUND FESTIVAL - CERGY Avec : Still Flyin, Pascale Picard Band, Secret Chiefs 3, Steel Pulse, Les Ogres de Barback, Bukowski, Kylesa, Yo Yo Yo Acapulco, Didier Super, Mono, La Rue Ketanou, Isis, Dillinger Escape Plan, Mogwai, Suicidal Tendencies |
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Date du concert : 04-07-2009 | |
Lieu : Base des loisirs de Cergy - [ 75 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 11 juillet 2009 , réalisée par Aris3agaiN - Photographe : Aris3Again | |
Un peu d'éclectisme s'il vous plaît ! Loin des festivals 100% métal, le Furia Sound reste un rendez-vous incontournable pour les amateurs parisiens de musique en tout genre. Cette année, pour la 13e édition du festival, nous avons droit à une programmation très variée, centrée sur le reggae le premier jour et le post-rock/metal le second jour. Voici donc un live report presque aussi éclectique que l'évènement.
Après une heure de queue à l'accueil des médias sous le soleil et une longue attente pour acheter les précieux tickets boissons, me voici sous le chapiteau, devant la plus petite scène du festival, pour le set de Still Flyin. Groupe de dub/reggae américain existant depuis 2004, ce véritable collectif nous propose un concert frais et plein d'énergie. Mené par un chanteur charismatique et très sympathique qui n'hésite pas à demander de la bière au public en plein milieu du show, Still Flyin est une bonne découverte et réussit à faire danser tous ceux qui refusaient d'aller voir Grand Corps Malade (programmé au même moment sur la main stage). Le groupe a d'évidentes qualités : de bons musiciens, des compositions intéressantes et beaucoup de communication avec les spectateurs. Même si ce n'est pas le concert de l'année, on aura passé un moment plus qu'agréable à les écouter. Un petit détour pour voir Pascale Picard Band, groupe qu'on peut entendre partout sur les ondes herziennes. Le phénomène pop rock de l'année, selon certains. La chanteuse est sympathique et joue ses morceaux avec conviction, surtout son mégatube "Gate 22" qui est chantonné par tout le public, mais j'avoue rester très hermétique à sa musique et être partie avant la fin de leur show, histoire d'être fin prête pour le concert de Secret Chiefs 3 au Chapiteau. Pour la petite histoire, Secret Chiefs 3 a été fondé par un certain Trey Spruance, guitariste du groupe Mr. Bungle mené par Mike Patton, il y a environ quinze ans. Selon le programme du festival, leur musique est décrite comme du "grindcore oriental", on s'attend donc à tout lorsque le combo apparaît sur scène, des soutanes de prêtres sur le dos. Totalement instrumentales, les compositions de Secret Chiefs prennent tout leur relief et toute leur puissance sur scène, avec un point culminant sur le morceau "Exodus", une véritable merveille. Les musiciens sont tous d'un niveau extrêmement technique, débordent d'énergie et de charisme et nous offrent un show remarquable et transcendant. Original et surprenant, le concert même commence par un solo de batterie, pour se terminer sous les applaudissements d'une fosse conquise, qui osera même quelques pogos pendant le set. Une baffe monumentale et le meilleur concert du jour, de très loin. Une petite pause, et c'est reparti avec un groupe 100% reggae, j'ai nommé Steel Pulse. Habillé aux couleurs de son pays, la Jamaïque, le chanteur David Hinds se révèle un très bon frontman. On ne peut pas reprocher un manque d'expérience à ce combo, puisqu'il existe et dénonce le racisme et les inégalités depuis plus de trente ans. Sympathique et entraînant, le concert de Steel Pulse fait vibrer et danser le festival tout entier, grâce au naturel et à la passion d'un groupe qui aime la musique et la scène. Une jolie réussite devant un public vraiment séduit. Le groupe suivant sur la main stage est bien connu ici, puisqu'il vient du coin et qu'il a une solide fan base dans la région. Sous les applaudissements et les acclamations, voici Les Ogres de Barback. Emmené par un chanteur multi-instrumentiste dénommé Fredo, le combo valdoisien réjouit la fosse qui danse et chante au rythme des différents morceaux. On retiendra notamment une excellente prestation sur la chanson "Accordéon pour les cons". Frais, agréables et sympathiques, c'est avec plaisir que je recroiserai le chemin des ogres, si j'en ai l'occasion. Le public est, en tout cas, ravi, et c'est bien ce qui compte le plus au final. Une première journée réussie, durant laquelle nous avons eu l'occasion de découvrir de réels talents et de très bons groupes. On retiendra surtout l'énorme prestation des Secret Chiefs 3, avec laquelle aucun autre groupe de la journée n'a réussi à rivaliser, de près ou de loin. Dimanche, second et dernier jour. Aujourd'hui, c'est la journée durant laquelle toute la programmation du chapiteau est exclusivement post-rock et métal. On retrouve également les Bukowski et Mogwai sur la deuxième scène, et bien entendu, notre trublion préféré, j'ai nommé Didier Super, sur la grande scène, s'il vous plaît. On commence la matinée par Bukowski. Être programmé en festival un dimanche en début d'après-midi n'est jamais chose facile, mais les trois Français se débrouillent plutôt bien, puisqu'une foule tout de même assez conséquente se retrouve devant la deuxième scène durant leur set. Leurs morceaux, comme "Pillbox" qui "traîne sur Myspace", selon le chanteur Mat, réussit à réveiller efficacement les foules. Bukowski est décidément un groupe à surveiller de près, qui nous a délivré une prestation pleine d'entrain et d'énergie. Pour les intéressés, le groupe prépare une tournée pour cet automne, qui passera notamment à Paris le 29 octobre et à Cergy avec les Mass Hysteria le 12 décembre. On y sera très certainement, vous pouvez compter là-dessus. On enchaîne avec les Américains de Kylesa. Encore totalement inconnus au bataillon il y a peu de temps, Kylesa grandit en notoriété grâce au bouche à oreille. Le nombre de teeshirts à l'effigie du groupe est, en effet, assez conséquent sous le chapiteau et l'excitation à son comble lorsque la chanteuse Laura Pleasants se place derrière le micro. On a droit à la présentation de l'album "Static Tensions", très plébiscité par les critiques internationales, tout le monde est donc impatient de voir le combo à l'oeuvre.Après presque une heure de set, on peut énoncer quelques rapides critiques envers le concert de Kylesa. On regrettera notamment le manque total de communication de la chanteuse avec son public, puisque le seul qui osera quelques mots est le guitariste. Malgré cela, au niveau technique, il n'y a strictement rien à redire. Le son est plutôt bon, le show plus que carré et l'idée des deux batteurs très sympathique. Le solo de batteries à la fin du set était attendu et très apprécié, les deux rivalisant de rapidité et de technique. Un bon concert donc. Pas l'avènement attendu pour ma part, mais une bonne découverte live. Pour reposer ses oreilles après une grosse dose de décibels, rien de tel que de la folk. Ca tombe bien, c'est exactement là où excellent les Norvégiens de Yo Yo Yo Acapulco (quel nom...). Des ukulélés et des compositions un peu fades, on passe son chemin. Direction la grande scène pour assister aux balances de Didier Super, faites par Didier himself. Et c'est parti pour plus d'une heure d'anarchie, puisqu'il commence dix bonnes minutes en avance et terminera largement en retard. Roi de la provoc' et des textes à prendre au énième degré, notre ami enchaîne les "tubes", tous repris unanimement par les fans des premiers rangs. Les musiciens abandonnent un par un la scène, soi-disant dégoûtés par les dires de leur chanteur. A la fin du show, Didier est seul sur scène et continue le cirque avec pour seul instrument une poubelle à la main. Il fait monter un pompier sur la main stage, insulte copieusement le public, s'en prend à tout le monde : l'industrie de la musique, les fans, les retraités, les chômeurs, les riches, les pauvres, à croire qu'il n'aime pas grand monde, celui- là... En tout cas, on a droit à un show fort en provocation et en grand n'importe quoi, mais tous ceux qui ont un peu (trop?) d'humour se sont payé une bonne tranche de rigolade. Retour sous le chapiteau pour le concert du groupe Mono, groupe de post-rock tout droit venu du Japon. La bassiste, tout de blanc vêtue, est au centre de la scène et ondule au rythme des morceaux, le guitariste enchaîne les riffs plus ou moins compliqués, mais l'ensemble qui se dégage n'est pas forcément passionnant. Pas désagréable du tout, mais le concert est au final assez plat, sans réelle originalité, les mauvaises langues diraient presque que les musiciens s'emm ... pendant leur set. N'ayant pas le courage de rester jusqu'au bout, je me dirige vers la main stage pour un décor bien différent, le concert très attendu de La Rue Ketanou avec l'orchestre symphonique du Val d'Oise. En fait, pas d'orchestre symphonique, les musiciens étant mineurs, les nouvelles lois et l'Urssaf les ont empêchés de jouer. On a donc droit à un concert "classique" des membres de La Rue, qui se déchaînent tout de même sur scène devant un public plus que ravi. On regrette tout de même cette absence de l'orchestre qui aurait donné sans doute un côté plus magistral à leur performance. Direction le chapiteau, une nouvelle fois, pour le concert d'Isis. Les curieux sont massés autour de la scène et tous applaudissent les Américains lorsqu'ils arrivent sur scène avec l'excellent morceau "Hall Of The Dead". Pendant les cinquante minutes suivantes, Isis nous délivre un set énergique et majestueux, par des musiciens passionnés et techniques, devant un public respectueux et conquis. Le combo américain termine sur "In Fiction", magnifique, on en redemande ! La grande attente de la soirée, ce sont les Suicidal Tendencies, au vu de tous les teeshirts à l'effigie du groupe présents sous le chapiteau, tandis qu'on entend encore les dernières notes du set d'Emilia Torrini sur l'autre scène. Tout le public est donc désorienté lorsqu'il apprend que les heures de passage de Suicidal Tendencies et de Dillinger Escape Plan ont été inversées. Dès les premières notes de "Panasonic youth", Dillinger Escape Plan met le feu et la fosse se déchaîne totalement. Les musiciens sont comme sous ecsta et courent d'un endroit à l'autre de la scène, on se demande comment ils font pour ne pas rentrer plus souvent en collision... Greg, le chanteur, est l'impressionnant meneur de cette bande de tarés survoltés. Il n'hésite pas à aller sympathiser avec les premiers rangs (sous l'oeil inquiet de la sécurité) et à jouer au cochon pendu sur le pilier latéral de la scène. Dans la fosse, les pogos sont violents et les slams incessants, à l'image du groupe. "Dead as history" permet de souffler un peu, autant sur scène que dans le public. Le concert se termine sur "Sunshine the werewolf", à la fin de laquelle le guitariste s'offre un beau slam, porté par des fans ravis. Pour les habitués de Dillinger sur scène, le concert est bon, mais prévisible. Pour ceux qui les découvrent en live, comme c'est mon cas ce soir, c'est un ébahissement et une grande envie d'en voir plus, même s'ils font probablement partie des musiciens les plus difficiles à photographier. Changement total avec Mogwai, groupe de post-rock anglais, qui nous propose un set calme et psychédélique. Les musiciens bougent peu, très concentrés sur leurs instruments. Le public les accueille bien et compte un bon nombre d'amateurs de leur musique, même si j'avoue rester de marbre. Après la tornade Dillinger, c'est sans doute plus difficile d'apprécier un show aussi calme et posé, tant le contraste est énorme. Peut-être aurait-il été plus judicieux des placer les Anglais à un autre moment qu'entre Dillinger et Suicidal Tendencies. Les fans apprécient et en sortent souriants, c'est l'essentiel. Le dernier concert du jour est assuré par Suicidal Tendencies, groupe très renommé de fusion américain. Les fans sont très nombreux et les Suicidal attendus au tournant. Je n'ai pu assister qu'aux cinq premiers morceaux du groupe, pas facile de rentrer chez soi de Cergy. C'est un début très prometteur, avec un son relativement bon. Mike Muir, chanteur et leader, est impressionnant, tant il est surexcité et mobile. La fosse est tout aussi remuante, devant un groupe qui sait tenir une scène et qui se révèle diablement efficace grâce à ses morceaux pleins d'énergie. Une très bonne façon de finir la journée et le festival. Malgré une programmation plus qu'éclectique et le manque de véritable tête d'affiche, ce qui a sans doute provoqué une diminution de l'affluence par rapport aux éditions précédentes, cette 13e édition du Furia Sound laissera de bons souvenirs aux festivaliers. Les grands moments, pour ma part, ont été le concert de Secret Chiefs 3 et la prestation délirante de Dillinger Escape Plan. En espérant voir encore longtemps du post-rock et du métal à l'affiche de tels festivals... no images were found |
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